§3. Les mécanismes en jeu : les Écoles comme espace de médiation

Une première forme de médiation se joue entre la reconnaissance des particularités personnelles et l’appartenance à un collectif. Cette médiation autorise l’élaboration d’une certaine conception du bien ainsi qu’un certain détachement à l’égard de normes du milieu d’appartenance parfois oppressantes. Ce lien entre l’individuel et le collectif se déploie à travers des relations de réciprocité et de coopération ; le réapprentissage de la réciprocité facilite l’obtention d’un certain sens du juste, la prise de conscience pour certains de leurs droits, pour d’autres de leurs devoirs. Une seconde forme de médiation se joue entre les personnes et leur environnement institutionnel. Les Écoles jouent en quelque sorte un rôle de « traduction » et réintroduisent les logiques administratives et institutionnelles dans le « monde vécu » des personnes.

Ce double mouvement (individuel / collectif, interne / externe) encourage l’acquisition d’une capacité de jugement pratique d’où découle un sentiment de respect de soi (A). Il autorise l’élaboration d’un sens du juste d’où découle une meilleure perception des droits (B). Il suscite également une forme d’auto-gestion collective des problèmes quotidiens de chacun (C).