B. L’interprétation

L’analyse repose sur l’interprétation : celle-ci est incontournable, sinon la recherche ne serait pas possible. Si l’enquêté expose ses propres raisons d’agir, son analyse, même lorsqu’elle est spontanée, doit rester un instrument aux mains du chercheur [Kaufmann, 1996, p. 72]. Se limiter aux raisons fournies par l’enquêté interdit toute réflexion théorique. Le travail d’interprétation obéit à deux procédés : le premier réside dans la traduction du discours, entendue au sens de la restitution de catégories d’intelligibilités. Cette traduction est canalisée par le cadre théorique choisi au départ. En outre, compte tenu de l’inertie des normes et des représentations sociales, le recours à l’histoire s’est parfois imposé. Sans ce retour en arrière, certaines réactions resteraient obscures.