En date du 26 avril 1964 devait se tenir au Cameroun la première consultation fédérale conformément à la poursuite du processus d'unification et d'homogénéisation entrepris dès l'instauration du régime, entre les deux États fédérés du Cameroun Oriental et du Cameroun Occidental.
Ne pouvant encore stipuler le système de la liste nationale unique, la loi électorale du 24 mars 1964 avait divisé l'ensemble du territoire fédéral en six grandes circonscriptions, chacune d’entre elles correspondant à l’une des six régions administratives. Chaque circonscription électorale etait appelée à élire au scrutin de liste majoritaire à un tour, un nombre de députés proportionnel à sa population : chaque parti politique présente une liste comportant autant de candidats qu’il y a de sièges à pourvoir ; le scrutin est donc de liste. Comme il est à un tour, sans vote préférentiel, ni panachage, et sans liste incomplète, le parti assuré d’avoir dans une circonscription, la majorité, aussi faible soit-elle, était certain de remporter la totalité des sièges dans cette circonscription. Est-il besoin de préciser qu’un tel mode de scrutin favorisait l’U.C. déjà dominant sur l’ensemble du territoire, et que par ce système les auteurs de cette loi du 24 mars 1964 voulait éviter que l’U.C. soit concurrencé par une formation rivale ?
Du côté du Cameroun oriental où le processus d'unification des partis était presque arrivé à son terme, l'U.C. va remporter les quarante sièges à pourvoir. Mais, le régime s’y retrouve également confronté à un problème dans l'inspection fédérale du Centre Sud : c'est que, de façon inattendue, le parti des Démocrates Camerounais (PDC), y présentait une liste concurrente conduite par l'épouse de l'ex-Premier ministre en déportation, Madame Marguerite Mbida, prenant de ce fait la figure d'héroïne aux yeux de nombre d’opposants bâillonnés par le système en place.
La campagne électorale difficile, et à la légalité douteuse, 703 est d’abord marquée par l'interdiction faite aux "Démocrates" d'accéder à la radio nationale, par des mesures d'intimidation et des menaces telle la déportation avec tous les membres de sa famille pour quiconque voterait “ mal ” ou manifesterait de la sympathie envers cette liste des "Démocrates", 704 dont il est également conseillé de ne même pas mentionner l'existence.
Selon le témoignage d'un instituteur dans la région de Sangmelima : "‘le jour du vote, c'était encore pire. Dans certains centres, on mettait le numéro de l'électeur sur son enveloppe pour connaître le sens dans lequel il a voté. Dans le centre où j'ai voté, c'est le maire, Evindi Joseph, qui présidait. On ne donnait aux électeurs que le bulletin de la liste de l'UC, et c'est tout. Pour les vieilles femmes, c'est lui-même Evindi qui mettait le bulletin dans l'enveloppe..."’ ‘ 705 ’ C’est à cette pratique justement que les citoyens s'opposeront radicalement à Élig-Mfomo.
Les habitants de cette localité, alors considérée comme étant le fief des "Démocrates" se souviennent d'une réunion du B.D.C. (Bloc Démocratique Camerounais) présidé par le Docteur Louis-Paul Aujoulat, où au cours de laquelle Ahidjo leur fut présenté par André-Marie Mbida en ces termes : "‘Voici le jeune Haoussa que j'ai choisi pour me seconder’". Plus tard, ils ne comprendront pas l'acharnement d’Ahidjo parvenu au pouvoir contre Mbida qu'il enverra finalement en déportation. 706
De plus, à ces élections du 26 avril 1964, Ahidjo leur imposait comme candidat à la députation un homme effacé qui, comparé à leur leader Mbida, apparaissait sans envergure ni mérite. C’était un ancien planton dont la candidature était ressentie comme une humiliation qu’on leur infligeait. Ce candidat du régime, affirme-t-on également allait de surcroît se reveler un "traître envers sa communauté" (cf. supra : le principe de la dette) : s'étant allié avec le bourreau de leur leader déporté, il ne manquera jamais l'occasion de désigner ses "frères" Eton à la vindicte du régime en place. 707 Ceux qu’il dénoncera iront remplir les “ Centres d’internement administratif ”.
L'élection du 26 avril constituait donc l'occasion de relever une sorte de défi lancé par le régime d'Ahidjo à toute la communauté Eton, mais l’occasion également de manifester la fidélité et la solidarité dues au leader absent, en votant massivement pour "le coq", le symbole des Démocrates, signifiant la "vigilance".
Selon le témoignage de deux autres instituteurs habitant Élig-Mfomo au moment de cet événement : tout se déroula dans le calme, alors que dans de nombreuses autres localités du département de la Lekié, plusieurs bureaux de vote furent saccagés lorsque les scrutateurs voulurent imposer aux électeurs le seul bulletin ("le lion") de l'U.C.. Chacun rentrait chez soi sûr d'avoir voté pour "le coq", un acte ou plutôt un devoir qui signifiait le refus de se laisser impressionner par les intimidateurs du régime d'A. Ahidjo, ceux-ci n’ayant pas manqué l’occasion tout au long de la campagne électoral, de multiplier les menaces.
Mais le lundi qui suivait le jour des opérations de scrutin, alors que je me trouvais dans ma salle de classe, une heure environ avant la sortie des élèves, un groupe d’individus se présente à moi. Entre eux, ils conversent bruyamment en dialecte basàa ; 708 ils me demandent de leur indiquer la salle de classe de l’un de mes collègues N.Christophe. Je me suis aussitôt souvenu du fait qu’au bureau de vote d’Élig-Mfomo, ce dernier avait deux jours auparavant été délégué de la liste U.C.. Inquiet, je refuse de répondre favorablement à leur sollicitation ; ils parlent de violence. J'envoie chercher mon patron, M. l'Abbé Boniface M.. Aussitôt arrivé, celui-ci s’engage en négociation avec ces individus visiblement excités. M. l’Abbé leur demande de ne rien faire au sein du périmètre scolaire ; les deux parties parviennent à l'accord selon lequel, il faut attendre la sortie des classes avant d’entreprendre quoi que ce soit.
Mais à peine la cloche avait-elle sonné que ces gens se précipitèrent dans la salle où se trouvait l’instituteur qu’ils recherchaient, qu’ils étaient entre-temps parvenu à localiser pendant la discussion. Ils en font sortir mon collègue N. Christophe à coups de pied et de poing. Ils l'interrogent au sujet des dernières opérations de scrutin, mais ne le laissent même pas placer un mot en réponse à leurs interrogations. Suivis par une foule de curieux déjà accourue, ce groupe d’individus se dirige ensuite vers le domicile de mon collègue obligé de les y conduire, en étant tenu en laisse par sa chemise. Une fois parvenu à destination, dans la salle de séjour de N. Christophe l'on retrouve posée sur une table, une urne bien pleine. On oblige Christophe de la transporter en direction de la place du village, l’une des arrêtes de cette lourde caisse en bois posée à même sa tête nue. Arrivé à destination, l’on procède à l’ouverture de l'urne. De celle-ci ne sortent que des bulletins "le coq". La foule qui entoure la scène comprend aussitôt la supercherie : c’est qu’à la clôture du scrutin deux jours auparavant, une autre urne, la fausse, bourrée de bulletins "le lion" a été substituée à celle-ci, la vraie, puis transportée à la sous-préfecture d’Obala, lieu de dépouillement du scrutin situé à une vingtaine de kilomètres d’Élig-Mfomo..
Indignée par cette découverte et prise d’une colère soudaine, une partie de la foule en furie déclenche la chasse dans tous les coins du village de tous ceux qui sont soupçonnés de quelque sympathie envers l’U.C., et donc envers le régime en place. Ce déchaînement de violence s'accompagne naturellement de nombreux actes de vandalisme...
Deux jours plus tard, soit quatre jours au total après le déroulement des opérations de scrutin, après que le calme se fut également rétabli dans le village, à la nuit complètement tombée, c’est-à-dire à l'heure où l’on a achève le repas du soir et que l’on s’apprête à aller se coucher, j'entends des bruits de bottes à l'extérieur. Je risque ma tête dans l'obscurité à travers ma fenêtre entrebâillée ; je remarque des mouvements d'une multitude d'ombres silencieuses. Je parviens à distinguer des silhouettes de soldats en tenue de combat, arme à la main, casque sur la tête. Ils vont de porte en porte dans le village. D'un coup de pied sourd et sec, ils ouvrent ces portes de cases et en font sortir les occupants. Ces derniers, en majorité des hommes, sont escortés les deux bras posés sur la nuque vers le hangar où se rassemble habituellement la production coopérative de cacao. Tout d’un coup, l'on entend des pleurs et cris qui s’élèvent presque simultanément dans le village. Beaucoup d'habitants, déjà alertés par ces déplacements, bruits et cris bizarres dans la nuit s'échappent aussitôt dans la forêt environnante.
Deux mois durant, en l'absence de ses habitants réfugiés dans la forêt alentour, le village d'Élig-Mfomo restera occupé par ces soldats commandés par un adjudant du nom de Dely. Ils se nourrissent pendant tout ce temps de notre bétail, se servent de quelques femmes abandonnées là précipitamment par quelques maris en fuite. Certains villageois prennent le risque de revenir dans la nuit afin de s'approvisionner. Mais quelques-uns se feront prendre par les patrouilles, sauf à s’en sortir par la ruse, comme M. Bruno qui, face aux soldats qui le scrutaient à quelques distances et prêts à bondir pour se saisir de lui, va feindre la démence en accentuant son handicap d'un pied tout en dodelinant de la tête, sa langue pendant tantôt à droite, tantôt à gauche.. ”.
Lorsque cette occupation d’Élig-Mfomo fut enfin levée deux mois après qu’elle ait commencé, pendant longtemps, à partir de ce moment-là, l’on ne reverra beaucoup de ceux qui furent arrêtés. 709 Ceux qui par chance furent relâchés sur place, mais après qu’ils aient subi maintes tortures en interrogatoires, garderont dans leur chair les séquelles de cette triste et douloureuse expérience. De nombreux mariages se briseront également à la suite de naissances quelques mois plus tard d'enfants non reconnus par le père. C'est difficilement qu’Élig-Mfomo se relèvera lui-même de cette douloureuse expérience dont il gardera longtemps le souvenir et les séquelles. 710
Toujours en ce qui concerne les élections du 26 avril 1964, alors que les résultats officiels et définitifs proclamés par le pouvoir en place attribuent la victoire à l'U.C., 711 L'Effort camerounais en son édition n° 440, qui sera aussitôt interdite, donne le P.D.C. gagnant dans 21 bureaux de vote sur 22 dans le département du Nyong et Sanaga. 712 Le 23 juin 1964, le pouvoir en place annonce l'éclatement de ce département au motif de sa sous-Administration. Les cinq nouveaux départements qui sont alors créés, 713 correspondent à peu de choses près aux frontières tribales et claniques des populations de cette partie du pays. 714
Ces événements d’Élig-Mfomo semblent ne figurer nulle part ailleurs que dans les annales de la Gendarmerie Nationale au Cameroun. Récemment confrontés à l’esprit frondeur des ressortissants de cette région, quelques agents de cette unité des forces de l’ordre leur auraient par humeur affirmé que la mission qui leur avait été confiée en prenant leur affectation consistait à “ civiliser ” les habitants d’Élig-Mfomo. Et surtout, nous affirmera-t-on dans nos investigations, ces gendarmes le disaient en faisant référence à cet épisode douloureux de l’histoire locale dont aucune presse, ni nationale ni internationale, n’aura mentionné l’existence.
En somme, ce régime présidentiel de parti unique "interdit [donc] au citoyen qui entend demeurer libre de ses choix et de son opinion, d'agir sur le pouvoir. Certes, la souveraineté nationale reste théoriquement la base du régime, mais pratiquement elle est évincée par la souveraineté du parti. Non seulement au moment de l'élection l'indépendance du corps électoral est limitée par le rôle attribué au parti, mais encore les représentants qui, aux termes de la constitution devraient être seuls habilités à exprimer la volonté nationale ne sont plus maître du contenu à donner aux décisions étatiques. Le parti se substitue à eux..." 715
S’il est vrai, comme le font remarquer ceux qui s’intéressent aux sociétés du Sud – les développementalistes d’un côté et les dépendantistes de l’autre, qui communient dans cette croyance – que dans le changement politique qui affecte l’Afrique, la primauté revient aux facteurs exogènes, ce qui est également vrai, nous semble-t-il, c’est que les populations concernées par ces mutations ne sont pas restées impassibles. Concernant cet exemple d’une restriction des libertés individuelles dans le cadre de la mise en place d’un régime de tendance totalitaire au Cameroun, la réaction des habitants de la Lékié en général, et ceux d'Élig-Mfomo en particulier, par suite de ce scrutin du 26 avril 1964, est à rapprocher à la fois d’une manifestation de contestation de l'oppression, jamais relayée par la presse internationale, 716 et d’une contre violence, 717 en réponse à la violence propre au régime présidentiel de parti unique d'A. Ahidjo. Il s'agirait alors de l'exercice de la "bonne" violence contre la "mauvaise", au sens où Herbert Marcuse oppose par exemple dans Fin de l'Utopie, "la violence de la résistance" à "la violence institutionnalisée," 718 c'est-à-dire la "violence de la libération" ou de la "défense de la vie" à la "violence de l'opposition" ou de "l'agression".
Cette "contre violence" inscrit en faux le point de l'analyse du professeur Kamto qui débouche indistinctement sur la "complicité ou la bêtise des masses," lorsqu’il écrit que: "‘N'accusons pas les chefs parce qu'ils sont trop forts, accusons les masses parce qu'elles sont trop bêtes’." 719 De même, face à la violence du régime d’A. Ahidjo qu'il signale pourtant, les innombrables tactiques d'évitement développées par les populations et mises en évidence par les travaux de J.-F. Bayart, 720 échappent aux considérations du professeur Kamto.
Dans cet environnement monopartisan caractérisé par la terreur, dans lequel les "forces de l'ordre" sont si nombreuses et si puissantes, toute tentative de reddition, individuelle ou collective, s'avère proprement suicidaire. Nul n'est donc à l'abri ; tous tremblent, et tous courbent la tête . 721 Le régime présidentiel de parti unique au Cameroun donne "‘une singulière illustration de la théorie de Montesquieu sur le despotisme, la théorie selon laquelle le principe du despotisme est la peur :’ ‘ 722 ’ ‘ peur insidieuse qui s'empare progressivement de tous les individus d'une collectivité, sauf un...’", 723 et qui réduit le plus grand nombre à la soumission totale et passive, aux mots d'ordre et injonctions du parti unique. D'où le vote des électeurs assuré à 99% de suffrages.
Dans ce régime monopartisan d'A. Ahidjo en effet, l'électeur camerounais paraît conscient du peu de part que les élections lui permettent de prendre réellement à la vie politique qu'il ne peut donc en aucune manière sérieusement influencer. Les choix n'existent pas en réalité ; ils lui sont, comme par une main invisible, dictés par la menace de violence. Mais, le vote du citoyen peut également être attribué à l'effet panurge" qui résulte de l'application à la population d'une politique dite de masse.
Prouzet (M.), Le Cameroun, op. cit., p. 259.
Eyinga (Abel) ; op., cit., p. 67. À préciser que les lieux de déportation que l'on désigne dans ce régime comme des "Centres d'internement administratif" et plus tard comme des "Centres de rééducation civique", sont au nombre de quatre parmi les plus connus : Yoko, Tcholliré, Mantoum, Mokolo.
Ibid., pp. 67-68.
Rappelons, pour l’avoir déjà évoqué, qu’après avoir été démis de ses fonctions de Premier Ministre et remplacé à ce poste par A. Ahidjo, estimant ne plus être en sécurité au Cameroun, Mbida s'exile à Conakry en Guinée. De retour au Cameroun en 1960, il est arrêté deux ans après, avec trois autres députés puis condamné à quatre années de prison pour avoir protesté dans un Manifeste publié, contre l'unification des partis politiques imposée par le régime d'A. Ahidjo. Il en ressortira aveugle et malade.
Il s'agirait de M. André Ombédé, lui-même ressortissant Eton, Président de la section U.C. de la Lékié, propagandiste du régime monopartisan dans cette circonscription administrative dont il deviendra le député à la suite des élections du 26 avril 1964. Par exemple, le 20 janvier 1965, dans le cadre de la poursuite de l'opération de "reprise en main" en pays Eton, il dénonce dans La Presse du Cameroun, les "possesseurs de double carte", c'est-à-dire une carte U.C. et une autre carte P.D.C.
Cette mention n'est pas anodine. En effet, depuis 1955, la rébellion armée recrute essentiellement en pays Bamiléké et en Sanaga Maritime, fiefs de l'U.P.C. Nombreux sont les Camerounais qui à cette époque établissaient un rapport de consubstantialité entre Basaa, U.P.C., rébellion armée et "maquisards".
À cette époque, un des correspondants d'Abel Eyinga affirmait alors que "plus d'un millier sont aujourd'hui dans les camps militaires français de Douala et de Koutaba ; plus d'un millier dans les prisons ou forts de l'État à Banyo, Yoko et ailleurs. Plusieurs villageois ont été enlevés chez eux et emmenés dans des camions jusqu'à Batouri, voire Yokadouma (plus de six cents kilomètres de leur village) où ils ont été lâchés dans la nature. Pourquoi ? parce qu'ils ont voté démocrate (...)". D'autres sont signalés à Mantoum un des tristement célèbres camps de déportation du régime d'A. Ahidjo. Cf. Eyinga (A.) ; op. cit., p. 70 et Mukong Albert, cité par Eyinga (A.), ibid., p. 71.
Ressortissants de la Lékié et ancien compagnon d'A.-M. Mbida, Bikélé Ekani Gaston, candidat aux élections législatives du 17 mai 1997 rappelle dans sa profession de foi la mise en quarantaine de cette région par le régime d'Ahidjo qui n'y effectuera aucun investissement public pendant des années : "La Lékié a longtemps été traitée comme un département à part. A proprement parler, les 25 ans du régime Ahidjo ne nous ont laissé que le triste souvenir des célèbres camps de concentration de Mantoum, Tchollire, Mokolo, et autres geôles de la dictature de cette époque", écrit-il.
D'après les résultats officiels, les "Démocrates" recueillent 129.517 voix, soit 25% de suffrages, et la liste de l'U.C., 388.534 voix, soit 75% des suffrages. cf. A.C.P. Bulletin n°101 du 1er et 2 mai 1964.
Les résultats publiés par L'Effort Camerounais sont les suivants : P.D.C. : 174.516 voix ; U.C. : 50.245 voix.
Selon le décret N°/DF/219 du 20 juin 1964 portant réorganisation territoriale du département Nyong et Sanaga, les cinq nouveaux départements sont donc :
– La Haute Sanaga, chef lieu : Nanga-Eboko;
– Le Nyong et Mfoumou, chef lieu Akonolinga;
– Le Nyong et So, chef lieu Mbalmayo ;
– La Lékié, chef lieu Monatélé ;
– La Mefou chef lieu Yaoundé.
C'est dans l'ensemble la région des Bëti et assimilés : Ewondo, Eton, Mvele...
Cf. Burdeau (Georges), Traité de Science politique, 1er volume, p. 464-470.
J.-F. Médard souligne par exemple "qu'il faut remarquer que la presse française ne nous a informés sur la véritable nature du régime d'Ahidjo qu'après son départ du pouvoir" (in Politique Africaine, 43, oct. 1991, p. 99).
La violence est un phénomène complexe et protéiforme. Ici, elle prend la facette de la fraude électorale précédée des intimidations envers les électeurs pour orienter leur choix.
Marcuse (Herbert), Fin de l'Utopie , op. cit.
Kamto (M.), op. cit., p. 349.
Cf. "La revanche des sociétés africaines", Politique africaine, 11, septembre 1983, pp. 101-102.
Wiitfogel (Karl), Le despotisme oriental. Étude comparative du pouvoir total, Paris, les éditions de minuit, 1964, 658 p., cité par Kamto (M.), op. cit., p. 490.
“ Le poids de l’autorité se fait confusément sentir dans la vie de tous les jours. À tort ou à raison, les gens craignent que leur correspondance soit ouverte ou leurs propos épiés. Ils ont peur également de dénonciations anonymes auprès de la D.I.R.D.O.C… ” Cf. Prouzet (M.), Le Cameroun, op.cit., p. 261.
Aron (Raymond) ; s'interrogeant sur la terreur totalitaire du régime soviétique, in Démocratie et totalitarisme, Paris, Gallimard, coll. Idées, 1965, pp. 285-286.