En cette fin d'année 1822, ces lignes enflammées sont bien de la main d'Arlès, de passage à Paris, avant de rejoindre la succursale Dufour frères de Lyon; et elles sont bien adressées à Pauline Dufour, à Leipzig156. Datées de "ce vendredi 1822", elles sont postées, aux environs du 15 décembre pour tenir compte des longs délais de route, environ huit à dix jours. La première réponse se fait quelque peu attendre : ‘ "Je renais enfin, ma Pauline, je respire. Ta lettre est arrivée à temps, je commençais à me tourmenter de cent manières. Je ne savais à quoi attribuer ton silence [...] Je te demande pardon de mon inquiétude. Il m'est impossible de te peindre ma joie, le cœur me battait, je respirais à peine en te lisant, c'est ta première lettre, je la conserverai toute ma vie ’ 157 ‘ " ’. Et il poursuit : ‘ "Continue, ma bonne Lette, à me mettre de moitié dans toutes tes actions, dans toutes tes pensées; pour moi, bonne amie, je n'en aurais pas une que tu ne partages, pas une joie, pas même une peine qui te soient cachées. La confidence affaiblit le chagrin et double la joie." ’
C'est le début d'un important envoi épistolaire, nécessité par de multiples séparations professionnelles, marqué par l'impatience fébrile de réponses et de recommandations précises pour leur envoi.
A l'aube de l'année nouvelle, les voeux qu'Arlès chérissait secrètement sont comblés, les barrières, tant redoutées, jetées à bas. Mais, si François et Pauline sont fiancés, le mariage n'est pas encore prévu. Les parents veulent sans doute les soumettre à l'épreuve du temps et vérifier leurs sentiments. Pauline vient seulement d'avoir dix sept ans, soit huit de moins que lui; ils peuvent attendre, pense sa mère qui s'est mariée à l'âge de dix huit ans et demi. A l'épreuve du temps, mais aussi à l'épreuve de la distance. Par la même occasion, permettre à François de se parfaire dans l'exercice de la profession, digne de Pauline, que l'on souhaite lui confier au sein de la maison de commerce familiale.
Cette maison est le fruit du travail de quatre générations dont l'ancêtre est né à l'ombre de l'"arbre d'or", le mûrier, qui, avec le châtaignier, l'"arbre à pain", est l'arbre symbole des Cévennes. Est-ce pour cette raison que l'idée est venue à cet expatrié, Pierre Dufour, de s'intéresser, notamment, au commerce de la soie ? Ce commerce a constamment prospéré, il a enrichi chacune de ces générations. ‘ "La raison de commerce Dufour frères existe depuis au moins deux cents ans; toutes ses circulaires depuis 1775 se trouvent encore en notre possession. Je suis prêt très volontiers à donner, selon mes forces, d'autres renseignements" ’ répondra, à un descendant Platzmann, Oswald Dufour-Feronce, âgé de 64 ans, demeurant à Leipzig, le 23 avril 1900158.
Selon le Livre particulier de moi Paul Emile Dufour, commencé à l'époque de ma majorité le 1er juillet 1800 159, depuis sa création, la firme, avait renforcé ses activités, avec, en 1796, la création d'une succursale à Brunswig, d'une autre à Hambourg en 1808.
A 21 ans, Paul Emile se voyait attribuer, avec effet du 21 novembre 1801, date de son association, 3/24èmes des parts de la Maison. Le nombre de ses parts s'accroîtra par la suite : 6/24èmes de 1807 à 1816, 7/24èmes de 1817 à 1819, enfin 21/48èmes de 1820 à 1823160, année de sa retraite prise le 24 novembre, à l'âge de 44 ans. En 1806, son père, Jacques Marc Antoine lui avait laissé 37.000 livres, comme à chacun de ses trois autres enfants.
L'activité de la maison subit évidemment les répercussions de la situation économique internationale, les conséquences du blocus continental et des crises agricoles et financières, comme de main d'oeuvre :
En fonction du détail seulement fourni pour l'année 1802, on appréciera l'effet des foires (marquées : *) sur l'activité de la maison :
Toujours grâce au même document, ce Livre particulier de Paul Emile Dufour, nous n'ignorons pas, non plus, mais pour une période malheureusement limitée, les "bénéfices qu'il a plu à Dieu d'accorder à ma maison [de Leipzig] cette année" :
A l'examen des années pouvant être comparées, ces bénéfices, par rapport au chiffre d'affaires, représentent un pourcentage variant entre 0,62 (1817) et 3,50 % (1804). Au plan personnel, le montant global des bénéfices de Paul Emile Dufour s'élève, pour la période 1802 - 1823, à 105.055 livres, tandis que ses dépenses - fournies, aussi, incomplètement - varient dans une fourchette comprise entre 3.564 en 1804, et 9.873 livres en 1816.
Mais les intérêts des familles Dufour et assimilées ne s'arrêtent pas au seul siège de Leipzig. Ils portent également sur la succursale "Dufour frères" de Lyon, fondée sous cette enseigne en 1811, "pour la première fois" dit le texte. Auparavant, elle s'intitulait "Feronce, Crayen & Cie" que Paul Emile qualifie toutefois de "ma maison de France". Les familles Dufour et Crayen semblent avoir eu des participations croisées dans chacune des entreprises, notamment Ami Crayen déjà mentionné parmi les dirigeants de l'église protestante de Leipzig, et ce entre 1801 et 1804.
Pour les conditions de gestion de la succursale de Lyon, tels sont les quelques éléments apportés par le Livre particulier dont il s'agit. Et si les chiffres fournis, examinés plus loin, s'avèrent faiblement exploitables, certains éléments nous amènent à nous interroger. Du moins, l'un d'eux se trouve contredit par des documents officiels.
Une livraison de la maison "Dufour & Cie" - et non "Feronce, Crayen et Cie" - est, en effet, signalée162 dans le Relevé général des dépenses faites pendant les ans X, XI, XII et XIII [1801/1805] par la Mairie de la Division de l'Ouest de la Ville de Lyon pour réparations à la cathédrale et aménagements de l'archevêché, établi le 13 mars 1819, sous la signature du baron Rambaud", ainsi que sur un cahier Ouvrages faits à l'Archevêché - An X1 (1802/1803)163. Cette vente portait sur "trois pièces", "105 aunes de taffetas cramoisi à 6 F et 52 3/4164 à 5,50 F", pour une somme de 920 F réglée le 9 Pluviose An XI, soit le 29 janvier 1803. La récapitulation bien ultérieure à l'acte a-t-elle voulu seulement actualiser le nom du fournisseur ?
Il n'en reste pas moins que Paul Emile Dufour fait état, en 1802, toujours dans son Livre, de sa part personnelle (1/16èmes) dans ladite Maison Feronce, Crayen et Cie, comme aussi de "pertes causées par la guerre" en 1803 et 1804, et de "petits bénéfices" en 1806.
Quoiqu'il en soit, par la suite et pendant une période indéterminée, Paul Emile Dufour avait, lui-même et sans l'ombre d'un doute, géré ladite succursale de Lyon. Par l'intermédiaire d'un courrier165 adressé à son frère Jacques Ferdinand, le 31 mars 1812, le pasteur de Sauve lui recommandait chaudement la candidature d'un de ses protégés pour "votre maison de Lyon" . A ce moment, les parts de Paul Emile s'élevaient à 6/24èmes, pour la période qu'il précise (1811 à 1816), et ses bénéfices, sur ces bases et pour ceux qu'il nous fournit, étaient les suivants :
La comparaison des bénéfices qu'il réalise au cours de sa carrière entre 1802 et 1823 est flatteuse pour les résultats de la succursale de Lyon :
A tous ces renseignements chiffrés, Paul Emile Dufour tient à ajouter le fruit de son expérience. Aussi, à propos d'un procès l'ayant opposé à Mackmurd Hickes and C° de Londres, engagé en 1802 et terminé en ...1831, commente-t-il pour l'édification de sa descendance : ‘ " Je consigne ce fait dans mes écritures dans l'espoir que, après moi, mes héritiers parcourant le présent article, se convaincront qu'il ne faut pas avoir de procès et qu'un accommodement prompt dans une affaire litigieuse, même à forte part, est préférable à tout l'art des avoués. Dixi!" ’
Mais revenons en cette mi-décembre 1822, au séjour parisien de François Barthélemy, sur le chemin de Lyon où il demande à Pauline d'adresser sa prochaine correspondance. Le séjour dans l'"immense cité" doit être bref, seulement pour y prendre des contacts professionnels selon les recommandations reçues. Bien sûr, il va embrasser sa mère, toute à la joie de le retrouver après une si longue séparation. Cependant, il prend le temps de profiter de la vie parisienne. Une soirée est passée au ‘ "grand opéra" ’ qu'il ne connaissait pas encore où l'on joue La lampe merveilleuse qu'il trouve ... ‘ "vraiment merveilleux" ’. ‘ "Chaque fois qu'il paraissait ’ ‘ quelque chose qui me faisait plaisir, je me disais tout bas : Si Pauline était là, si Pauline voyait ça, si Pauline entendait ça". ’
Un autre jour, il assiste à une ‘ "petite soirée chez un ami". ’ Quel ami ? A son sujet, il reste muet de façon déconcertante. Il ne s'agit pas de Prosper Enfantin, encore en Russie pour quelques mois. Alors, d'un de ces anciens émigrés connu en Allemagne ? Chez ce mystérieux personnage, sans doute quelque peu en vue, non nommé par sécurité peut-être, Arlès rencontre ‘ "des hommes bien intéressants, entre autres le député Manuel et le fameux Béranger ’ 166 ‘ , l'Anacréon ’ 167 ‘ , l'Ossian ’ 168 ‘ français" ’. Fut-il question du mythe napoléonien relancé par ce pourfendeur du trône et de l'autel ? Lui qui avait écrit : ‘ "On parlera de sa gloire, sous le chaume bien longtemps" ’. Ses chansons lui avaient valu de fréquenter, durant trois mois l'année précédente, la prison de Sainte Pélagie, condamné par la Cour d'assises de la Seine pour ‘ "outrages envers la morale publique et religieuse, outrages envers les bonnes mœurs, offense envers les membres de la famille royale et provocation au port d'un signe extérieur de ralliement non autorisé par le roi" ’ (le drapeau tricolore)169. Quant à Manuel, ancien volontaire de 1792 devenu officier, puis avocat, à Digne et à Aix, avant de devenir député après le 20 mars 1815, ce n'est, ni plus ni moins, qu'un conspirateur, l'un des chefs de la Charbonnerie qui, aux côtés de La Fayette et de Dupont de l'Eure, vise à renverser les Bourbons ! Deux mois plus tard, il sera expulsé de la Chambre, manu militari,... Et c'est à Lyon, par coïncidence but du voyage d'Arlès , que les libéraux de cette ville ouvriront une souscription pour lui offrir une couronne d'or170 !
De cette ambiance d'activisme politique, François ne souffle mot à sa fiancée sinon qu'il est bon de jouir ‘ "du plaisir inouï d'entendre des gens d'un esprit brillant et d'une réputation européenne disserter de choses toutes simples qu'ils savaient rendre intéressantes." ’ Ces débuts dans la vie mondaine parisienne, il les aborde avec une grande humilité, ‘ "écoutant de toutes mes oreilles", "dans un pauvre petit coin" ’ et ne pensant pas ‘ "à sortir de mon silence." ’ Et subitement, après que l'on ait plaisanté, à propos du genre romantique, sur les auteurs français à la mode, et que l'on s'en prend aux auteurs allemands, le voici qui ‘ "s'empare de leur cause. ’ ‘ Malgré ma faiblesse et la force trop supérieure de mes adversaires, je fis rendre justice à qui de droit." ’ Est-ce par une moindre connaissance des oeuvres des auteurs contemporains français que le disciple de Rousseau ne réagit pas plus tôt, ou, lorsqu'il rompt son silence, par chauvinisme ... allemand ? Et de conclure, éprouvant, sans cesse, le besoin d'accroître son savoir : ‘ "Rien n'est joli, selon moi, comme ces soirées où l'on ne joue pas, où l'on ne fait absolument que causer; au moins, l'esprit, le goût et le jugement se forment, la mémoire se meuble, les manières se polissent, enfin, tout est gain." ’ Pour la suite, il est piquant de signaler, que Manuel, un an plus tôt, avait accueilli et introduit dans le monde parisien, celui de la finance - auprès du banquier Laffitte, du baron Louis - et celui de la presse, bien entendu libérale, - auprès de Charles-Guillaume Etienne, l'un des directeurs du Constitutionnel - l'auteur d'un mémoire sur la supériorité de la littérature classique relativement à la littérature romantique; il s'agissait d'un petit homme d'un mètre cinquante cinq de haut, d'un jeune avocat fraîchement débarqué d'Aix en Provence, un certain Adolphe Thiers !
Arlès arrive à Lyon au petit matin du samedi 28 décembre 1822, seul occupant de la diligence durant trois jours et trois nuits, dont celle de Noël : ‘ "A toutes les postes où nous arrivions, tout était en goguette" ’. Nuit tragique que la suivante, au cours de laquelle il recueille, avec une intense émotion, le dernier souffle du postillon, étendu sur la neige, baignant dans son sang, écrasé par sa voiture. A peine parvenu à destination, sans perdre un instant, Albert (Dufour-Feronce vraisemblablement) lui fait "courir la Fabrique", malgré la lourde fatigue du voyage.
L'une des premières correspondances de Pauline le déçoit le dimanche 29171, il ne se prive pas de le lui faire savoir : ‘ "D'après ta première lettre, je m'étais nourri de l'espoir de vivre avec toi, quoiqu'absent. Je pensais au bonheur de lire dans ton cœur, de connaître tous tes petits tourments, tous tes plaisirs; mais voilà que des occupations me privent de tous ces détails que j'aime tant parce qu'il ont rapport avec ma Pauline. J'ai eu aussi des chagrins, des occupations, et, pour les oublier, pour m'en distraire, je t'écrivais, car, pour moi, t'écrire n'est pas une occupation; c'est le plus grand des plaisirs, le seul que je goûte de bon cœur. Oserais-je le dire , et pourquoi pas ! Il faut dire ce qu'on pense, il faut ouvrir son cœur !" ’ Et ce qu'il pense, lui, il ne peut le cacher, pas plus qu'il ne dissimule les espoirs déçus qui précèdent : ‘ "Tu me parles des traîneaux et ne me dis pas s'il y a eu de brillantes parties. J'aime beaucoup ce plaisir, il est élégant, brillant et bruyant mais je trouve, et suis persuadé que tu penseras comme moi, qu'il est inconvenant qu'une femme aille en traîneau autrement qu'avec son mari et une jeune personne ’ ‘ avec ses parents. Tu ne me dis qu'un mot du bal du Prince. Lette, je suis sûr que tu n'y as pas été aussi raisonnable qu'au premier. On oublie si vite les résolutions qui tendent à nous priver de nos plaisirs ! Enfin, puisque tu te portes bien, je suis tranquille. Prends bien garde aux chutes en patinant, cela peut être fort dangereux. Lette, pense à moi." ’
Et s'il a travaillé toute cette journée dominicale, cela ne l'empêche pas, après avoir dîné à cinq heures, d'assister à la représentation de Don Juan, au théâtre. Mais il s'en sauve avant la fin, en raison d'une traduction et d'une interprétation jugées insuffisantes, ‘ "préférant un moment d'entretien avec mon amie à toutes les symphonies de tous les Mozart de tous les mondes." ’
Troisième journée lyonnaise, troisième lettre à Pauline qu'il signe Arlès; les autres, lorsqu'elles le sont, de l'initiale de son nom. Le courrier part le lendemain. Lui aussi, pourtant, a reçu trois lettres d'elle mais ‘ "elles restent si longtemps de Leipsic à Lyon" ’ qu'il craint d'en être privé plus de huit jours. Il s'installe dans sa provisoire vie lyonnaise.
Dans l'instant, il ne recherche pas les contacts, ‘ "bien que les soirées commenceront bientôt chez les naturels" ’. Il n'a encore vu que deux personnes, connues à Leipzig : Gustave Platzmann et Thierry Brölemann, et encore parce qu'ils lui ont rendu visite. Avec Albert Dufour-Feronce, ils sont tous sensiblement du même âge, à deux ou trois ans prés, et tous quatre célibataires (A confirmer pour Thierry Brölemann). Gustave Platzmann, cousin germain de Pauline comme Albert Dufour-Feronce, est le quatrième fils de Henri Charles et de Victoire Elisabeth, née Dufour; en compagnie de son frère, Ferdinand, il est en passe de créer, à leur nom, une affaire de commission de soie.
Quant à Thierry Brölemann, il descend d'une famille venue de Soest en Westphalie, au milieu du XVIIIe siècle, pour s'installer à Lyon et y fonder la maison Brölemann et Duport, commissionnaire en soieries172. Cette famille est alliée à la branche de Cazenove dont l'aïeul s'est marié à Marie, onzième enfant de Rapin de Thoyras. A l'égard de Thierry Brölemann, Arlès, certes encore bien jeune, commet une erreur de jugement que l'avenir contredira173 en écrivant : ‘ "Ce dernier est toujours enfant et je crains bien que jamais il devienne un homme." ’ Pourtant, Thierry est plein de complaisance puisqu'il lui propose de l'introduire dans le monde lyonnais. ‘ "Je me suis empressé de lui dire que je renonçais au monde pour me livrer à l'étude; ’ ‘ j'ai dit vrai, car mon intention est de passer mes soirées avec Klopstock ’ 174 ‘ , Krug ’ 175 ‘ et Lacretelle ’ 176 ‘ , et au milieu de tout ça, pour adoucir la stérilité de ces Messieurs, mon auteur favori que je lis en imagination, nuit et jour, Pauline. C'est avec cet inappréciable auteur que je compte descendre avec délices le fleuve de la vie. C'est lui, c'est sa divine bonté qui me soutiendra toujours et fera de moi ’ ‘ un brave et utile citoyen ’ 177 ‘ et un mortel des plus heureux." ’
Toujours dans la même lettre, il craint les difficultés pour Pauline de lire son ‘ "griffonnage" : "J'avais d'abord pris la résolution de bien écrire tes lettres, et puis j'ai vu que c'était une gêne et que cela m'ôterait un peu du plaisir que j'éprouve en te disant tout bonnement ce que je pense." ’ ‘ Et, tellement anxieux de ne point lire souvent l'objet de son cœur, il la presse de faire comme lui, d'écrire bien ou mal, allemand ou français ’ 178 ‘ . Il insiste ’ ‘ , "que ce soit un plaisir et non un travail." ’ Perdant de vue ce qu'il a écrit précédemment - mais il écrit tant ! -, il y revient : ‘ "J'ai toujours oublié de te demander si tu peux lire mon griffonnage. Souvent, en t'écrivant, je me laisse aller et ne songe pas du tout à ma plume. Si tu ne peux bien lire, dis un seul mot." ’ Il a bien raison de craindre la mauvaise lisibilité de son texte, déjà pour l'immédiat ! Car son écriture deviendra de moins en moins aisée au cours des années.
Il termine avec ces recommandations : ‘ "Lette adieu. J'espère que tu auras été prudente à tous ces bals. Le petit air pomme cuite te va fort bien, il est vrai mais il serait bon de ne jamais l'avoir. Adieu, adieu, ne te fatigue pas trop en patinant trop d'exercice, avec tous ces bals pourrait te nuire, encore une fois, pense à ton Arlès." ’
Ces recommandations, quelque peu entachées d'intérêt personnel qu'elles paraissent, ne sont pas vaines. L'état de santé de sa fiancée laisse un peu à désirer. Une des tantes de Pauline, le tranquillise : ‘ "Pauline a étonnamment repris depuis quelques jours et je ne doute pas qu'en se ménageant bien, elle ait un jour une constitution aussi forte que la mienne à son âge, j'étais de même et l'on désespérait de moi." ’
Un mois plus tard, il reprend le sujet : ‘ "La santé est un bien fragile que l'on retrouve difficilement quand on l'a perdue. Prions Dieu de nous la conserver et ne nous jouons pas de ce qu'il y a de plus précieux. Je serais bien heureux si ta santé était si bonne que la mienne !" ’
Est-ce bien exact ? Il se veut rassurant; ses "paupières" le font plus rarement souffrir qu'à son départ d'Allemagne. Depuis son enfance, bien que sa vue soit bonne, il a toujours eu les yeux délicats. C'est qu'il les soumet à rude épreuve; à Paris, il a écrit tous les jours jusqu'à une heure du matin et, depuis qu'il est à Lyon, jusqu'à 11 heures, en principe. Mais il ne se tient guère à cet horaire : ‘ "J'avais bien promis de ne plus veiller parce que cela m'abîme les yeux." ’ Il désigne les responsables, l'air ou l'eau ...
Et puis, il se voit amaigri, voire vieilli, avec un front qui se ride, une figure qui s'allonge. ‘ "Et j'ai pris des cheveux blancs, oui, des cheveux blancs. Tu ris, tu ne me crois pas eh bien, la première fois que M. Renard viendra me tondre, je réunirai tous les cheveux blancs et te les enverrai." ’ Enfin, il fait état de ‘ "maux de poitrine qui ne sont nullement inquiétants" ’; il n'est pas le seul frappé, assure-t-il, il les attribue à ‘ "l'air vif et mordant du Rhône" ’. Cet hiver s'avère effectivement bien rigoureux, ‘ "dix à onze degrés de froid; c'est beaucoup pour un pays où l'on est si mal chauffé par la cheminée. Hier, dans l'après-dîner, il est tombé un pied de neige; aussi, aujourd'hui ’ 179 ‘ , les rues sont comme des rivières. Lyon est un bien vilain, bien triste pays en hiver, surtout quand le cœur est ailleurs !" ’
Mais "ailleurs", on reçoit mal et on réagit vivement au franc parler qui caractérise son auteur. Par retour du courrier, soit trois semaines, notre amoureux, le 26 janvier 1823, doit solliciter humblement le pardon : ‘ "Comme ta lettre du 17 me rendrait heureux, si elle ne me faisait ressentir davantage mes torts et mon injustice ! Combien j'ai été injuste, ma Pauline, et que je m'en repens ! Que tu es bonne et mérite d'être aimée ! Aussi, je t'aime pour la vie. Comme tu es meilleure que moi !" ’ Mais, à propos d'un coureur de jupons - "Mr K."- dont Pauline lui raconte les dernières audaces, il ne peut s'empêcher, encore, de moraliser. Non sans insistance : ‘ "Sans être trop sévère, je dirai que la réputation d'une jeune fille ou d'une femme est une fleur trop délicate, qu'un souffle peut ternir, et que le souffle, et même le sourire, de pareils êtres est un venin dont il faut les garantir. Je le répète, lorsqu'un homme est assidu auprès d'une demoiselle ou d'une femme, c'est qu'elle le veut bien, car elle peut se défaire du plus impertinent, sans même lui manquer. Encore une fois, on sait à qui l'on s'adresse. Mr K. a fait la cour à toutes les jeunes ’ ‘ filles : et cependant, il t'a respectée. Tu es cependant la plus jolie et, certes, il t'eut préférée, mais il voyait que ses peines seraient entièrement perdues. Il a acquis assez d'expérience et est assez physionomiste pour avoir vu d'abord que tu n'étais pas comme les autres. Ma bonne Pauline, si je me suis plaint de froideur, c'est ma plume qui l'a fait et non mon cœur. Oh ! j'en ai l'intime persuasion. Je suis aimé autant qu'un mortel peut l'être et je suis aimé par un ange ! Mon amie, cette réserve, je ne te la reproche pas [...]. Conserve ces vertus; presque toutes tes compagnes les ignorent, je suis sûr même que plusieurs s'en moquent. Conserve-les en dépit de l'exemple." ’
Dans cette mission, Arlès bénéficie d'un allié puissant en la personne de M. Hirzel, le pasteur de la famille, ‘ "un bien digne homme ’" ‘ qu'il "aime et estime, sans le connaître particulièrement." ’ Ce qu'il souhaite; il veut ‘ "lui témoigner toute sa gratitude pour ce qu'il a fait indirectement pour moi. Je lui dois beaucoup; il a reconnu en toi les germes de toutes les vertus et il a mis tous ses soins à les développer; il s'est attaché à toi de préférence et ne t'a pas perdu de vue un seul instant; c'est à contrecœur qu'il a si tôt terminé ton instruction religieuse et ce n'est qu'en tremblant qu'il t'a vue entrer si jeune dans le monde. Cette visite qu'il paraissait faire pour ta mère, j'en suis sûr, tu en étais le but. Sans doute, il avait entendu dire que ta santé était chancelante et que le monde finirait par la détruire, et plein de confiance en toi, il est venu en vrai ami, en père, encourager sa fille à se ménager pour l'avenir." ’ Et le catholique devenu anticlérical de se réjouir et d'espérer : ‘ "Ainsi devraient être tous les serviteurs de Dieu, et alors ils devraient être révérés comme Dieu ! Ma bonne Pauline, je te sais bien bon gré du sacrifice que tu fais à ma tranquillité. Comment puis-je t'en reconnaître ?" ’
Et pour conclure, cette déclaration passionnée : ‘ "Je le jure, je ferai, toute ma vie, consister mon bonheur à faire le tien ! Je me corrigerai, avec ton aide, de bien des défauts. Je ne vis et vivrai que pour toi, et si le bonheur habite en quelque lieu, ce sera avec nous : je n'aime ni l'argent, ni la grandeur et je n'importunerai jamais le ciel de mes voeux. Que Dieu, à qui nous devons tout, nous conserve nos cœurs purs et bons, qu'il nous accorde la santé et nous serons tous exaucés." ’
‘ "Je n'aime ni l'argent, ni la grandeur"... "Que Dieu nous conserve nos cœurs purs et bons"... ’ Un programme pour l'avenir ! Dans l'immédiat, il se familiarise avec son futur métier. ‘ "Je vois avec plaisir que je me mettrai au fait des soieries plus facilement que je n'aurais cru." ’ Apparemment, sa tâche est bien différente de celle qu'il assumait à Leipzig et, cette fois, des responsabilités lui sont confiées. ‘ "Dans peu, souligne-t-il, je connaîtrai la fabrique comme un ’ ‘ ancien !" ’ Il se réjouit des belles affaires faites en compagnie d'un certain Thiériot, un personnage connu de Pauline, en instance de départ pour Leipzig : ‘ "qu'il est heureux homme !" Avec lui, il croit "avoir fait de bien bons achats." ’ ‘ Et là, on va de surprise en surprise : on apprend qu'il fait ’ ‘ - déjà ‑ des "affaires particulières ’ ‘ " mais qu'elles lui donnent du ’ ‘ "tourment"; ’ ‘ on lit, dans le texte daté du 25 janvier 1823 ’ 180 ‘ : ’ ‘ "Les affaires d'intérêt me tuent et m'insupportent, et je n'en sors pas ’ ‘ !"; et, dans la suite du lendemain, il prévoit ’ ‘ "tous les désagréments, toutes les tribulations dont le commencement de ma nouvelle carrière sera semé." ’ Il ne sait pas encore qu'il goûte à ce que sera sa vie, professionnelle et sociale, tout son futur.
La société lyonnaise, il ne semble pas la fréquenter beaucoup, malgré les invitations de ses mentors. En compagnie d'Albert Dufour-Feronce, il ‘ préfère ’ ‘ "philosopher avec Montesquieu" ’ et ‘ "attraper onze heures sans nous en douter", ’ plutôt que d'accompagner celui-ci, un autre jour, au ‘ "bal du Cercle". ’ Plus tard, il cède devant son insistance, malgré la fatigue à laquelle s'ajoute celle d'un nouveau dimanche laborieux; c'est qu'Albert s'est ‘ "engagé pour deux walzes (sic) et il ne veut pas y aller seul" ’. Le bal est brillant mais Arlès s'y ennuie, du moins l'assure-t-il à Pauline, dans sa lettre du lendemain, le lundi 3 mars. De plus, il a encouru les foudres d'Elfride181, ‘ "l'écarté en étant la cause; mais ça ne peut servir d'excuse, parce que les dames détestent ce vilain écarté qui attirent tous les jeunes gens et leur fait oublier la danse et souvent les dames." ’ Dans le courrier de la veille, après un silence bien inhabituel dû à de nombreuses occupations, il raconte avoir assisté à la représentation de deux pièces théâtrales jouées, entre autres, par Thierry Brölemann, se réservant de donner des détails de vive voix. Le moment en est proche, en effet.
‘ "Avec ce cher mois de mars" [1823] je me prosterne devant son soleil"-, ’ ‘ cette première séparation arrive, enfin, à son terme; il a compté les jours - convertis en heures ! - qui l'en rapprochaient. Tout au long, il a espéré recevoir le portrait de Pauline, ayant, de son portefeuille, ’ ‘ "ôté celui de Nap..., " ’ comme il l'écrit avec une précaution toute relative à l'égard des Bourbons. ‘ "Je t'en supplie, n'oublie pas que ce portrait adoucirait la fin de mon séjour [...] il ne me quittera plus de la vie !" ’ Malheureusement, Junot (?), le peintre, est un ‘ "maudit paresseux" ’ et ‘ "il faut bien prendre son parti quoiqu'il en coûte. Puisque tu ne pouvais m'envoyer ton portrait, tu aurais dû sacrifier une boucle de cheveux; je n'ai rien de toi." ’ Finalement, le portrait est terminé : ‘ "Ce que ’ ‘ tu me dis du portrait me fait espérer qu'il sera ressemblant. A moins d'être tout à fait un âne, l'on ne peut faire loucher des yeux comme les tiens et pour te faire une grande bouche, il faudrait être bouché et borné ! Qu'il me tarde de confronter et d'embrasser l'original !" ’
‘ "Je croyais être devenu patient (ayant séjourné si longtemps en Allemagne); mais depuis que je dois partir, je suis insupportable, et les pauvres ouvrières qui ont tous les jours affaire à moi souffrent de mon humeur. Rien ne va assez vite à mon gré et il me semble qu'une quantité de gens ont de l'eau et non du sang dans les veines. Mais aussi rien n'est aussi ennuyeux que d'avoir à traiter avec des ouvriers, et je suis toujours malheureux lorsque je dois marchander le travail d'un malheureux qui a besoin de pain." ’ C'est la première fois, depuis six ans, qu'il a repris contact avec la classe ouvrière et approché, à nouveau, sa misère.
Le départ pour Leipzig, d'abord prévu le dimanche 2, est reporté au lendemain; ‘ "mais on n'en finit pas et nous serons bien heureux si nous quittons ce Lyon demain soir bien tard; cela fait qu'au lieu d'arriver vendredi ou samedi [de la semaine suivante], comme je m'en étais bercé, nous n'arriverons que dimanche soir et peut-être bien lundi. J'aurais tant voulu passer le dimanche avec toi ! Oh ! je presserai tout, je paierai si bien les postillons que, si c'est possible, ça sera." ’ C'est le mardi seulement, qu'il pourra croire, enfin, à son bonheur...
François Arlès reprend ses activités à Leipzig. Le dimanche ou certaines soirées, il retrouve sa place, provisoirement abandonnée, sur le sofa du salon de Paul Emile et d'Adélaïde Dufour, aux côtés de Pauline. Leurs fiançailles auront duré deux longues années. A l'approche de cette union, bien qu'il soit âgé de vingt sept ans et ait dépassé la "majorité matrimoniale", fixée à vingt cinq ans, il tient, par respect filial, à sacrifier à l'usage des "actes respectueux". "Claire Tichy, Veuve de Jean François Arlès, Chef de Bataillon", comparaît, le 30 août 1824, devant Maître Colin, notaire, place Royale n° 25 à Paris. Selon l'acte dressé182, elle déclare ‘ "consentir formellement au mariage de M. François Barthélemy Arlès, son fils, majeur, né à Cette, prés Montpellier (Hérault), le 17 Prairial an cinq (Cinq juin mil sept cent quatre vingt dix sept) ’ 183 ‘ et demeurant à Liepsick, avec Delle Pauline Henriette Louise Dufour [...] voulant qu'il soit procédé à la célébration dudit mariage en son absence sans que l'on puisse arguer d'aucune opposition de sa part." ’ Sa signature est toujours aussi malaisée que lors de son mariage. Vraisemblablement sur les recommandations instantes de François, elle a eu bien raison de s'y prendre assez tôt. Les formalités sont nombreuses : le tribunal civil de la Seine, en la personne du juge Michelin, certifie la signature du notaire, le Maître des requêtes, Secrétaire général du Ministère de la Justice, celle du juge à son tour, le Ministère des Affaires étrangères authentifie le visa de son homologue de la Justice et, enfin, "l'Envoyé Extraordinaire et Ministre plénipotentiaire de Sa Majesté le Roi de Saxe prés Sa Majesté très Chrétienne", celui du Ministre des Affaires étrangères, le 11 septembre... Mais l'acte notarié semble être postdaté, puisque soumis à l'enregistrement, puis légalisé par le tribunal, le jour même de son établissement.
Tandis qu'en France Charles X, à la mort de Louis XVIII, succède à son frère, le mariage est célébré le 18 octobre 1824 à Leipzig. François Arlès voit la concrétisation de ses souhaits les plus chers. Il a vingt sept ans, sa jeune femme dix neuf. Il entre dans une famille aux nombreuses ramifications parentales. Dans une famille opulente, également, et dont Pauline est la seule descendante. Mais ceux qui pensent qu'Arlès a fait un mariage d'intérêt, mesureront leur erreur à la parfaite sincérité de ses sentiments, tout droit venus du plus profond de son cœur; ils ne cesseront jamais de l'habiter. La confiance que ses beaux-parents lui témoignent est si grande que le régime exclusif de communauté régira les rapports matrimoniaux, comme consigné par l'un des juges et le greffier du baillage judiciaire de Leipzig. Les jeunes mariés sont installés, par les parents, dans une autre de leurs maisons de campagne, à Abtnaundorf. Comme celui de Connewitz, cet ancien village se trouve, aujourd'hui, inséré dans l'agglomération de Leipzig. Cette maison de deux étages existe toujours, aussi ravissante avec ses deux avant-corps et ses colombages, au numéro 62 de la Strasse Abtnaundorfer184. Elle a été préservée de l'usure du temps et du pouvoir des hommes et reste située au milieu d'un grand parc; il en est de même des propriétés voisines, ayant appartenu ou appartenant toujours aux familles alliées des Dufour, descendants de la branche Mauclerc185, les Frege, Mayer, Becker, Jay, Beckmann, tous négociants de la place de Leipzig, et obligatoirement concernés par des affaires de change à l'occasion des foires, devenus d'importants banquiers au cours du 19ème siècle.
Avec son entrée dans la famille, Arlès fait aussi son entrée de plain-pied dans la maison Dufour frères. Il multiplie ses efforts à l'approche d'un nouveau tournant de sa vie et, maintenant, de celle de sa jeune femme : leur venue en France et leur installation définitive à Lyon dès les premiers mois de l'année 1825 !
Lettre d'Arlès, Paris, "Ce vendredi 1822" [environ 15 décembre], à Pauline Dufour, Leipzig (Archives familiales).
Lettre malheureusement non parvenue jusqu'à nous.
Lettre d'Oswald Dufour-Feronce, Leipzig, 23 avril 1900, à ? Platzmann (Archives familiales) - Un descendant d'Oswald, le baron Dufour-Feronce, fut le dernier ambassadeur d'Allemagne auprès de la Société des Nations avant l'accession d'Hitler. Mort pauvre après sa destitution par les nazis et la confiscation de ses biens, après la guerre, par les communistes.(Discours de Ernst von Bressensdorf, Rencontre des descendants de Rapin Thoyras, château de Teillan à Aimargues (Gard) et château du Solier à Lasalle (Gard), propriétés de famille Cazenove, 2-4 juin 1990).
Livre particulier de moi Paul Emile Dufour aimablement communiquée par la Maison Morel-Journel, Lyon, successeur actuel de l'ancienne maison Arlès-Dufour.
Paul Emile Dufour prendra sa retraite le 24 novembre 1823, à l'âge de 44 ans.
Troisième dimanche après Pâques.
Bernard Deloche, "L'ameublement du Palais Saint-Jean à l'époque impériale", Les Dossiers des Archives municipales, 1992, N° 4.
AML 470 WP : "Palais de l'Archevêché - An XI / 1832".
Soit au total 187 mètres.
Déjà mentionné in III - Leipzig ou la découverte de l'amour.
"Manuel était lié d'une amitié étroite avec Béranger qui a souvent célébré, dans ses chansons, ses talents, son patriotisme, son caractère." (Dictionnaire universel du XIX° siècle Pierre Larousse, 1873).
Poète lyrique grec 500 av. J.-C.
Poète écossais du IIIeme siècle.
Chronique de la France et des Français, dir. Jean Favier, p. 1821, Paris, Larousse, 1987, 1301 p..
A. Kleinclausz, Histoire de Lyon, T. III, p. 49, Lyon, Masson, 1952. 343 p.
Lettre d'Arlès, Lyon, "Dimanche 29" [décembre 1822], à Pauline, Leipzig (Archives familiales).
Raoul de Cazenove, ouvrage cité, et Notes sur la société lyonnaise en 1858, cité.
Commissionnaire en soieries, il sera vice-président en 1852 et président de la Commission municipale de Lyon à partir de 1855.
Poète allemand (1724-1803) influencé par les poèmes d'...Ossian. Chantre de la Révolution française se vit décerner par l'Assemblée nationale le titre de citoyen français.(Dict. Quillet)
Philosophe et écrivain allemand (1770-1842). Disciple et successeur de Kant à sa chaire de métaphysique de Koenigsberg. (Dict. Quillet)
Jurisconsulte et publiciste français (1751-1824). Entre autres, auteur, en 1791, de Etablissement des connaissances humaines et de l'instruction publique dans la Constitution française. (Dict. Quillet).
Souligné par nous.
Les lettres d'Arlès sont écrites en français et Pauline lui répond de même.
Lettre d'Arlès, Lyon, à Pauline Dufour, Leipzig, vendredi 24 janvier 1823 (Archives familiales).
Lettre d'Arlès, Lyon, à Pauline, Leipzig, commencée le 24 janvier 1823, citée, poursuivie les 25 et 26 (Archives familiales).
Elfride Brölemann, sœur de Thierry - tous deux enfants d'Henri Auguste Brölemann - mariée à son cousin Arthur de Cazenove, le 25 novembre 1824, décédée à la naissance de son premier enfant, Hélène, le 7 octobre 1826.
Acte notarié de consentement de mariage sa mère au mariage d'Arlès du 30 août 1824 (Archives familiales).
La date de cet acte est erronée. L'acte de naissance d'Arlès porte bien celle du 15 Prairial an V, soit le 3 juin 1797.
Renseignements, photo et plans aimablement communiqués par M. Andreas Beckmann, Brême (RFA).
La branche Mauclerc est issue de la quatrième fille de Rapin de Thoyras, Marguerite-Cécile, née à La Haye le 19 août 1703, mariée à Paul Emile de Mauclerc le 12 juillet 1728 à Wesel.