Pauvreté monétaire chronique, sous-nutrition, stagnation voire contraction du pouvoir d’achat : ce sont là trois aspects constants du quotidien sénégalais. Même si d’un point de vue macroéconomique on note une certaine reprise de la croissance, il semble difficile de nier la persistance d’une « crise » sénégalaise, au sens où le pays, faute de reconversion, n’a toujours pas su donner suite à l’ère arachidière, et sacrifie en quelque sorte les indicateurs sociaux afin de respecter les exigences des plans d’ajustement structurel (A). Dans ce contexte de très forte précarité, on note une implication croissante des femmes dans des activités génératrices de revenus (B) ; on note également une certaine prise de distance à l’égard des obligations communautaires (C).
Ce paragraphe s’appuie en très large partie sur les travaux récents d’E. Baumann [1998b ; 1999a ; 1999b], économiste spécialiste du Sénégal à l’Institut de Recherche pour le Développement (anciennement ORSTOM).