A. – L’EXPRESSION ET L’ENREGISTREMENT DES SUFFRAGES.

En zone rurale, les électeurs sont le plus souvent avertis de l’ouverture du scrutin par un recours aux moyens traditionnels de communication qui semblent encore les plus efficaces. Il en est ainsi du tam-tam que l’on joue devant le local du vote dans les campagnes du Centre du Cameroun.

Le moment de l’ouverture du scrutin est celui de la journée où les scrutateurs débordent d’entrain, et celui où les électeurs affluent en nombre sur les lieux du vote, les femmes généralement les premières. Ils arrivent rarement isolés, mais le plus souvent par petits groupes. Certains d’entre eux ont prévu un banc ou une chaise dont ils se serviront dans l’attente d’être appelé à voter.

La tenue des élections le dimanche, jour de repos mais aussi jour des offices religieux, occasionne pour les chrétiens pratiquants la succession de la cérémonie religieuse et celle de l’accomplissement du devoir civique. En effet, dans le but de simplifier la tâche aux croyants, l’heure de la messe est parfois avancée, ce qui peut expliquer l’affluence sur les lieux du vote aux heures qui coïncident avec la sortie de l’office religieux.

Mais l’ouverture du scrutin ne signifie pas nécessairement le début effectif des opérations qui s’y rapportent directement. Entre ces deux moments se situe souvent une courte réunion, un "briefing " du président du bureau de vote à l’adresse de ses assesseurs, après que l’on ait disposé adéquatement les tables et que le matériel (registres, paquets de bulletins, crayons, stylos à bille) ait été déposé par le véhicule de la sous-préfecture faisant très tôt la tournée des bureaux de vote.

Et très souvent, il arrive que cette réunion prévue pour durer quelques minutes, s’allonge et prenne sur le temps prévu pour les opérations proprement dites, à cause des difficultés qu’éprouvent parfois certains présidents de bureau de vote à se faire comprendre et donc à répercuter auprès des membres de leur équipe les consignes qui leur proviennent des autorités compétentes, et qui se rapportent généralement aux règles particulières de procédure et d’organisation du scrutin : l’approximation procédurière constitue la première caractéristique du déroulement du scrutin.