2. Objectifs poursuivis et hypothèses proposées

Récapitulons les objectifs poursuivis et les hypothèses de ce travail.

• En premier lieu, il s’agit de rendre compte de l’usage de la monnaie, en faisant l’hypothèse que cet usage est le fruit d’un processus d’appropriation monétaire.

• En second lieu, il s'agit de mettre en évidence la dimension sexuée de la monnaie, en faisant l’hypothèse qu'elle résulte d'une construction sociale.

• En troisième lieu, il s'agit de décomposer les pratiques monétaires et financières personnelles, en faisant l’hypothèse que ces pratiques doivent être comprises comme mode de gestion de l’incertitude et comme mode d’expression de l’appartenance sociale.

• En quatrième lieu, il s'agit de s'interroger sur les mesures de lutte contre cette précarité, en faisant l'hypothèse qu’une justice de proximité pensée en termes de médiation est une voie possible parmi d’autres de renouvellement des modes de prise en charge de la solidarité.

L'objectif final de cette thèse est explicitement opérationnel ; opter pour une visée pratique n'exclut pas toute théorisation, mais le recours à la théorie n'est qu'instrumental, délibérément orienté vers la compréhension du réel et l'amélioration de ce réel.

La majeure partie de ce travail est issue d'observations de terrain ; à plusieurs reprises, un détour historique s'est toutefois imposé afin d'éclairer la persistance de routines et de certaines normes sociales. Ici encore, le recours à l'histoire n'est qu'instrumental, ce qui explique qu'il soit inégal. Il convient enfin d'évoquer une limite inhérente à l'objet d'étude, la difficulté à isoler les spécificités liées à l'appartenance de sexe. Celles-ci se cumulent avec les spécificités liées à l'appartenance à un milieu social défavorisé, et il n'est pas toujours aisé de démêler les deux facteurs.