Section 4. L’appropriation monétaire

La notion d’appropriation monétaire répond à la problématique suivante : comment les acteurs s’accommodent-ils d’un instrument (la monnaie) dont l’accès et l’usage sont conditionnés par un certain nombre de règles et de normes ? Cette première question en appelle d’autres : de quelle marge de manoeuvre disposent-ils ? À quelles logiques obéit l’appropriation ? Peut-on déceler des logiques communes ? Nous proposons ici une grille de lecture de ce processus d’appropriation. Commençons par en proposer une définition, même provisoire. L’appropriation monétaire doit tout d’abord être comprise en termes de confiance et de légitimité, essentielles dès lors que l’on accepte la dimension fondamentalement sociale de la monnaie (§1). Nous suggérons ensuite que l’appropriation monétaire obéit à une double logique, à la fois fonctionnelle et sociale (§2). Cette dimension sociale reflète l’appartenance sociale des personnes, évoquée au chapitre précédent ; elle est par conséquent plurielle (§3).