C.– Des stéréotypes anthropologiques à la catégorisation juridique : l’impossible citoyenneté de l’indigène africain.

Le discours qui exprime la perception du colonisé — de l’indigène africain — est fondé sur la distinction ontologique et épistémologique entre l’Afrique et l’Europe, le "monde sauvage/barbare" et le "monde civilisé". En effet, le vocabulaire anthropologique des textes législatifs et réglementaires rend compte de la présence des groupes autochtones par un jeu d’équivalences, oppositions, associations et qualifications fort variées, dont la logique profonde dans l’optique de légitimation de l’entreprise coloniale substitue au dualisme Noirs/Blancs, le dualisme indigènes-barbares/civilisés.