§3. Décrypter les processus de décision à travers une mise en situation

Une décision ne s’observe pas telle quelle. Seul le passage à l’action est observable ; il se situe en aval de la décision [Desjeux, 1998]. La décision proprement dite repose sur un processus qui commence bien en amont du passage à l’acte et se prolonge en aval. En amont, c’est l’accès à l’information et le traitement de cette information, ce que l’on appelle la cognition. Ce sont aussi les systèmes de représentations, les anticipations, les jugements de valeur et les jugements moraux. Ce sont également les émotions.

Le processus se prolonge ensuite au-delà du passage à l’acte, à travers les différents mécanismes de coordination des comportements des acteurs. Celle-ci peut être centralisée, de manière formelle au sein d’une organisation, de manière informelle au sein d’une communauté de valeurs. Elle se manifeste également au travers de jeux de pouvoir, d’alliance, de conflits. C’est ici que se forment les réseaux. L’ensemble de ces éléments forme une « mise en situation ». Concrètement, comment accéder à l’ensemble de ces données ? Si le choix de la microéchelle s’impose, en soi il ne dit rien sur le moyen d’entrer au coeur du processus de décision. Observer ce que font les femmes ? Leur demander pourquoi elles ont fait ceci ou cela ? Comment se fier à leur opinion ? Nous avons opté pour une approche en termes de récits de vie et de récits de pratiques en situation.