C. – LES HYPOTHÈSES À RETROUVER.

Dans son Essai sur la connaissance approchée, Gaston Bachelard livre une définition de l’acte de connaissance : "‘connaître, c’est décrire pour retrouver (…). Il faut prendre contact, un contact de plus en plus étroit avec le réel, mais l’esprit doit être alerte, familier avec ses perspectives, assuré de ses repères’". 107 Ainsi, tout travail scientifique articule description et réflexion : le traitement d’un objet suppose l’élaboration préalable d’une théorie afin que celle-ci se voit dans une certaine mesure, affirmée ou infirmée. Que donne cette affirmation de Bachelard appliquée à notre terrain ?

L’objet de la description se focalise autour du noyau qui est la construction du vote traduisant un processus de changement politique au Cameroun. Et l’hypothèse centrale à retrouver dans les développements qui suivent est la suivante.

À l’origine de toute forme instituée il y a nécessairement une "volonté commune" qui s’exprime par un acte collectif de fondation. L’introduction du vote au Cameroun, à l’initiative et sous l’égide de la colonisation n’échappe pas à ce modèle. Seulement, la communion fondative, c’est-à-dire le rassemblement des intelligences et la mobilisation des volontés autour de l’idée d’œuvre de recourir aux élections jusque-là inédites dans les territoires africains – est dictée en fonction d’une rationalité exogène, s’effectue sous le poids de multiples contraintes du "dehors", mais aussi du "dedans" et ne procède nullement d’une volonté réelle de démocratiser l’Afrique. De fait, l’introduction par la France des élections dans ses territoires coloniaux s’effectue essentiellement selon deux angles de visée stratégique : dans un système international marqué par une décolonisation généralisée, l’introduction des élections en Afrique s’effectue en tant que moyen de conservation de son "rang", pour ne pas totalement perdre son audience déclinante dans un "concert des nations" où le pouvoir lui échappe désormais, en manifestant donc ainsi quelques signes de bonne volonté libérale ; ensuite, les élections sont introduites comme moyen d’administration et de gouvernement : la présence d’Africains désignés par leurs pairs aux côtés de l’autorité coloniale permettrait, pensait-on, de lui apporter une caution indigène et, dans le même temps, d’améliorer ses relations avec l’ensemble des administrés. Cette stratégie se traduira donc par l’action du pouvoir colonial se matérialisant dans une procédure juridique qui ne va aboutir à l’établissement définitif du suffrage universel dans ces territoires qu’une dizaine d’année plus tard, après de nombreuses mesures d’atermoiement ou de limitation (la technique du double collège par exemple) pendant tout ce temps.

Ainsi enfantée juridiquement et devenue sujet de droit au Cameroun, la forme sociale et politique du vote va aussitôt être soumise au mouvement dû à des pressions dévalorisantes successives : la procédure électorale sera sans cesse corrodée, subvertie, déstructurée, en commençant par l’action même de l’État colonial l’ayant initialement inaugurée au Cameroun, jusqu’à celle de l’État post-colonial vidant les procédures électorales de leur sens, les détournant de leur finalité, agissant presque par mimétisme par rapport au despotisme colonial dans le cadre d’un régime présidentiel de parti unique. Dans ce processus d’altération participe l’action des tenants de l’ordre établi. Les discours conservateurs de ces derniers essayeront de pérenniser les mécanismes d’encadrement autoritaire des populations (qui s’effectuaient par l’intermédiaire du parti unique et d’une administration toute puissante), les identifications particularistes et les allégeances antérieures. Il y a finalement dans le cadre de ces discours, le langage de violence ainsi que l’action d’autres forces sociales prétendant agir en tant que critique de l’ordre établi, en contestation ou par rejet du système d’autorité en place.

Cependant, tout au long de ce processus offrant quelquefois des images assimilables à celles d’un chaos politique sans fin, apparaissent nombre de changements, très souvent imperceptibles à première vue, parfois étrangers à la volonté des acteurs politiques engagés sur la scène publique. Ces changements ont ceci de particulier qu’ils s’inscrivent peu à peu dans le corps social, promettent indéniablement bien de choses qui nous semblent conformes et favorables à un plein fonctionnement démocratique futur, pour peu qu’ils soient poursuivis, qu’ils soient consolidés et confortés; car ces transformations traduisent une appropriation progressive des formes démocratiques du politique au Cameroun.

Notre hypothèse c’est qu’en effet, un phénomène d’apprentissage de la démocratie se déroule au Cameroun depuis l’introduction du vote dans ce pays. 108

En effet, si l’évolution des États africains du système multipartisan hérité de la colonisation vers l’institution du parti unique a fait l’objet de recherches juridiques et politologiques dignes d’intérêt, et si l’étude du parti-État a permis de jeter un éclairage sur la complexité des relations entre ce parti unique et l’appareil étatique dans de nombreux pays du continent, en revanche, il ne semble pas que le mouvement qui se dessine progressivement en Afrique Noire en général et au Cameroun en particulier depuis deux décennies et qui tend à l’amorce d’une évolution en sens inverse, c’est-à-dire du parti unique vers le multipartisme et la consolidation de celui-ci, ait suffisamment retenu l’attention de spécialistes en science politique. Tout se passe, encore aujourd’hui, comme si l’Afrique se trouvait dans une situation figée marquée par le règne sans partage d’une monocratie close, rigide et anti-démocratique.

Outre que cette image ne nous paraît pas exacte, elle fait l’impasse sur un processus de libéralisation politique qui, pour n’être qu’à son stade de décollage dans certains cas, à un niveau relativement avancé dans d’autres, n’en est pas moins significatif au regard des perspectives de la démocratie pluraliste en Afrique. "Les mythes sont un peu comme les étoiles mortes ; ils continuent de briller aux yeux du public bien après que l’inspiration qui les a constitués se soit éteinte."

Il devient donc de plus en plus inexact de considérer l’Afrique Noire comme un bloc monolithique dépourvu d’espace minimal de liberté, sans tradition démocratique efficiente, excluant les possibilités d’opposition et par conséquent le pluralisme politique. Car, on observe dans le continent un phénomène de démocratisation progressive dont les manifestations techniques sont variées. Parmi celles-ci, la plus significative est le rétablissement des élections disputées entre plusieurs candidats. Mais il y a également le développement d’une dynamique sociale de contestation, de compétition, de concurrence et de rivalité entre les groupes et les idées qu’ils défendent, une dynamique dont l’aboutissement logique est l’apparition de clivages plus ou moins nets entre ces groupes au sein même de la société, lesquels s’organisent avec la prétention d’incarner la volonté de la majorité des citoyens.

Mais, partant de l’axiome selon lequel on ne constate jamais la présence d’un apprentissage, qu’on ne conclut à son existence qu’à partir de la comparaison de plusieurs comportements que l’on a pu observer dans des conditions déterminées, sans doute notre travail doit-il, en s’inscrivant dans le cadre d’une sociologie du passage à la démocratie, dévoiler par la description deux sortes de réalités à partir desquelles il sera finalement possible d’attester de la présence d’un apprentissage de la démocratie ou porté un jugement concluant à son existence au Cameroun : la première de ces réalités concerne l’émergence relative de l’individu ; et la seconde se rapporte à la caractéristique actuelle du geste électoral au Cameroun en tant qu’il constitue un acte évolutif, désormais situé à l’entrecroisement dynamique de processus dits "traditionnels" et de processus dits "modernes". Ces deux sortes de réalité ont pour corollaire ce qu’elles permettent à l’observation de s’inscrire en faux quant à l’affirmation d’une inertie politique de l’Afrique Noire et la marginalisation du continent subsaharien si on se réfère aux expériences de démocratisation connues dans le monde et qu’on se fonde sur les différents cas de figures de changement qu’elles ont dessinés dans la trame de l’histoire récente.

Finalement, la description de ces deux sortes de réalité ne prétend s’appuyer que sur la conception sociologique selon laquelle la société est une autoproduction, que les hommes font leur histoire sans trop savoir comment et pourquoi.

*L’éloignement progressif des individus des identités communautaires sensées bloquer l’émergence du citoyen.

En tenant pour acquise la relation de consubstantialité entre modernité et individualisation de la personne, et dans la mesure où la consécration de l’individualisme comme fondement du système représentatif moderne apparaît comme une réalité nécessaire à l’ordre démocratique, sur la base de l’idée que l’individu est une construction sociale-historique de fait, le premier objectif que doit atteindre ce travail de recherche sur la construction du vote au Cameroun consiste à dévoiler quelques traces ou à saisir quelques indices de ce qui paraît parfois échapper aux regards étrangers : la problématisation de l’ordre communautaire comme processus de dé-liaison progressive des individus de leurs attaches originelles.

Autrement dit, notre réflexion et nos investigations devront rendre compte des éléments qui témoignent d’une érosion croissante des appartenances dictées par les communautés qui structurent le champ social au Cameroun, cette érosion se traduisant par la projection continue des individus sur le devant de la scène, par leur transformation en sujets normatifs des institutions, sujets censés être capables de se doter d’une volonté autonome sans laquelle un fonctionnement démocratique n’est pas possible.

D’une part, cette problématisation de l’ordre communautaire se caractérise par ce que les individus sont de moins en moins dépendants de leurs appartenances et de leurs identités communautaires d’origine (domestique, villageoise, clanique, ethnique, religieuse) dans la mesure où celles-ci sont de plus en plus dépossédées de leur ancienne multi-fonctionnalité monopolistique (socialisation, identification symbolique et politique, sécurité, protection sociale) et dans la mesure où, concurremment, leur englobement comme sous-ensembles dominés dans des espaces économiques et politiques plus vastes (État, marché national, marché international) diminue de plus en plus leur emprise sur les sujets.

D’autre part, ces individus, ainsi détachés (au moins partiellement) de leurs communautés d’origine, se retrouvent davantage intégrés dans d’autres types de rapports sociaux dominants, d’extension extra-communautaire et macro-sociologique : dans l’assujettissement à l’État et dans la citoyenneté nationale, dans des identités collectives, sociales, économiques, politiques, culturelles, idéologiques ou religieuses, ignorant, dépassant ou niant les anciennes identités particularistes.

Or, ces nouveaux rapports sociaux ont en commun d’interpeller les individus en tant que tels : non comme représentants de leur communauté originelle, au sein de laquelle l’identité de chacun est d’abord socio-centrée, appréhendée dans son rapport aux autres ou intégrée dans un système de relations totales, mais comme des entités égo-centrées, virtuellement closes sur elles-mêmes, en tout cas séparées des autres, et sommées de se poser en tant qu’acteurs individuels amenés à se conduire de manière autonome, par la différenciation des médiations sociales, la séparation entre des champs sociaux animés par des logiques et des enjeux de plus en plus distincts, spécifiques et même souvent contradictoires qui sont des facteurs décisifs d’une individualisation subjective (par exemple la contradiction entre la logique entrepreneuriale et la redistribution communautaire, entre la logique rétrospective de la dette envers sa communauté d’appartenance et la logique prospective du souci de soi et l’avenir de ses enfants, entre la logique de la réussite individu

On voit donc au Cameroun, des individus adopter par rapport à leur communauté originelle, une attitude plus sélective vis-à-vis des demandes d’aide de l’entourage, récuser les formes traditionnelles de la domination gérontocratique, dénoncer les us et coutumes liés aux pratiques magiques et à la sorcellerie, invoquer les impératifs de la nécessité ou de la rentabilité marchande pour limiter l’aide financière à l’entourage ; et par rapport à la société globale, remettre en cause la corruption des élites, la gestion des classes dirigeantes, aller requérir, pour certains, du côté des religions nouvelles ou encore du côté des mouvements politiques, de nouvelles identités, de nouvelles formes de rapport à l’autre et à soi, de nouvelles raisons d’espérer…

*Le vote comme un acte dont l’accomplissement se situe désormais à l’entrecroisement dynamique de processus dits "traditionnels" et de processus dits "modernes".

Si l’individualisation, au sens de l’autonomie conquise par les sujets, est bien à l’œuvre, ce n’est pas, comme on pourrait s’y attendre, au terme de ruptures volontaires avec les appartenances et déterminations sociales originelles, mais au terme d’un processus de réaménagement sélectif des rapports avec sa communauté, processus à partir duquel, d’abord du côté de l’individu, on pérennise son inscription dans la communauté, non pas comme acceptation d’une immobilisation à la place que celle-ci assigne à chacun, mais comme fonctionnement dans un réseau de solidarité spatialement distendu, réseau au sein duquel à la fois on tend à délimiter un noyau plus restreint vis-à-vis duquel sa solidarité se manifeste avec le plus de constance tout en étant conçue comme conditionnelle, on se pose donc désormais dans un rapport distancié vis-à-vis du groupe, ce qui signe l’autonomie du sujet (qui pose une exigence de réciprocité directe) et son aptitude à recomposer le champ des relations communautaires selon un schème contractualiste, mutualiste et tendanciellement égalitaire, ce qui consiste donc à ouvrir la communauté aux vents du large de la société (qui manifeste, à un autre niveau, l’irruption du débat politique, avec ses clivages et ses conflits, au sein des familles et des villages). Ensuite, du côté de la communauté d’appartenance, on essaie de contrôler cette individuation en essayant de la mettre à son service, à en neutraliser la dimension virtuelle d’individualisation au sens plein du terme en tant qu’indépendance matérielle et autonomie existentielle.

Ainsi la mobilisation électorale est-elle suscitée dans le pays par un discours procédant par mixage entre des éléments qui sont de l'ordre communautaire, de provenance traditionnelle et une autre partiedes éléments d'emprunts qui sont d’importation occidentale. Cette dualité n’est pas à comprendre de façon simpliste comme étant la traduction des oppositions. Il s’agit au contraire des pôles identitaires qui se retrouvent en interaction appropriante, et qui engendrent des relations enchevêtrées.

Cependant, cette mobilisation électorale s’avère une activité à prépondérance communautaire, ainsi en est-il également de la caractéristique fondamentale du vote du citoyen que suscitent ces discours : bien que résultant d’une combinaison de facteurs qui relèvent originairement de deux types de répertoire dont l'un est de l'ordre "culturel autochtone" et l'autre d'importation occidentale, ce vote est lui aussi à prépondérance communautaire, mais ouvert à d’autres univers de significations, à d’autres configurations de représentations. C’est un vote qui se situe à la charnière dynamique de deux types de logique – dont la première relève de l’ordre traditionnel local, quand la seconde procède d’une modernité exportée par l’ancienne métropole colonisatrice – qui singularise la modernité africaine, sans que cette modernité soit l’expression d’un degré de développement lié à un type quelconque de civilisation, mais simplement une situation de changement qui intervient dans l’état de la société, sans qu’elle soit liée uniquement à l’innovation, mais de manière générale aux mutations sociales qui se traduisent par un surcroît de liberté pour la personne.

Mais ces deux premières considérations quant à l’émergence de l’individu comme acteur conférant une certaine cohérence et une certaine unité à des pratiques et à des stratégies qu’il détermine de plus en plus lui-même, ceci se traduisant donc dans la caractéristique actuelle du geste électoral, n’épuisent pas le débat théorique quant à la réalité d’une marginalisation de l’Afrique Noire qu’affirment quelques thuriféraires du politique africain. Aussi, la présente recherche, si elle est destinée à analyser les représentations peut également être l’occasion d’une réflexion plus large sur la question qui suit :

*Peut-on, à la lumière des expériences de démocratisation connues dans le monde et, en se fondant sur les différents cas de figures de changement qu’elles ont dessinés dans la trame de l’histoire récente, affirmer de manière valable que le continent africain est inerte, et parler en ce domaine d’une marginalisation de l’Afrique Noire ?

Dans le passé, la démocratie s’est constamment réalisée par grignotage, avec des avancées limitées et, aussi, des reculs temporaires en général. Sans aller jusqu’à nier l’impact du culturel sur le politique, l’histoire rappelle qu’aucune des sociétés adoptant la démocratie n’a hérité son système politique directement de son patrimoine culturel. Celui-ci a été le fruit de longues luttes historiques complexes où les intérêts des groupes sociaux se sont inextricablement mêlés aux intérêts nationaux, où la culture médiévale s’est vue elle-même transformée et où l’autonomie historique dont bénéficiait l’Europe pouvait favoriser l’établissement graduel d’un équilibre de forces national et international relativement stable et définitif, car reconnu par l’ensemble des nations constituant le continent. Ainsi le processus de démocratisation de l’Occident a mis au moins trois siècles pour aboutir, s’effectuant par des tensions, des contradictions qui ont pu parfois faire douter de l’issue actuellement connue, au demeurant toujours provisoire. Cette donnée générale nous semble recevoir en Afrique une pertinence d’une particulière acuité et surtout, elle permet à la fois de montrer que les pays africains évoluent à leur tour selon un dynamisme qui leur est propre.

Comprendre le politique en Afrique Noire interdit d’exclure la dimension internationale. Certes, les transformations sur le continent africain ont été imposées, initiées de l’extérieur. C’est une particularité que souligne un observateur 109 de la scène africaine en affirmant que les transformations en Afrique relèvent plus d’un processus de modernisation que de l’avènement d’une véritable modernité, qui en tant que paradigme socio-intellectuel autochtone, est encore en gestation. Quoi qu’il en soit, l’Afrique se démocratise peu à peu. Mais, le scénario de cette démocratisation s’avère, d’un point de vue comparatif, radicalement différent des constructions démocratiques dans les systèmes politiques occidentaux. Et cette entreprise de modernisation en Afrique Noire est originale en ce qu’elle se réalise plus sur le mode de la réforme que sur celle de la révolution. 110

Les pays africains ne sont nullement caractérisés par une quelconque incapacité à fonctionner selon les principes de la démocratie moderne. Au modèle de société fondée sur une organisation rationnelle de la vie personnelle et collective que l’Occident tente depuis le XIXe d’imposer à l’ensemble de la planète au nom d’une raison à vocation universelle et instrumentale, dont les plans dits d’ajustement structurel représentent aujourd’hui l’ultime avatar, les pays africains répondent par un dynamisme qui leur est propre.

Notes
107.

Bachelard (Gaston), Essai sur la connaissance approchée, Paris, Vrin, 1968, p. 9.

108.

Indépendamment du caractère politique ou non des affrontements électoraux, certains historiens et politistes estiment que l’introduction des élections démocratiques autorise automatiquement un" apprentissage de la politique ". Celui-ci est alors appréhendé en tant qu’apprentissage de la" vie politique démocratique", c’est-à-dire notamment d’un vote libre et individuel orienté autour d’une offre électorale pluraliste et des débats d’idées, fussent-ils purement locaux. Pour ce qui concerne la France, où " plus de deux millions de personnes font […] leur apprentissage de citoyen " au niveau municipal, à partir de 1831, voir Offerlé (Michel), Un homme, une voix ?, op. cit., p. 18.

109.

Copans (Jean), La longue marche de la modernité africaine: savoirs, intellectuels, démocratie, Paris, Khartala, 1990, p. 227.

110.

Cf. Bourmaud (D.), La politique en Afrique, op. cit., p. 145.