Hypothèse 3. Les pratiques monétaires et financières comme mode de gestion de d’incertitude et comme mode d’appartenance sociale

Se limiter à une distinction liée à l’appartenance de sexe serait réducteur : cela reviendrait, d’une part à accorder un poids démesuré à celle-ci par rapport aux autres formes d’appartenance, d’autre part à négliger une fonction essentielle de la monnaie, celle de la gestion de l’incertitude. Si la dimension sexuée de la monnaie en est une facette, nous faisons l’hypothèse également que l’usage de la monnaie répond à un double mobile : d’abord, il exprime le degré d’incertitude et les stratégies déployées pour stabiliser cette incertitude ; ensuite, il exprime le mode d’appartenance sociale, au sens de l’ensemble des droits et des obligations dont chacun se sent investi, tout en étant susceptible d’infléchir ce mode d’appartenance. Ces droits et ces obligations se déploient dans une dimension plurielle à la fois réflexive, horizontale, verticale et sexuée ; ils sont également foncièrement subjectifs, et dépendent de la manière dont les personnes les perçoivent et parviennent à les faire valoir, ce que Sen qualifie de carte à l’échange.

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Figure 20. Les pratiques monétaires et financières comme mode de gestion de l’incertitude et comme mode d’appartenance sociale