XXIII - GESTION ET SPECULATION

La politique commande l'économique. Nul ne l'ignore‘ . "Faites-nous de bonne politique, je vous ferai de bonne finance" ’, en 1830, le baron Louis l'avait dit à sa façon. A la sienne, Arlès-Dufour l'exprime, le 1er février 1851, à l'intention de ses correspondants commerciaux : ‘ "Aujourd'hui plus que jamais, le commerce et la politique se lient si intimement qu'il devient difficile de bien apprécier la situation de l'un, sans examiner l'état de l'autre ; c'est ce qui m'excusera de vous entretenir de la politique à propos des affaires commerciales." ’ L'heure l'exige. Louis Napoléon vient en effet de former précipitamment son "petit ministère", après l'arrestation du général Changarnier et que Thiers se soit écrié, à l'Assemblée : ‘ "l'Empire est fait".

"Pendant tout janvier, explique notre commissionnaire en soieries, la crise politico-ministérielle a complètement paralysé les affaires pour l'intérieur, et comme, malheureusement, la solution n'est que transitoire et provisoire, la paralysie, quoiqu'affaiblie, se prolongera encore." ’ Fort heureusement, dans le travail des fabriques lyonnaises, la consommation intérieure n'entre que pour moitié environ, et les débouchés extérieurs subsistent : à l'approche du printemps, les ordres tardifs ou supplémentaires pour la consommation européenne, notamment de l'Angleterre et de l'Allemagne, et ceux en provenance d'Amérique en vue de l'automne. La forte hausse attendue d'une rareté réelle et générale de la matière première risque cependant d'être menacée. ‘ "En effet, prévient le commentateur de l'actualité, avant cette dernière crise de politique intérieure, les hommes sages de tous les partis paraissaient d'accord sur la nécessité de réviser la Constitution pour proroger constitutionnellement les pouvoirs du Président. Maintenant, au contraire, Messieurs les mêmes parlementaires semblent vouloir s'opposer à la révision et à la prorogation. Espérons qu'ils ne réussiront pas ; mais, en tout cas, attendons-nous à des intrigues et à des luttes de tribune qui, en entretenant l'inquiétude, ou du moins l'incertitude, paralyseront encore le travail et les affaires du pays1853."

Ce n'est certes pas la première fois que la situation politique est rapportée et donne lieu à développements dans les circulaires professionnelles qu'Arlès-Dufour adresse régulièrement à ses agences de Paris, Saint-Etienne, Zurich et, le cas échéant, à d'autres destinataires, acheteurs ou vendeurs. Ainsi, le 31 décembre 1848, il paraît se réjouir de ‘ "l'imposante ’ ‘ majorité obtenue par M. Louis Bonaparte" ’, ou du moins de l'heureux effet du scrutin marqué par ‘ "l'activité extraordinaire des ventes depuis novembre" ’et leur hausse de 12 à 15%.

Quelques mois plus tard, le 1er juin 1849, si l'installation pacifique de la Législative a dissipé la panique, il lui faut malheureusement constater que la confiance ne revient que lentement : ‘ "On attend la composition du nouveau ministère pour juger, d'après sa ou ses couleurs, la marche probable de notre politique intérieure et extérieure." ’ D'où les conséquences néfastes sur un marché ‘ "partagé entre une opinion qui, croyant tout sauvé, ne veut plus vendre, et une autre qui, croyant tout perdu, vend à tout prix."

Des inquiétudes politiques se manifestent-elles en ce mois de novembre au moment où Louis Napoléon affirme son indépendance politique et renvoie son ministère ? Certes, la tendance à la baisse du marché de la soie est constante malgré une activité raisonnable. Mais ces inquiétudes politiques, si elles ‘ "règnent encore" ’ sont ‘ "bien affaiblies depuis l'attitude prise par le Président", ’ accorde le rédacteur, le 1er décembre 1849.

Le 28 avril suivant, les résultats d'une élection complémentaire dans la capitale sèment la panique dans les rangs de la bourgeoisie. La bourse s'effondre. Dès après, l'interprétation suit, datée du 1er mai. Elle est modérée, car son auteur, comme son ami Enfantin, connaît - ou a connu, bien apparemment - le nouveau député ; en octobre 1843, il lui avait écrit à propos de l'abolition de l'héritage1854. Voici en quels termes pondérés est interprété l'événement : ‘ “M. Sue, candidat socialiste, a passé à une forte majorité. Pour qui connaît l'esprit de la population parisienne, ce résultat était prévu depuis la menace de coup d’Etat contenu dans le dernier numéro du Napoléon [sic], et surtout après les tracasseries de la police contre les journaux. Si le gouvernement accepte le fait accompli avec calme, sans se laisser entraîner à des mesures irritantes, le mauvais effet produit par l'élection ne sera que passager et les affaires reprendront bientôt leur cours, car Paris est encombré d'étrangers, et, généralement, les besoins de la consommation du printemps ne sont pas encore remplis. Cependant, et même en admettant le mieux, il est probable que les partis politiques, et aussi les journaux, exploiteront l'élection, et que toutes les valeurs et toutes les marchandises éprouveront une nouvelle dépréciation." ’ Aussi, en P.S., l'homme d'affaires prudent recommande, en ces temps instables, de ne pas forcer les ventes mais de ne pas en négliger une seule occasion, avant d'ajouter : ‘ "Poussez la rentrée des factures échues, quelque riches que soient les débiteurs1855" !

Des inquiétudes surgissent-elles du côté de l'Allemagne ‘ ? "Le message du Président de la République a produit un bon effet" ’, assure-t-il le 15 novembre 1850. L'année suivante, le 31 octobre, il est d'avis que la crise ministérielle n'affecte pas la ‘ "grande activité", ’ "conséquence d'ordres de l'extérieur", du mois qui s'achève. ‘ "La solution de cette crise semble trop provisoire pour que la situation politique en soit matériellement changée. On attend maintenant, avec autant de curiosité que d'inquiétude, le message du Président et l'attitude de l'Assemblée".

Le "3 décembre au soir" de cette même année 1851, il ne perd aucun instant pour rassurer sur la situation à Lyon ‘ : "Vos journaux vous ont sans doute appris que, hier, le Président de la République a dissout l'Assemblée législative ; qu'il a fait arrêter environ deux cents représentants ; qu'il a proclamé la maintien de la République et rétabli le suffrage universel. Enfin, qu'il a convoqué les électeurs du 14 au 21 courant. Mon but n'est pas de vous donner des détails sur ce coup d'Etat parce qu'ils doivent vous être déjà connus. Je veux seulement vous prémunir contre les fausses nouvelles qu'on pourrait répandre sur l'état de Lyon, qui est matériellement tout à fait tranquille, quoique la nouvelle de ces graves événements y ait causé une générale et profonde émotion. [...]". ’ Cette émotion n'aura été que de courte durée puisque, "lundi soir 8 décembre 1851", il peut écrire : ‘ "La promptitude inespérée du complet rétablissement de l'ordre matériel dans la capitale a, tout d'un coup, fait passer notre place de la plus vive inquiétude à la plus grande confiance. [...] Ce qui me fait penser que le mouvement se soutiendra, c'est que, si Paris a confiance dans le nouveau gouvernement, il placera ses ordres pour le printemps avant peu. Avec cela, les magasins de Lyon et de Saint-Etienne sont dépourvus de soie."

Ainsi, à la faveur de cette collection de circulaires miraculeusement épargnée par le temps et les hommes, il nous est permis de suivre les attentes et les craintes commerciales, bien sûr, de la maison de commerce Arlès-Dufour, mais aussi de l'ensemble d'une profession toujours prépondérante dans la cité lyonnaise, inspiratrice de sa vie économique et d'une partie de celle du pays. Cette collection de documents, plus ou moins complète, qui s'étend du 31 décembre 1848 au 26 octobre 1866 semble provenir des archives de la succursale sise dans la capitale du ruban, portant fréquemment le nom du destinataire ‘ "M. F. Arlès-Dufour à Saint-Etienne". ’ Parfois, le nom du responsable local, Joseph Guinard, collaborateur depuis 1847, y est ajouté ou simplement mentionné comme interlocuteur1856. Souvent, ces lettres sont rédigées et signées de la main d'Arlès-Dufour. Il lui en faut trouver le temps, généralement au début de chaque mois, sauf si la conjoncture exige l'urgence. Même de Londres, à l'occasion de l'Exposition universelle de 1851, une circulaire part précipitamment le 28 mai : ‘ "Comme membre du jury de l'Exposition, je suis en contact journalier avec des négociants de tous les pays et, de leurs renseignements, il résulte pour moi l'intime conviction qu'ainsi que Paris et Londres, tous les grands centres de consommation sont plus ou moins encombrés. [...]"

Justement, pendant cette absence, est relevée sur deux circulaires, au départ de Lyon, des 6 et 12 juin - ceci avait déjà été le cas le 1er septembre 1849 -, la signature, par procuration, de William Boell1857. Il s'agit sans doute d'un familier. Il a été porté comparant depuis 1825, sous le prénom de Frédéric-Guillaume, sur divers actes de naissance des enfants de François et Pauline1858. C'est à lui qu'Arlès-Dufour, en partance croyait-il pour New-York, avait donné en 1837 tous pouvoirs pour signer par procuration de Dufour frères et Cie en vue de la dissolution de cette société1859. Dans les ‘ "Instructions pour ma femme en cas de mort" ’ du 11 mai 1843, William Boell figure parmi ceux qui, ‘ "pour la direction de la fortune et des affaires", "s'empresseront certainement de [l]'assister1860." ’ En 1853, il est fait mention du courrier qu'il entretient, dans le cadre de la maison, avec la succursale de Paris1861. Mais de ce personnage, il n'a pas été possible de déterminer son niveau de collaboration au sein de la maison Arlès-Dufour, dans la mesure où il aurait été employé durablement, et, pas davantage, les éventuels et lointains liens de parenté.

L'ensemble de cette correspondance administrative et commerciale est étonnant par la richesse des ses précisions, ponctuelles ou régulières, de toutes natures : nouvelles météorologiques, avec variations de températures et pluviométrie, commandant à la fois la production et les besoins de la clientèle - Evolution de l'éclosion et de l'éducation (sic) des vers à soie (par régions et par centres de production) - Prix des cocons par localités productrices de la Drôme, de l'Ardèche, du Gard, de la Lombardie, du Piémont, etc. - Activité des métiers - Cours des soies en France, au Piémont et en Italie, catégories par catégories - Mouvements décadaires et/ou mensuels de la Condition des soies - Consommations de soieries dans le monde et dans chaque place - Evolution du marché - etc. Avec le souci permanent d'information ascendante et descendante, tous ces faits, patiemment réunis de diverses parts et par divers moyens1862, indispensables à l'efficacité du gestionnaire comme à celle des succursales, se trouvent régulièrement diffusés, chaque fois que possible, appuyés de statistiques comparatives d'une année sur l'autre, voire sur les cinq précédentes. Espoirs et craintes d'une industrie aussi fluctuante que celle de la soie s'y trouvent mêlés.

Dans ce domaine de la soie, l'année 1850 s'était annoncée sous de fâcheux auspices. Transmises le 1er juin 1850, les nouvelles reçues d'Italie, de Piémont et du midi de la France s'accordaient à dire que la récolte souffrait sérieusement et augurait une ‘ "année difficile et dangereuse pour tout le monde." ’ Pourtant, au 30 septembre 1850, le bilan financier annuel de la maison Arlès-Dufour, déjà cité1863, se révèle excellent. Le capital placé par le gestionnaire dans sa maison s'est accru de 249.375 F, soit de 31,78%, et ses avoirs personnels de 269.202 F, soit de 23,72%. Cette rituelle comptabilité achevée, les habituels mauvais mois de novembre et décembre sont redoutés. Toutefois, ces craintes seront surmontées, comme estimé le 31 octobre, grâce à la fermeté des prix et à la rareté réelle des soies en fabriques et dans le commerce. Le pronostic s'avère exact. ‘ "Le mois de novembre, ordinairement si faible pour les affaires et pour les prix, surtout quand l'Amérique travaille peu, comme cette saison, a offert beaucoup d'activité et de fermeté" ’, est-il écrit le 30 de ce mois. Malgré des arrivages de Turin et de Milan, un peu plus importants dans les derniers jours, la présence à Lyon de plusieurs grands acheteurs anglais est à l'origine d'achats déclarés "considérables". Dès le 1er janvier 1851, le bilan de l'année écoulée est dressé : ‘ "Les années 1846 et 1850 ont été pour les fabriques de Saint-Etienne et de Lyon les plus actives qu'elles aient jamais vues. Dans la dernière, les prix des soies sont remontés au-dessus des cours de 1846. Depuis les événements de ’ ‘ juin 1848, leur hausse a été constante, mais c'est surtout en 1850 qu'elle a été considérable. Il faut l'attribuer à l'activité soutenue, mais surtout à la très mauvaise récolte de cette année qui, arrivant après une période de grande consommation, a inspiré des craintes sérieuses sur les approvisionnements." ’ ‘ En bref, depuis juin 1848 jusqu'en juin 1850, l'activité a été entretenue principalement par la consommation extérieure, et accessoirement par la consommation intérieure, et depuis juin 1850, la situation s'est exactement inversée. Mais, pour le commissionnaire, force est, à la fois, de déplorer l'inactivité d'un certain nombre de métiers depuis ce revirement, de redouter les effets pervers d'une nouvelle hausse, synonyme d'arrêt ou de diminution de la fabrication, mais, en tout cas, par comparaison avec les autres fabriques de soie d'Europe, d'éprouver un certain contentement. Mais soudain...

"Nuit terrible1864", ’ ‘ note Arlès-Dufour. Dans la nuit du 30 au 31 mars 1851, un violent incendie éclate, à 21 heures, dans la maison Milanois, à l'angle du quai Saint-Clair et de la place Tolozan, où se trouvent ses bureaux et magasins, ainsi que la Recette générale 1865 . La maison - sur l'emplacement de la première maison du quai Saint-Clair et construite par Soufflot 1866 - est détruite de fond en comble, annonce-t-il hâtivement, dès le lendemain, à son ami Enfantin ’ ‘ . "Malgré la rapidité du sinistre, j'ai pu sauver tous mes livres et mon portefeuille. Dieu merci, personne de ma maison n'a été blessé, et les intérêts de mes correspondants ne souffriront pas de ce malheur1867." Le lendemain, au même, il fournit des détails : "Allah Kérim ! Cher ami. Il ne s'agit que d'argent, et quand je pense que j'ai été enterré sous les décombres, je ris de ces pertes. Ce qu'il y a aussi de très heureux, c'est que, selon toutes probabilités, l'émotion terrible de Pauline, d'Adélaïde et de Gustave, qui m'ont dû croire écrasé, n'aura pas de suite. Moi-même, je n'ai eu aucune émotion et mon pouls ne s'est pas accéléré, même quand je me suis trouvé enseveli ; c'est ce calme qui m'a donné la force de me relever aussi vite que j'avais été renversé.[...] Il y a cependant une quantité de gens fort surpris de me trouver, non seulement résigné, mais enchanté d'être au monde, et pas ruiné. Il en est aussi qui par devers eux doivent me trouver bien étrange d'avoir défendu à mes employés de s'exposer pour sauver mes meubles et mes marchandises non ’ ‘ assurés. [...] Le brave Ogier1868 était avec moi, et le digne Bobard, par respect, n'a pas osé monter ; mais il n'a pas quitté la chaîne. - Holstein, Régnier, tous enfin étaient à leur poste. Vous voyez bien que j'avais raison de dire Allah Kérim1869 ! "

Il n'est que de lire le compte-rendu paru dans l'Annuaire de Lyon et du Département du Rhône pour 1852, rappelant les événements de l'année précédente, pour se convaincre, si de besoin en est, de l'extrême gravité du sinistre. Au point qu'une souscription fut ouverte. Elle recueillit 12.186 F, dont 1.883 F par l'intermédiaire du Courrier de Lyon et le reste - à l'exception du Cardinal de Lyon pour un montant de 120 F - versé par une cinquantaine de donateurs de modeste condition : employés, domestiques, cochers de fiacres, demoiselles de magasin et notamment dix-sept militaires, simples soldats ou sous-officiers, pour venir en aide aux petites gens de l'immeuble ainsi détruit, non assurées contre l'incendie1870. Voici sous le titre "Incendie de la Recette générale" ce qu'en rapporte cet annuaire : ‘ "Le 30 mars, un sinistre sans exemple à Lyon détruit en quelques heures, malgré tous les secours possibles, la Maison Millanais [sic], située sur le quai Saint-Clair, l'une des plus belles et des plus solides constructions de ce beau quartier. L'incendie fait, en quelques instants, irruption des combles jusqu'aux caves ; le sauvetage des immenses valeurs contenues dans cette maison devient impossible ; plusieurs personnes périssent d'une mort atroce dans ce désastre qui anéantit, comme la foudre, les bureaux, les papiers, les titres et le numéraire de la Recette générale1871. [...] Les convois funèbres des restes calcinés des malheureux pompiers, victimes de l'incendie, furent accompagnés à leur dernière demeure par l'autorité municipale [...]. Ce sinistre foudroyant impressionna vivement la population1872."

Proie facile, dans l'entrepôt d'Arlès-Dufour, le feu s'était étendu rapidement aux marchandises accumulées dont des ballots de soie appartenant à des étrangers, notamment des Italiens qui s'étaient refusé à les assurer. ‘ "Les intérêts de mes correspondants ne souffriront pas de ce malheur1873" ’, l'engagement en avait été pris, à la fois, par le simple dépositaire et le sinistré. Ainsi en fut-il fait, hors de tous usages du commerce. César L'Habitant assure que cet événement attira de nombreux témoignages d'estime et de confiance et une augmentation considérable des affaires de sa victime. Il rapporte également que le reproche d'avoir hâté sa décision fut fait à son ami, lors d'une rencontre de commerçants parisiens et que ceux-ci s'entendirent répondre simplement : ‘ "Mon cher, l'équité prime le droit1874."

Sans doute, retrouve-t-on là, après son comportement irréprochable à l'égard de ses créanciers lors de la crise de 1837, la haute définition du devoir qui est celle d'Arlès-Dufour. Mais dans l'immédiat, sa fortune est à nouveau compromise. Pour la seconde fois de sa carrière, il lui faut tout rebâtir ‘ ! ’ ‘ "Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie..." ’ Dans sa seconde lettre à Enfantin susvisée, il est espéré que les pertes ‘ "ne dépasseront pas cent cinquante mille francs, sinistre environ quatre cent cinquante mille, assurance trois cent mille. Il y a trois semaines, j'aurais eu quatre cent mille francs de soie de plus." ’ ‘ Une façon de se consoler ! Ces pertes seront, en réalité, plus lourdes, comme confié au Livre particulier : ’ ‘ "Avril 1851 - Incendie et destruction entière de nos bureaux et magasins, Maison Nivière [ou Maison Milanois1875], la nuit du dimanche au lundi 31 mars en cinq heures : Mon assurance n'était que de 300.000 - Mes pertes se sont élevées à 500.000 - La Compagnie Nationale paya loyalement 300.000 - Et ma part fut donc réduite à 200.000 - Si j'avais été ferme dans mon système de commissionnaire, j'aurais eu 150.000 F de soie pour mon compte de moins, et ma perte eût été presque nulle. Sur place et à l'étranger, on exagéra mon sinistre [...]." ’ ‘ Toujours est-il que, quelques pages plus loin, dans le même Livre particulier, voici ce que l'on relève ’ ‘ : "En 1851, quoique la maison ait fait un bénéfice de [montant laissé en blanc], j'ai perdu 21.941,45 à cause de l'incendie dont je me suis appliqué toute la perte1876"...

Après ceux consécutifs à la crise de 1837, ils sont bien tardifs les regrets exprimés par l'intermédiaire dont le rôle n'est pourtant pas de posséder des marchandises mais de se contenter de rechercher vendeurs et acquéreurs et d'exécuter leurs ordres... Qu'y faire maintenant ? Sa réussite a encouragé certaines jalousies. La concurrence est âpre et l'importance des pertes volontairement exagérée par les rivaux. Brosset, à Paris, Dufour-Feronce à Leipzig combattent discrètement ces perfidies. Pour rassurer agences et clientèle, aussi pour conserver celle-ci, une circulaire commerciale se hâte de faire savoir, dès le 1er avril, que 300.000 F sont couverts par la ‘ "Compagnie nationale, ci-devant royale". ’ Un P.S. de celle du 15 mai, conclut : ‘ "[...], il est de mon devoir de vous informer que, malgré l'importance de la somme et la gravité des questions qui se rattachaient au sinistre, cette compagnie m'a loyalement payé le 12 courant. F.A.D." ’ ‘ La satisfaction financière existe, toute relative, mais, dans le cœur du signataire, il en est d'autres, d'un ordre différent, plus significatives et toutes spontanées, ainsi qu'il s'en est déjà ouvert à son éternel confident ’ ‘ : "[...] je suis on ne peut plus touché des marques unanimes de sympathie et des offres nombreuses d'assistance pécuniaire que je reçois de mes concitoyens de tout rang1877."

Effectivement, les témoignages de compassion et d'encouragement pour surmonter ce nouveau coup du sort affluent de toutes parts auprès de celui dont la devise s'étale fièrement sur son papier à lettres : ‘ "Rien sans peine" ’. Nombreux sont ceux datés du 3 avril, dès la nouvelle connue, apportée par la victime elle-même, rapidement communiquée entre amis, ou encore donnée par la presse. Le Journal des Débats, lui-même, s'en fait l'écho, répercutant l'information jusqu'à Boston même, sous les yeux d'une relation américaine, un certain Lovering, qui, le 29 du mois, tient à apporter le message de son amitié1878. Jayr, l'ancien préfet du Rhône et ancien ministre des Travaux publics de 1847, lui écrit : ‘ "[...] Dieu merci, vous êtes sauf ! [...] Si vous pouvez, non pas m'écrire, mais me faire donner quelques détails par Holstein, ils seront reçus chez moi dans un sentiment que je n'ai voulu laisser à personne le soin de vous exprimer en mon nom1879." ’ Brosset, président de la Chambre de commerce de Lyon, en déplacement à Paris - avant d'être reçu à dîner par le Président de la République le lundi suivant - lui apporte ses encouragements : ‘ "Mon cher ami, J'ai eu aujourd'hui de vos nouvelles ’ ‘ chez Enfantin et chez E.[tienne] Arlès1880. Vous supportez avec votre courage ordinaire le rude événement qui vous frappe et je vois que déjà vous prenez des dispositions pour empêcher tout mauvais effet au dehors. [...] Votre [mot illisible] avenir ne souffrira pas de ce sinistre, car vous y trouverez l'occasion de manifester de nouveau votre courage, votre loyauté et votre habileté1881."

Egalement le même jour, de Michel Chevalier, à Paris, rue de l'Université 73, : ‘ " [...] Dieu n'éprouve pas à demi ses élus. Il ne choisit pas le temps à leur convenance. Il les frappe jeunes, quand ils ont beaucoup de jarret ; il les frappe âgés, quand les forces ne répondent plus à leur bonne volonté. Vous, cher ami, vous êtes demeuré jeune de toutes façons, par un rare privilège. J'ai su par Arlès, votre cousin, ce matin que vous aviez noblement supporté ce choc, que vous étiez plein d'ardeur et de calme. Dieu soit avec vous ! Je n'ai jamais regretté plus vivement de ne pas avoir de capitaux que je pusse vous offrir. Ce qui diminue mon regret, c'est la certitude où je suis que le crédit ne vous fera pas défaut, en tant que de besoin1882." ’ L'organisateur, en 1832, de l'arrivée à Lyon de l'armée pacifique des travailleurs, devenu professeur au Collège de France, l'adepte lui aussi du libre-échange, intervient à nouveau, le 16 du même mois : ‘ "Cher ami, Votre courage et votre constance sont admirables. Vous tenez à faire honneur à votre signature, même pour les 200 F de la souscription Bastiat1883 ! [...]" ’ Entre-temps, le 11 avril, son frère, Auguste Chevalier, ancien simonien également de la retraite de Ménilmontant, adresse les lignes suivantes sur papier du Secrétariat général de la Présidence de la République : ‘ "Mon cher Arlès, J'ai appris le malheur qui vous a frappé et les dangers que vous avez courus. Je vous félicite d'avoir sauvé votre existence pour laquelle nous avons tous tremblé. Quant aux pertes, je les déplore, mais je sais ce qu'il y a en vous de ressort et de ressources. Dieu aime les braves gens et vous fera bien vite rattraper ce que vous avez perdu. [...] Tout à vous1884." ’ ‘ Et ce sont également Mme Mathieu, née Aglaë Saint-Hilaire, l'ancienne disciple de l'école saint-simonienne 1885 , puis une de leurs amies communes, Madeleine Martin 1886 , toutes deux demeurant à Paris. De Paris encore ’ ‘ : "C'est votre vieux Drut qui vient aussi, le cœur navré, vous ’ ‘ serrer la main. [...] Mais vous avez de l'énergie, et Dieu qui a bien voulu vous conserver à votre famille et à notre affection, permettra, aussi, que le sinistre matériel soit bientôt réparé1887."

La faveur divine est bien souvent invoquée dans ces courriers. Comment en irait-il autrement venant du très libéral Joseph Martin-Paschoud, l'ancien pasteur protestant et président du consistoire de Lyon de 1828 à 1838, nommé après à Paris où il soutiendra contre Guizot, son intolérant coreligionnaire, de longues luttes ayant entraîné sa destitution1888 ? L'homme d'église griffonne : ‘ "J'apprends, sans étonnement, mais avec joie que vous avez été tel que je vous connais. Dieu en soit béni ! Certes, quelque forte que soit une âme, quand la foudre tombe inopinément, on comprendrait qu'elle le troublât. Vous, bon ami, grand cœur, âme à part, vous avez dit à votre pouls [?1889] : tu iras jusque là, et il vous a obéi. Cela vaut tous les ballots de soie de la terre. [...] je demande au Bon Dieu (et il le fera, j'en suis sûr) de compenser, et au-delà, la perte et l'affliction par lesquelles vous passez avec votre admirable courage1890."

Car, si Arlès-Dufour a miraculeusement échappé à un grave danger, il a également ‘ "sauvé la vie à une pauvre femme" ’.... C'est ce que nous apprend un courrier émanant d'un certain Sonnerat, qui poursuit : ‘ "Il ne reste donc qu'une plaie d'argent, et vous savez mieux que personne comment on en guérit. Comme vous le dites du reste, si le malheur fût advenu il y a deux mois, la plaie eût été plus large. Remercions donc Dieu1891." ’ Du "dévouement sans réserve" assuré, nous ne connaissons pas la forme de sa manifestation.

Arlès-Dufour fit-il appel à ceux qui se manifestèrent autant au plan amical que financier ? Sa femme Pauline nous renseigne. ‘ "Grâce à l'inépuisable générosité de son ami Leaf qui vint encore à son aide et à la sympathie qui fut générale, il put continuer ses affaires1892" ’, notera-t-elle. Sobrement, spontanément, dès le 2 avril, le banquier parisien Félix Vernes se tourne vers lui : ‘ "Mon cher Arlès, J'apprends avec beaucoup de peine la malheur qui vous a frappé. Puis-je vous être bon à quelque chose ? Disposez de moi. Si notre maison peut vous être utile, elle est également à votre service. Tout à vous1893." ’ ‘ Très rapidement aussi, puisque le 5 et de Leipzig, son cousin par alliance, Albert Dufour-Feronce, vient lui proposer ’ ‘ "d'ici à deux mois 700.000 F et de suite une cinquantaine de mille francs 1894 ." De son côté, son ancien associé de la maison Dufour frères, Louis Hoffmann, dont il avait franchement accepté la main tendue en 1845 1895 après leur différend de 1837, lui propose, tout aussi rapidement de Paris, le 3 avril, de disposer d'un crédit de 10.000 £ chez F. Huth de Londres 1896 . Quant au cousin Etienne Arlès, en charge de la succursale parisienne de la maison F. Arlès-Dufour, à l'adresse du 22 rue du Sentier, tenant à disposition ses économies, il lui donne l'assurance que ’ ‘ "la maison de Paris redoublera de zèle pour [l]e seconder et apporter sa part de travaux pour faire disparaître le plus tôt possible les traces de pertes que toute prévision humaine ne pouvait empêcher1897."

A Lyon, à proximité immédiate des décombres, de nouveaux bureaux et magasins sont aménagés, tantôt signalés Port Saint-Clair 19, tantôt place Tolozan au même numéro 191898. La date d'installation n'est pas déterminée. Mais le délai ne peut qu'être rapide ! La première Exposition Universelle de Londres attend le rapporteur de son XIIIe jury, celui de la section "Soieries et rubans"...

La succursale de Paris fait-elle face aux engagements pris ? En 1853, le chef d'entreprise lyonnais est inquiet de ses conditions de fonctionnement. Elle lui semble mal administrée et encourt ses reproches, comme exprimé à celui qui en est comptable. ‘ "Trop cher, trop nombreux et pourtant insuffisant" ’ : tel est jugé le personnel. Mais ce n'est pas tout. La définition des tâches, leur répartition nécessitent d'être rappelées. A chacun ses fonctions, ses responsabilités. Pour Arlès-Dufour, son rôle personnel doit exclusivement se borner à "intervenir dans la gestion générale, dans les crédits, dans les frais généraux : les détails reviennent aux gérants, sans cela à quoi bon des gérants‘ ." A chacun de s'organiser, que ce soit, énumère-t-il, Abeyg à Zurich, Bancel1899 à Saint-Etienne, Etienne Arlès avec Bruckmann, à Paris. A ces derniers en particulier qui portent "la responsabilité morale de la gestion", de se concerter, d'étudier, de décider : à Etienne, les finances et le personnel du bureau, à Bruckmann les achats et le personnel du magasin. "Entre vous deux, vous devriez donc diriger la maison comme si elle était la vôtre. Et il ne devrait pas en être ainsi seulement pour l'intérieur, mais aussi pour l'extérieur, pour les correspondants, la manière de les traiter et le crédit à leur accorder. [...] Je dis que la maison de Paris a trop de frais et que, néanmoins, elle ne fait pas ce qu'elle pourrait et devrait faire avec l'Angleterre où l'extension n'a ’ ‘ aucun danger ’ ‘ et n'exige ’ ‘ aucun capital ’ ‘ , ce qui est le contraire avec l'Amérique. Le bureau est trop coûteux et insuffisant puisqu'aucun employé ne peut y correspondre en anglais. Un chef de bureau à 3.000 F avec un volontaire, ou un commis à 12 ou 1500 F doit suffire. On doit pouvoir trouver un homme sûr ayant un petit revenu et voulant y ajouter un appointement [sic] modeste comme caissier, ne faisant absolument que la caisse qui, comme dans les maisons de banque, ne nécessite la présence que de 9 à 4 heures. La caisse pouvant d'ailleurs être bien simplifiée par les bons sur la banque, avec lesquels, ici, nous payons presque toutes nos factures et la plupart des traites sur nous. Je ne t'ai pas écrit qu'il fallait prendre un placier avec Gubiou [?] ; mais bien que si Gubiou n'était pas assez actif, il fallait le ’ ‘ remplacer ’ ‘ par un autre."

Le procès se poursuit, sévère pour le destinataire, enrichissant pour nous quant à l'aperçu du quotidien de l'activité professionnelle de l'homme d'affaires, de ses méthodes, de sa conception en matière d'organisation du travail, des conditions du marché de l'époque : ‘ "Je dis que si nos deux Allemands du bureau de Lyon suffisent à tous les détails du bureau, à écrire les factures pour environ 3 millions de soieries, à écrire les factures de Saint-Etienne pour environ 4 millions de rubans, à transcrire toutes les écritures de Zuric [sic], Paris et Saint-Etienne, ton bureau de Paris, plus économiquement monté qu'il ne l'est, peut faire bien et exactement le même travail, dût-il travailler le soir au lieu de filer à 5 heures après n'avoir commencé le travail qu'à 9h 1/2. [...] Si avec tout cela, les correspondances sûres étaient satisfaites, je n'aurais rien à dire ; mais le plus important, le plus sûr de tous, celui pour qui et en vue de qui j'ai monté Paris, aurait déjà quitté deux ou trois fois, sans l'amitié qui me lie aux chefs et sans mon intervention ’ ‘ personnelle. Maintenant, si des marchandises et du bureau, je passe aux soies, je vois que mon principe, que j'ai posé, répété, recommandé, de laisser de côté tous les clients douteux qui ne paient pas dans 90 jours, lors même qu'on gagne beaucoup sur eux, et de s'attacher à ceux qui paient promptement, en se contentant de deux pour cent et même d'un pour cent, est considéré comme absurde. Je t'ai dit que Mahler1900 avait les qualités d'un bon commis, le zèle et l'activité, mais qu'il lui manquait le jugement et qu'il fallait le diriger et le surveiller dans ses crédits et aussi dans ses bénéfices avec les bons payeurs. Voilà deux faillites dans un moment de prospérité et de hausses inouïes. Parbleu je comprends que tu cries contre le développement des affaires, si je les développais de cette façon ; mais Dieu merci, depuis plusieurs années je n'ai des faillites qu'à Paris. Ce n'est pas avec des Américains qui paient quand ils veulent, ou avec des acheteurs de soie qui paient dans six mois, que je pousse mes affaires tant que je peux, mais avec des maisons qui paient ou règlent promptement ; mais celles-là sont difficiles à garder et à pousser ; il faut se retourner, être flexible, se contenter d'une faible commission et quelquefois la réduire. Je conclus et je dis que, toi et Bruckmann, vous gérez Paris, et qu'à vous deux, vous devez aviser aux moyens de bien gérer. Que si vous ne le pouvez pas pour m'en laisser toute la responsabilité, j'irai gérer moi-même, ce qui me donnera pour plus de peine. A toi A.D.1901."

Dès lors, les échanges deviennent vifs et la rupture proche. ‘ "La réflexion m'a convaincu qu'une pareille situation ne pouvait durer, sans que tôt ou tard, les sentiments d'amitié qui nous lient depuis passés cinquante ans, en fussent profondément altérés" ’, avise le courrier suivant du 16 avril qui, plus loin, ajoute : ‘ "Je vois bien par tout cela que la position de gérant, que tu as prise, dans le principe, pour me tirer d'embarras et me rendre service, te fatigue et ne te convient plus. Je le comprends, car, avec une fortune relativement bien plus considérable que la mienne puisque tu es seul, et donc sans aucune charge, le désir de gagner ne doit rien être pour toi, et ne peut compenser les miens et l'assujettissement qu'impose une gestion qui devient ou devrait devenir de jour en jour plus importante1902." ’ La séparation n'est plus qu'une question de temps : comme suggéré dans le même courrier, après l'inventaire ? Avant même, comme Arlès-Dufour, suite à un nouvel échange, semble s'y résigner le 30 avril. Malgré l'assurance réitérée que, quelle que soit la décision, celle-ci ‘ "n'altérera en rien mes sentiments d'amitié et de reconnaissance à ton égard", ’ le professionnel ne peut s'empêcher d'ajouter en P.S. : ‘ "M. Smith m'a observé que, ’ ‘ vu le courtage, Paris faisait presque toujours le Londres moins bien que Lyon. Ne pourrais-tu quelque fois le traiter directement comme nous ici. Je sais que c'est plus difficile à Paris ; cependant Vernes m'a souvent dit que jamais on ne lui offrait du Londres de chez moi." ’ De cette affaire, nous ignorons ce qu'il en advint très précisément. Toutefois, une dernière et bien ultérieure lettre, datée de Paris du 6 avril 18591903 - tel est bien le millésime que nous lisons -, clôt ce dossier, ouvert de la main de Pauline avec ces mots ‘ : "Lettres tristes avec le cousin Arlès - Sa sortie de la maison 1855". ’ Cette lettre de 1859 du "cousin Arlès" retourne, en les récapitulant, diverses correspondances, celles citées ci-dessus et deux ignorées des 18 et 28 mars précédent. Et en sus, une procuration accordée en date du 28 mai 1841 ! De quoi partager la peine sincère qu'eut, à coup sûr, Arlès-Dufour en ravivant cette plaie, mais surtout situer, en principe, l'année de l'ouverture de la succursale de Paris1904.

Les études de ce Saint-Quentinois, né en 1821, s'étaient achevées avec un diplôme de bachelier ès-sciences en poche. Mais là s'arrête, outre celle de l'âge, la différence entre ces deux incomparables travailleurs, Arlès-Dufour et Natalis Rondot1905. Celui-ci était tout aussi passionné d'économie politique que l'autre et, en 1839, consacrait à cette matière son premier article paru dans lesupplément du Constitutionnel du 6 novembre 1839 : ‘ "La science de l'économie politique est nouvelle encore, mais elle n'est plus jeune [...]. Aujourd'hui que l'Angleterre, revenue de ce chimérique système de la balance du commerce, modèle ses lois économiques sur les principes dont la science proclame la vérité, que la France, jalouse des succès de sa rivale, semble enfin éclairée par l'expérience, et disposée à entrer dans la voie d'une sage réforme commerciale, et que notre industrie obtient des résultats si prospères, c'est un acte de justice que de ramener nos regards en arrière pour voir d'où nous sommes partis et à qui nous devons cette impulsion si favorable à la puissance, à la richesse et à la prospérité des nations." ’ Et les regards - prématurés à l'égard de l'évolution législative de notre pays - de ce fils de commissionnaire en tissus se tournent vers Adam Smith et Jean-Baptiste Say, avant qu'il ne s'engage dans la carrière industrielle et y occupe divers postes d'apprenti et d'ouvrier dans une manufacture de tissus de 1841 à 1843, à Reims. Là, dans les feuilles locales, Natalis Rondot traite des questions ouvrières et sociales : articles sur les salaires, les caisses de prévoyance et de secours mutuels, la cherté de la vie, le paupérisme en Angleterre. Le salaire des femmes y retient aussi son attention : ‘ "Au temps où nous vivons, le sexe seul constitue pour les femmes et les filles du peuple une cause de misère, et l'isolement perpétue leur dénuement, leur souffrance. [...] on ne spécule que sur la modicité de leur salaire ; elles n'ont de valeur que comme machines1906." ’ Après trois ans passés en Chine (janvier 1844/Mai 1846) dans le cadre de la mission Lagrenée où il est détaché par la Chambre de commerce champenoise, des cours d'enseignement professionnel sont organisés sur son initiative à Saint-Quentin. Là, il facilite l'amélioration de la distribution des secours aux ouvriers sans travail, grâce à un travail statistique important certes, mais modeste par rapport à celui qu'il consacre entre 1848 et 1851, à Paris, à la réalisation de cette énorme Statistique de l'industrie de 1370 pages, en collaboration avec Léon Say.

Et c'est à l'Exposition nationale des produits de l'industrie de Paris de 1849 que, membre également du jury central et rapporteur de diverses commissions, il côtoie Arlès-Dufour. On vient de le voir, les sujets d'intérêt commun leur sont nombreux. Ils se retrouvent à Londres pour l'Exposition universelle de 1851, sachant qu'entre temps, en décembre 1850, Natalis Rondot a été nommé délégué-adjoint à Paris de la Chambre de commerce de Lyon, avant de succéder à Charles Rivet - l'ancien préfet de Lyon, nommé délégué à la même date - à son départ en retraite. Arlès-Dufour et Brosset sont-ils à l'origine de ces nominations simultanées ?

En 1852, pour la représenter à Paris, Rondot entre au service de la maison lyonnaise Desgrand père et fils, trop heureuse de bénéficier du concours de l'initiateur du courant d'affaires entre Lyon et Shangaï. Deux ans plus tard, il épouse, à Lyon, Sophie Bizot dont l'un des frères est le gendre de Paul Desgrand. Mais une réorganisation de la structure administrative de la maison Desgrand amène Natalis Rondot à quitter l'entreprise en 1857. Entre-temps, en qualité de Secrétaire général de la Commission impériale de l'Exposition universelle de Paris de 1855, Arlès-Dufour avait, une fois de plus, attaché du prix à la qualité de ses rapports avec Rondot, et à sa compétence illustrée par la monumentale rédaction du catalogue de la manifestation.

Aussi, c'est sans la moindre hésitation et même avec la jubilation que l'on devine, que la succursale parisienne de la maison Arlès-Dufour est immédiatement dotée d'un brillant responsable. Qui plus est, il est lié avec la prestigieuse société Jardine, Matheson et Cie, installée en Chine et à la tête du commerce des soies en Extrême-Orient : voici de quoi enregistrer un notable accroissement des affaires1907 ! Au passage, il ne paraît pas inutile de souligner que Natalis Rondot, par les études dont il fut chargé par la Chambre de commerce de Lyon, est considéré comme le créateur de l'actuel Musée des Tissus de Lyon : un nouveau point commun avec celui qui en eut l'idée première et fut son employeur - pour une durée non déterminée - et son ami.

Grâce aux relations extrême-orientales de ce nouveau collaborateur, les effets de la pébrine sur la production séricicole française et méditerranéenne furent sans doute atténués. Mais à cette crise s'en ajoute une autre, d'ordre économique cette fois. Comme vingt ans plus tôt importée des Etats-Unis, celle de 1857 est l'une des plus graves du XIXe siècle, suspendant tout échange avec ce pays condamné pour un temps à l'inactivité. Comme pour la précédente, ses conséquences se font tristement ressentir au sein de la fabrique lyonnaise. A son jeune protégé, Henri Duveyrier, le fils de son ami Charles, qu'il aurait aimé voir adopter une carrière commerciale et, sans doute, partir pour son compte en Chine plutôt que d'aller explorer l'hostile et torride désert saharien, le soyeux écrit le 21 novembre 1857 : ‘ "Une crise comme celle que nous traversons renverse des milliers de fortunes et des millions d'espérances comme la tienne1908." ’ La situation comptable arrêtée, du moins, au 30 septembre de cette année 1857 ne fait pas ressortir les effets de ce marasme. A cette date, depuis le 30 septembre 18501909, hormis l'année de l'incendie, les chiffres n'ont guère cessé de progresser, qu'il s'agisse du total des avoirs ou du capital dans la maison, inclus dans ces avoirs, pour un montant, respectivement, de 2.765.703 F et 1.955.703 F. L'année 1856 s'était avérée particulièrement favorable pour atteindre, toujours respectivement, 2.724.000 F et 1.895.000 F, soit une augmentation de chacun des postes de 16%. Pour 1858, la fortune d'Arlès-Dufour se monte à 2.832.317 F (avec un avoir dans la maison de 1.534.317 F). A l'arrêté au 30 septembre 1859, celle-ci décroît légèrement pour passer à 2.788.111 F, l'avoir dans la maison également (1.373.411 F). Apparemment et sauf erreur de notre part, car est partiellement restée en suspens la présentation de "l'état de ma fortune", comme l'écrit toujours le tout prochain retraité.

Mais si nous évoquons le départ en retraite de notre personnage, il ne convient pas de conclure sitôt que le domaine de ses activités, pourtant déjà nombreuses, s'est trouvé précédemment et définitivement cerné, surtout au regard d'un âge déjà avancé pour l'époque. Déjà, huit ans plus tôt, le 20 avril 1851, Enfantin le lui fait plaisamment sentir ‘ : " [...]. Je comprends que vous soyez saisi d'un sentiment de tristesse, quand vous songez que j'ai cinquante-cinq ans et vous bientôt autant ; il faut pourtant en prendre votre parti et vous consoler en songeant que ce malheur n'arrive pas à tout le monde ; beaucoup partent avant. Cette réflexion est plus sage que tous les efforts que vous feriez pour déterminer chez moi, et même chez vous, des actes, une conduite, un langage de jeune homme1910."

L'ère des expositions universelles s'amorce seulement, la Société d'études du Canal de Suez piaffe d'impatience, le réseau ferré français, du tiers inférieur à celui de la Grande-Bretagne, ne couvre que 3.000 kilomètres morcelés en diverses compagnies qu'Enfantin et Arlès-Dufour s'emploient activement à étendre et à unifier. Cette préoccupation ferroviaire n'est pas une spécificité nationale. Elle agite également nos voisins suisses et autrichiens depuis quelques années. En 1846, est fondée la Société genevoise-lyonnaise pour l'établissement des chemins de fer de Lyon à Genève1911, sous l'impulsion du financier genevois Jean-François Bartholony, au rôle prépondérant dans la création des premières lignes françaises. Cette société comprend, du côté lyonnais, Galline, Morin-Pons et Cie, Laurent Dugas et l'immanquable Arlès-Dufour... Hélas, la même année, la révolution éclate à Genève, le projet est reporté à une date ultérieure, et la société dissoute. Six ans après, en 1852, Escher, directeur des chemins de fer de la Suisse1912, relance l'idée de la réunion des réseaux français et suisses auprès de son visiteur de 18451913 et d'Enfantin. Les groupes financiers et ferroviaires, Rothschild et Pereire s'affrontent et le premier semble l'emporter1914. Le soutien, au moins capitaliste, de notre Lyonnais ne tarde pas avec la souscription de 175 actions "Chemins de fer Nord-Suisse", pour la somme de 17.500 F au 30 septembre 1853, portée à 30.000 F à l'arrêté suivant, à 55.000 F malgré la vente de 50 actions au cours de 1855, puis à 125.000 et 116.000 F, chacune des années suivantes après que le nombre d'actions ait été porté à 255, avant de s'éteindre avec le bilan au 30 septembre 1858.

Lorsqu'Enfantin nommé à Lyon pour s'occuper du chemin de fer s'y installe en octobre 18521915, la ville, entre Rhône et Saône, n'a guère évolué depuis qu'Arlès-Dufour la découvrait en 1825.

"Fondez toutes les villes manufacturières en une seule, vous aurez à peine une idée de Lyon [...] ; j'y vis ou crus voir toutes les misères de nos propres cités industrielles concentrées dans une ville étrangère. - L'effet en fut si désagréable sur mes yeux, mes oreilles et mon odorat que je ferais un détour de plusieurs lieues, plutôt que de rencontrer encore Lyon sur ma route." Tel est, rapporté dans son journal de voyage en 1845, l'éloquent souvenir des déambulations de Dickens dans ces "petites rues" "brûlantes comme des ventouses, étouffantes, puantes, hideuses", entre des "maisons hautes et vastes, sales à l'excès, pourries comme de vieux fromages1916.".

Vingt ans auparavant, Enfantin avait inspiré à Charles Duveyrier le plan de Paris des saint-simoniens. A son arrivée à Lyon, il ne pouvait pas ne pas contribuer, pendant les années suivantes, - ‘ "avec Arlès et d'autres amis1917" ’ précisent les OSSE - à faire réaliser des projets d'amélioration devant donner à la ville qui l'héberge provisoirement un aspect tout nouveau. Selon la même source, la Rue Impériale figure parmi les desiderata formulés alors dans la correspondance entre le maître et son disciple. Assainir la ville par de grands travaux, distribuer de l'eau, tel était déjà, en avril 1832, le programme brandi par le saint-simonien Michel Chevalier, sous le titre ‘ "Fin du choléra par un coup d'Etat1918" ’, lors de l'épidémie qui décimait la population parisienne. De son côté, avant ses ‘ "Observations pressantes" ’ du numéro suivant, l'hebdomadaire des Canuts, L'Echo de la fabrique du 22 juillet de la même année, titrait ‘ "De l'urgence de donner de l'eau à la ville de Lyon" ’, après avoir traité de l'évolution de la maladie dans ses numéros des 1er et 22 avril. L'eau peu abondante, la perte souvent d'une demi-heure et la fatigue de descendre cinq ou six étages pour s'en procurer, avaient aussi été évoquées.

A cette même époque, Arlès-Dufour rédige un long texte, sous le titre "Choléra", qui débute par ces mots : ‘ "Les saint-simoniens disent que les hommes font le choléra. Il est bien certain que ’ ‘ si les peuples étaient aussi éclairés, aussi sages, aussi heureux que les saint-simoniens annoncent qu'ils doivent le devenir, les épidémies, ainsi que bien des maladies qui les désolent, disparaîtraient du milieu d'eux. Et cependant, pour croire à cet avenir, que tant de gens traitent de rêve, il suffit d'interroger le passé, d'examiner le présent et de croire au progrès ou à Dieu." Pour Lyon, il se veut rassurant. Par rapport à celle de Paris, poursuit-il, "les deux populations diffèrent en tout point. Grâce à notre organisation industrielle, qui fait que l'ouvrier travaille en famille, les habitudes de sa vie sont plus régulières et le mettent donc plus à même de se préserver de l'épidémie ou d'en combattre les attaques avec plus de chance de succès."

Un peu plus loin, on lit : ‘ "Cependant, et parce qu'avec les saint-simoniens je crois que les hommes font le choléra et peuvent donc s'en préserver, je viens donner aux ouvriers quelques conseils d'hygiène et leur indiquer les moyens qu'ils ont à leur portée. Je sais bien que les instructions officielles n'ont pas manqué ; mais, malheureusement, le peuple ne croit plus à rien de ce qui est officiel. Depuis cinquante ans, on lui a tant dit et répété, qu'il doit se défier des hommes du pouvoir et ne voir en eux que des ennemis, que maintenant même que la plupart de ces hommes sortent de ses rangs, sa méfiance et sa haine sont loin d'être dissipées". ’ Effectivement, cette pointe une fois lancée contre le pouvoir et ses séides, abondent, avec minutie, les recommandations de propreté corporelle et d'environnement (avec une "police de propreté" constituée de l'association d'habitants d'une rue ou d'un quartier), de nourriture, de tempérance, et d'organisation du temps de repos. ‘ "J'ai l'espérance, ajoute-t-il, que les ouvriers recevront et suivront les conseils et avis [donnés] car ils viennent d'un homme qui sent et comprend les douleurs des classes pauvres et dont la pensée constante et consciencieuse est l'amélioration de leur sort physique, intellectuel et moral1919." ’ Selon, bien entendu, la formule saint-simonienne...

En 1844, une enquête avait été ouverte par le préfet au sujet de la dérivation des eaux de source destinées à l'usage citadin1920. Il semblerait que les améliorations attendues aient été insuffisantes. Aussi, c'est peu dire que la constitution, début 1853, de la Compagnie Générale des Eaux1921 - toujours actuelle de nos jours avec le succès que l'on sait sous la nouvelle appellation de Vivendi - emporte immédiatement les suffrages du rédacteur du texte de 1832 sur le choléra. Avec un espoir, celui de ne plus avoir à donner ce ‘ "moyen simple et économique" ’, selon lui, de neutraliser les mauvais effets de l'eau sortie des pompes, à ‘ savoir "mettre dans le pot à eau un morceau de pain légèrement grillé1922" ’... En outre, Enfantin participe largement à cette création et fait partie de son conseil d'administration. Et cet intime se trouve chargé à Lyon, au siège situé 2 place de la Boucherie des Terreaux1923, de toutes les dispositions nécessaires à prendre pour la distribution des eaux de Lyon, malgré les efforts de la municipalité précédente du docteur Terme1924. La convention relative intervient entre Enfantin et le nouveau et dynamique préfet, Claude-Marius Vaïsse, le 8 août1925.

Quelle part d'activité Arlès-Dufour prit-il dans cette affaire ? La chose n'est pas déterminée. Pourtant, en 1860 notamment, Enfantin ne manqua pas de l'entretenir régulièrement de l'évolution, à Paris, de "notre affaire des eaux1926", de la régularisation de "notre traité des eaux1927" et de l'approbation de ce traité par le Conseil d'Etat1928. Quoi qu'il en soit, Arlès-Dufour ne tarde guère à encourager financièrement l'entreprise et à y placer 37.000 F, portés au crédit de ses comptes personnels au 30 septembre 1853 sous la dénomination de "Eaux de France". Le but de la Compagnie est, en effet, ‘ "l'obtention et l'exploitation en France de toutes les concessions relatives au service des eaux1929." ’ Les 300 actions relatives sont évaluées l'année suivante à 30.000 F, avant d'écrire à Mrs Mirès et Cie, Paris, le 20 décembre 1854, pour son compte et aussi celui du "Père", : ‘ "Ainsi qu'a dû vous dire notre sieur Arlès1930, j'ai grand emploi de mes fonds pour des exécutions en cours à Paris et à Lyon, et ne voulant pas en retirer de mon commerce, je réalise mes valeurs industrielles. C'est pourquoi, je vous prie de vendre au mieux mes 40 actions Mirès & Cie1931 ainsi que les 20 actions de M. Enfantin pour lesquelles j'ai fait le placement. Espérant placer ici, avec moins de perte qu'à Paris, les actions des Eaux, je vous prie ’ ‘ de remettre à ma maison de Paris les 500 actions pour mon compte, ainsi que 224 actions pour M. Enfantin, après les avoir fait transférer en blanc1932."

Si cette participation pécuniaire à la Compagnie Générale des Eaux cesse définitivement dans le courant de 18571933, par contre la fidélité d'Arlès-Dufour demeurera sans faille à l'égard des "Omnibus", comme il dénomme dans son livre de comptes cette nouvelle initiative lyonnaise, due encore à Enfantin. Avant le 30 septembre 1856, il verse 8.000 F, et s'il ne précise pas le nombre d'actions correspondantes, celui-ci est indiqué l'année suivante pour 142 et une valeur de 9.000 F et à 244 en 1858 (valeur 10.000 F), un nombre de titres que l'on retrouve, à deux près (242), sous le nom de Compagnie lyonnaise des Omnibus, dans sa succession1934. Cette même succession affiche également une sereine constance du possesseur de 25 actions des "Verreries", les Verreries de la Loire et du Rhône, dans lesquelles sont investis 12.000 F en 1853, à l'occasion du regroupement de divers feux1935. Sans doute, en raison des résultats médiocres de l'entreprise, devenait-il difficile de s'en défaire, puisque leur valeur chute dès l'année suivante à 10.000 F, avant de dégringoler à 3.000 F dans les années 1858 à 18601936.

Et, comme Haussmann va éventrer Paris, Vaïsse va tout autant bouleverser Lyon, en procédant notamment au percement de la rue Impériale. A l'instar de la grande masse des bourgeois lyonnais, le négociant Arlès-Dufour participe aussitôt aux opérations immobilières qui en découlent. Pour l'embellissement de la ville, ce sont 25.000 F, représentant 50 des 7.500 parts1937, qu'il apporte spontanément, parmi 242 actionnaires, à la Société de la Rue Impériale, créée le 3 août 18541938. Ces actions cessent de figurer dès l'arrêté annuel suivant, bien que souscrites, vraisemblablement, avec l'espoir caressé d'une spéculation avantageuse.

Spéculation, disons-nous ! Certes, cet esprit existe, il serait difficile de le nier, avec les moyens financiers dont Arlès-Dufour dispose, et dans ce contexte de prospérité matérielle ouvert par le Second Empire. Toutefois, durant cette période et même avant, certains placements ne s'avèrent pas toujours d'un choix judicieux, à en juger par leurs résultats ; nous l'avons vu et allons le revoir.

Il est vrai que d'aucuns ont un but charitable, même s'il est de bon ton dans la société lyonnaise de parcourir les ravissants jardins récemment aménagés ou au moins de faire partie des actionnaires privilégiés de leur création. Nous voulons parler du "Jardin d'Hiver". Son but est de ‘ "créer un centre commun aux arts, à l'industrie et à l'agrément, de développer le plus possible les progrès de l'horticulture, d'offrir un lieu de réunion aux étrangers et aux familles lyonnaises, et aussi de venir en aide à la bienfaisance1939." ’ L'inauguration de cet établissement, construit en une douzaine de mois par l'architecte du Jardin d'hiver de Paris et situé quai d'Albret, aux Brotteaux, a lieu le 18 décembre 1847. La même année, Arlès-Dufour s'est empressé d'apporter 10.000 F à l'initiative en souscrivant à 40 actions1940. Si ce nombre subsiste, le capital est réduit de manière désastreuse, dès l'année suivante, à 100 F, avant de faire l'objet d'une cession avant le 30 septembre 1851...

Bien que des comptes détaillés ne soient pas consignés avant le 30 septembre 1847 sur l'inappréciable Livre particulier, il semblerait qu'au cours de cette année une somme de 1.000 F ait été consacrée à l'achat de "Mines de Douvres". Après avoir figuré identiquement pendant dix ans, elle se trouve ramenée à ... 100 F de 1858 à 1860, pour être estimée à nouveau 1.000 F en 18621941. Avec elle, un aveu, à propos de ces mines de lignite : leur coût s'est élevé à 35.000 F !

L'avènement de l'ère industrielle aidant, devant l'accélération du "fait industriel1942" selon l'expression de l'époque d'Enfantin, les usages du charbon se multiplient. Les besoins des chemins de fer, de la sidérurgie, des verreries, vont aller grandissant, la chose est fortement prévisible. Voici bien des investissements qui ne manqueront pas d'être appréciables. Une frénésie de placements dans le domaine de la houille et, apparemment, du fer s'empare d'Arlès-Dufour. De beaucoup, ils sont moins modestes que ceux, antérieurs, portant sur les mines de Douves. En 1853/1854, "50 Aubin1943" pour 50.000 F sont souscrites. L'année suivante, ce sont "100 Montluçon1944" pour 30.000 F. La même année, apparaissent également des "Houillères allemandes", pour 8.000 F et 24.000 l'année suivante. Il s'agit d'un terrain houiller acquis en participation avec ‘ "Dufour [-Feronce], Sellier1945 et Kayser", ’ selon une précision apportée au moment où, en 1859, l'estimation est de 60.000 F, avant d'être portée à 80.000 l'année suivante.

En 1860, devant ces résultats fort satisfaisants, il est aussitôt procédé à l'achat d'"un quart de terrain houiller", sous l'appellation "Houillères saxonnes" pour 30.000 F. Si l'on peut supposer que l'association est identique à la précédente, il semble que l'on soit ici en présence de la future "Union des charbonnages de Gersdorf - Saxe", mentionnée avec 222 actions ("n'ayant pas produit d'intérêts" et non chiffrées1946) à l'actif de la succession des époux Arlès-Dufour. La banque ou la maison de change Heirsche et Ritter de Leipzig, interrogée en 1890, répond à Maurice Chabrières : ‘ "Notre opinion de la valeur "Gersdorfer steinkohlenbauverein" est partout favorable. [...] L'entreprise est au commencement de son développement, a d'excellentes et riches couches de charbon et promet des progrès de sa prospérité." ’ Un dividende égal à celui de l'année passée est promis, alors qu'une vente au cours actuel est déconseillée1947...

Si, trente ans plus tard, cette mise est improductive, nous ignorons1948 le sort des "80 Elbhutten", "de Hambourg", acquises à raison de 200 marks chacune, pour 40.000 F en 1857, devenues 100 et ne valant plus que 25.000 F au 30 septembre 1862. Par contre, un bénéfice semble avoir été pris à temps, en 1860, sur la mise de fonds, deux ans plus tôt, d'un montant de 24.000 F relatif à des "Lugau", signalées au nombre de 30 l'année suivante, pour un montant de 30.000 F, avec une indication complémentaire : "Lugau niederwursnitz"- difficile à déchiffrer et donnée sous réserves.

Ces investissements allemands ont sans nul doute pour origine les constants contacts, amicaux et d'affaires, qu'entretiennent Arlès-Dufour et son parent leipzigois Dufour-Feronce. Le domaine bancaire le confirmera plus loin. Et par un curieux - et équitable - retour des choses, le premier commandite également la société Dufour frères et Cie de Leipzig pour un montant oscillant, entre 1855/1856 et 1860, de 50.000 à 100.000 F1949.

L'Allemagne n'est pas l'unique pays étranger de prédilection de l'actionnaire. Après les "Mines de Douvres" de 1847, il pose un nouveau jalon en Grande-Bretagne en 1852/1853. La "Condition" de Londres retient son choix en y plaçant l'équivalent de 20.000 F. A la faveur d'un voyage Outre-Manche ? Sur les conseils de Leaf, sa vieille connaissance de la City, ou de quelques-uns de ses nombreux amis britanniques bien en place ? A moins, qu'Arlès-Dufour ne voie très loin...

L'Espagne vient à son tour. Fidèle ami et allié des Talabot dans leurs entreprises, Arlès-Dufour l'est tout autant de leurs rivaux et ennemis jurés, les Pereire. C'est donc tout naturellement que, leur emboîtant le pas au-delà des Pyrénées, il souscrit, en 1856/1857, 10 actions des "Mines de Huelva", en Andalousie, pour une valeur de 2.000 F1950. Pour lui, il s'agit là d'un montant quasi de principe, à côté des 33.000 versés par Denière, cet autre homme d'affaires dans le sillage des Pereire, secrétaire de la Chambre de commerce de Paris avant d'en devenir le président, futur régent de la Banque de France et futur fondateur et président de la Société Générale1951.

Mais cet engouement pour les mines, d'ailleurs général, ne lui fait pas perdre de vue le développement des voies ferrées et leurs prolongements dans les Etats voisins, comme nous l'avons vu pour la Suisse. Des Chemins de fer autrichiens - la ‘ "Société Autrichienne Impériale, Royale, Privilégiée des chemins de fer de l'Etat1952" ’ - nouvelle initiative des frères Pereire, il ne semble guère se soucier, bien qu'Enfantin les qualifie de "grandissime combinaison" et se déclare convaincu que ce "sera une belle affaire1953." Dans la péninsule ibérique1954, Paulin Talabot, avec l'appui des Rothschild, avait déjà présenté aux Cortès qui les avaient rejetés des projets de concession pour des liaisons dans le pays, nécessaires mais mineures. En continuant de rivaliser avec eux, les Pereire les devancent en obtenant en 1856 que leur filiale, la Société générale du Crédit Mobilier espagnol, soit déclarée adjudicataire de diverses lignes ; ils ne perdent évidemment pas de vue les possibilités d'embranchement avec les lignes du midi de la France qu'ils construisent. En raison de la crise de 1857, l'assemblée générale constitutive de la Compagnie des chemins de fer du Nord de l'Espagne se tient avec retard, seulement le 19 janvier 1859. Parmi les principaux actionnaires, chacun avec 14.000 actions, on trouve, bien sûr, Emile et Isaac Pereire - ces entrepreneurs israélites qui, lors de l'inauguration, recevront de la reine la grand cordon d'Isabelle ... la catholique1955 - aussi le duc de Galliera déjà rencontré dans le "Paris-Lyon"1956. La participation d'Arlès-Dufour, toutes proportions gardées, est beaucoup plus limitée ; elle s'élève cependant à 30.000 F représentant 200 actions1957.

Clairvoyantes ou non, ces contributions à l'économie européenne ne suffisent pas à captiver totalement l'attention de notre saint-simonien. Comme s'il n'en était pas déjà suffisamment comblé, comme s'il en était apparemment insatiable, de nouvelles responsabilités lui échoient, naturellement attirées par son entregent et sa puissance de travail.

Cette fois, elles sont d'ordre politique, dans le sens de l'intérêt général et plus précisément dans celui du département1958. Est-ce pour céder, comme l'on dit, à la pression de ses amis ? Le chemin de l'Hôtel de Ville lui est à nouveau ouvert après qu'il l'ait abandonné, en 1831, avec son siège d'adjoint au Conseil municipal de Lyon. Mais ce n'est pas de son retour dans cette assemblée dont il s'agit, pour le moment du moins.

En fait, la mairie plus spacieuse tient lieu, en même temps, de préfecture et de siège du Conseil général depuis que, par un décret du Prince-Président du 24 mars 1852, le préfet cumule cette fonction avec celle de maire1959. Et avec la nomination du sénateur Vaïsse à la tête du département, la démolition de la préfecture, située jusqu'alors dans le couvent des Jacobins, sur la place du même nom, va être envisagée1960, dans le cadre des grands travaux d'urbanisme de "l'Haussmann lyonnais". Quelques semaines plus tard, une nouvelle décision survient. Le 7 juillet, une loi décide du renouvellement intégral des Conseils généraux dont la composition avait été maintenue après le coup d'Etat. Les électeurs sont convoqués pour les 31 juillet et 1er août1961. Le sont-ils toujours, selon l'article 11 de l'arrêté du préfet du Rhône, Ambert, du 19 août 1848, ‘ "soit par carte individuelle, soit seulement par la voie de l'affiche" ’et... ‘ "le son du tambour1962" ’ ? Pour la première fois, alors qu'il a refusé de se présenter à la députation sous Louis-Philippe1963 - comme il le refusera sous Napoléon III -, Arlès-Dufour sollicite les suffrages des électeurs du 7e canton de Lyon, l'un des plus importants. Il est élu avec succès ainsi que, notamment, l'avocat d'origine lyonnaise Jules Favre dans le 4e canton. Le célèbre homme politique n'accepte pas son mandat, ce républicain se refusant à prêter le serment de fidélité... Arlès-Dufour, lui, ‘ "jure obéissance à la Constitution et fidélité à l'Empereur" ’ à la première réunion du nouveau Conseil général, le 23 août 1852.

Ayant échappé au tirage au sort triennal précédent et sortant par ancienneté en 1858, il est reconduit, dans ses fonctions et le même canton, lors des élections des 12 et 13 juin1964. De même, le retrouve-t-on sur la liste des membres du Conseil général établie à la suite du vote des 15 et 16 juin 1861.

Avec quelle assiduité participe-t-il aux travaux de cette assemblée, aux moyens et initiatives fort limités et dont les rapports et discussions restent anonymes1965 ? A dire vrai, nous n'avons pu étendre nos travaux jusque là. Le pur hasard, symptomatique ou non, nous a seulement conduits à relever trois de ses... absences. La première, lors de la session de 1857, à la séance du 25 août, consacrée à l'examen fort rébarbatif du budget de 1858, où il figure comme excusé1966. Nous aurons l'occasion de revenir sur la seconde à propos de la guerre contre l'Autriche. Quant à la troisième, le 26 août 1861, sa défection est relevée dans l'édition du 8 octobre du quotidien Le Progrès, vraiment peu empressé de rendre compte des travaux de l'instance départementale. Au moment de cette dernière session, après un voyage à Londres courant juillet - où une soirée a été réservée à une représentation de Hamlet, en compagnie de Richard Cobden et de John Bright, ‘ "qui m'a ou nous a tous saisi l'esprit et le cœur pendant trois heures et demie1967" ’-, peut-être encore est-il à Plombières pour y prendre les eaux1968... A moins que depuis, retour de cure, il ne boude, peste, grogne pareillement contre le "sénateur chargé de l'administration du Rhône" et sa censure. Le haut-fonctionnaire ayant interdit la représentation de Tartufe, peut-être rumine-t-il encore sa colère contre lui et cette atteinte à la liberté, malgré la certitude d'Enfantin que Vaïsse n'ait ‘ "pu oser prendre cela sous son bonnet." ’ Son ami, en voulant le rassurer sur ce point, s'est bien gaussé des représailles qu'il envisageait, à savoir l'organisation d'une représentation privée : ‘ "Quoique je n'aie pas, comme vous, la bosse de la combativité, l'idée Tartufe me semble assez drôle, mais elle sent trop le collège. Si vous aviez une salle à tenir un millier d'invités, à la bonne heure ! Mais une cinquantaine d'amis protestants, saint-simoniens, hérétiques, voltairiens, ça n'en vaut pas la peine. De plus, vous embêteriez sans fruit plusieurs de vos collègues invités du Conseil général, de l'Académie, de la banque et de la Chambre de commerce1969." ’ L'énumération est incomplète. Un titre fait défaut : celui de conseiller municipal !

L'étau impérial et autoritaire se referme progressivement sur la ville des Canuts, si souvent indépendante et rebelle. Deux ans auparavant, en juin 1849, elle en avait fait, une nouvelle fois, la démonstration avec ses barricades de la Croix-Rousse. Sous la signature du Président de la République, par une loi du 19 juin 1851 relative à l'agglomération lyonnaise, les fonctions de préfet de police sont dévolues au préfet du Rhône sur le territoire de la commune de Lyon et des communes environnantes, tant du département que pour certaines du ressort des départements de l'Isère et de l'Ain1970. Indépendamment des dispositions relatives au cumul des fonctions de préfet et de maire et déjà citées, le décret du 24 mars 1852 relatif à la ville de Lyon réunit les communes de La Guillotière, La Croix-Rousse et Vaise à celle de Lyon. En outre, il instaure une Commission municipale de trente membres, nommés par le Président de la République. Remplissant les fonctions du Conseil municipal, cette Commission est présidée par un de ses membres désigné par le Président de la République : ce sera M. Devienne, procureur général près la Cour impériale. Peu de personnages, ainsi distingués, nous semblent être en contact avec Arlès-Dufour. Citons néanmoins : Aynard, négociant, 14 rue Buisson - Brölemann Thierry, propriétaire, 38 quai d'Albret - Guimet, fabricant de produits chimiques, 5 place de la Miséricorde - Laforest, notaire, 1 rue des Marronniers - Mathevon, fabricant, 26 port Saint-Clair - etc.1971.

Lorsque, aux termes de la loi du 5 mai 1855, la Commission municipale cède la place au Conseil municipal, on retrouve sensiblement les mêmes. On en découvre aussi quelques autres, puisque, selon l'article 14 de ce texte, de trente on passe à trente-six membres. Nommés pour cinq ans, ils sont tous signalés comme dévoués au régime, bien entendu. Tel est le cas de : Bernard, ancien maire de La Guillotière, 5 cours Morand, Teissier, directeur de la succursale de la Banque de France de Lyon, rue Impériale, Goy Jean-Pierre, chef d'atelier de soierie, 12 rue Dumont, de deux fabricants, de quelques négociants, et d'un ...commissionnaire en soierie, demeurant 19 port Saint-Clair, ancien adjoint au maire de Lyon de 1830-1831, ancien conseiller municipal de 1839 à 1843 de la commune de La Guillotière1972. Et ceci au moment même où, absent de Lyon depuis plus d'un an, le Secrétaire général de la Commission de l'Exposition universelle de Paris poursuit ses éreintantes obligations, à quelques jours seulement de l'inauguration ! Mais le rôle du Conseil municipal est tellement modeste...

De Vaïsse, avec sa casquette de préfet ou de maire, lors des sessions du Conseil général ou des séances du Conseil municipal, mieux encore peut-être en dehors de ces assemblées formelles, Arlès-Dufour est un interlocuteur apprécié. Ainsi l'avait-il été de ses prédécesseurs, que ces préfets aient eu pour nom Gasparin, Rivet ou Jayr. Comme avec eux, il en devient l'ami. Ne cherchent-ils, pas l'un comme l'autre, à diminuer ‘ "autant que possible le nombre de ceux qui sont mécontents parce qu'ils souffrent1973." ’ Au début de 1862, Vaïsse lui adresse "mille salutations affectueuses", après lui avoir donné cette assurance : ‘ " [...] Je garderai bien ’ ‘ précieusement le souvenir que vous m'avez envoyé comme celui de l'homme le meilleur et le plus attachant que j'aie jamais connu1974."

Notes
1853.

Circulaire de la maison Arlès-Dufour du 1er février 1851 (Archives Morel-Journel). La première des circulaires connues est celle du 31 décembre 1848, comme on le verra plus loin. Toutes autres circulaires citées dans le texte ont la même origine.

1854.

Lettre d'Enfantin, 19 octobre 1843, à Arlès-Dufour (OSSE, Vol. 35, p. 105). Dans la même lettre, celui-là précise avoir fait lire Le Nouveau Christianisme à Eugène Sue.

1855.

Circulaire d'Arlès-Dufour, Paris, 1er mai 1850, à ses correspondants commerciaux (Archives Morel-Journel).

1856.

Avec effet du 1er mars 1885, Joseph Guinard recevra procuration de la Société en commandite "Chabrières, Morel et Cie" - successeur de "Arlès-Dufour et Cie", elle-même successeur de "Arlès-Dufour" - pour la même succursale de Saint-Etienne (Lettre circulaire de la SociétéEX \f nom «Chabrières (Adélaïde)», Morel et Cie, Lyon, 21 février 1885, Archives familiales). Cette lettre-circulaire précise la qualité de collaborateur de Joseph Guinard à Saint-Etienne depuis 1847.

1857.

Pour mémoire, une circulaire du 1er août 1854 est signée Emile Martoullé (?).

1858.

Actes de naissance des enfants Arlès-Dufour : Pauline Claire (28 août 1825), Gustave (12 février 1829), Prosper-Eugène (7 janvier 1833), Armand (3 juin 1842). Pour mémoire, les premier et troisième sont décédés en bas âge.

1859.

Cf. chapitre XVII - Un nouveau départ : ...

1860.

Cité in chapitre XXI - Le "Printemps" et ses orages.

1861.

Lettre d'Arlès-Dufour, 30 avril 1853, à son cousin Arlès, responsable de la succursale de Paris (Archives familiales) et dont il sera question plus loin.

1862.

Dans les circulaires dont il s'agit, la première mention de l'usage du télégraphe est trouvée dans celle en date du 2 août 1856.

1863.

Cf. XXI - Le "Printemps" et ses orages. Pour mémoire : 1/ capital placé par Arlès-Dufour dans sa maison au 39 septembre 1849 : 784.798 F - Au 30 septembre 1850 : 1.034.173 F. Soit une augmentation de 249.375 F, soit + 31, 78 %. 2/ Total des avoirs d'Arlès-Dufour au 30 septembre 1849 : 1.134.798 F - Au 30 septembre 1850 : 1.404.000 F. Soit une augmentation de 269.202 F, soit encore + 23,72 %.

1864.

Dossier ouvert par Arlès-Dufour sous le titre "Incendie 1851 30 (sic) au 1er avril" rassemblant "Lettres de condoléances et d'offres de service" (Archives familiales).

1865.

La date exacte du sinistre est rapportée de façon divergente. Sur son "Livre particulier", Arlès-Dufour fait état de la "nuit du dimanche au lundi 31 mars". Pauline Arlès-Dufour mentionne celle du 31 mars au 1er avril. Les OSSE, Vol. 12, pp. 192-194, datent du 31 mars une lettre d'Arlès-Dufour à ce sujet. Enfantin dans une lettre à Arlès-Dufour du 25 avril 1851 (OSSE, Vol. 35, pp. 199-201) parle du "miracle de la nuit du 31 [Mars]" et plus loin de "l'événement du 30 au 31 mars". Nous retiendrons cette dernière date.

1866.

E. Pariset, Les entrées solennelles à Lyon... , op. cit., p. 60.

1867.

Lettre d'Arlès-Dufour, 31 mars (?) 1851, à Enfantin (OSSE, Vol. 12, p. 192).

1868.

Il semblerait qu'il s'agisse d'un certain Oger (et non Ogier comme indiqué dans les OSSE), selon signature d'une lettre que celui-ci adresse de Lyon à Arlès-Dufour le 22 avril 1851 (Archives familiales), faisant référence à la nuit du sinistre et à son camarade Bobard. Cette lettre se termine, apparemment après un acte de bonté du destinataire, sur ces mots : "mais cet acte, cher Monsieur, ne peut rien ajouter à l'estime que j'ai pour vous, pour vous que j'aime comme un père."

1869.

Lettre d'Arlès-Dufour, 1er avril (?) 1851, à Enfantin (OSSE, Vol. 12, pp. 193-194). Sur la couverture du dossier précité relatif à l'incendie, Arlès-Dufour note, après la récapitulation des pièces contenues : "Ma lettre au Père - Sa magnifique réponse". L'une comme l'autre n'ont pas été retrouvées. Pour cette dernière, peut-être s'agit-il de celle datée du 25 avril 1851, reproduite dans les OSSE, Vol. 35, pp. 199-201.

1870.

AML - Dossier : Q5 Incendies - Secours aux sinistrés An VIII - 1890 - Liste des souscriptions.

1871.

[Th. Aynard], Histoire du Quai St-Clair..., op. cit., (Lu à l'Académie de Lyon le 7 août 1883) : "...après le siège, elle (la maison Milanais) fut détruite complètement par un terrible incendie dont les tristes conséquences furent augmentées par la préoccupation de sauver la caisse et les papiers de la Recette générale. Pour empêcher les voleurs de faire leurs affaires, on laissa au feu le soin de parachever la sienne. La Compagnie Mutuelle de Lyon (qui en même temps s'était montrée généreuse envers le locataire M.T.N., cause innocente du désastre) jugea prudent de vendre un terrain qui deux fois avait eu de si mauvaises chances. Sur cet emplacement deux maisons furent construites par des entrepreneurs, telles que nous les voyons aujourd'hui." La maison Milanois fut donc reconstruite à deux reprises, du moins jusqu'en 1883.

1872.

Annuaire de Lyon et du Département du Rhône pour 1852, p. 100, Lyon, Mougin-Rusand, 1852

1873.

Lettre d'Arlès-Dufour, 31 mars (?) 1851, à Enfantin, citée.

1874.

Rapporté par C(ésar]. L['Habitant], op. cit., p. 38.

1875.

Comme l'indique Pauline de son côté dans quelques notes éparses (Archives familiales). Dans divers documents, nous avons tantôt relevé le nom de maison Milanois, tantôt de maison Milanais, ou encore celui, comme ici, de maison Nivière.

1876.

Livre particulier, cité.

1877.

Lettre d'Arlès-Dufour, 1er avril [?) 1851, à Enfantin, citée.

1878.

Lettre (en anglais) de Lovering, Boston, 29 avril 1851, à "My dear sir friend - Mr Arlès-Dufour Lyon" (Archives familiales).

1879.

Lettre de Jayr, 3 avril [1851], à Arlès-Dufour, (Archives familiales).

1880.

Cousin d'Arlès-Dufour, responsable de la succursale de Paris.

1881.

Lettre de Brosset, "Paris jeudi soir" [avril 1851], à Arlès-Dufour (Archives familiales).

1882.

Lettre de Michel Chevalier, 3 avril 1851, à Arlès-Dufour (Archives familiales).

1883.

Ibid., 16 avril [1851] (Archives familiales). Pour mémoire, Frédéric Bastiat était mort le 24 décembre 1850.

1884.

Lettre d'Auguste Chevalier (sur papier à en-tête : "Présidence de la République - Secrétariat général - Fg. Saint-Honoré n° 53"), 11 avril 1851, à Arlès-Dufour (Archives familiales).

1885.

Lettre de Mme Mathieu, née Aglaë Saint-Hilaire, s.d., à Arlès-Dufour, datée par le destinataire du 25 avril 1851 (Archives familiales).

1886.

Lettre de Madeleine Martin, 3 avril 1851, à Arlès-Dufour (Archives familiales). S'agit-il de l'épouse du pasteur Martin-Paschoud dont nous ne connaissons pas le prénom, sachant que son nom de jeune fille est Paschoud.

1887.

Lettre de Drut, 3 avril 1851, à Arlès-Dufour (Archives familiales).

1888.

G. Vapereau, op. cit.

1889.

Mot retranscrit avec réserve. Peut-être, est-il justement repris du terme employé par Arlès-Dufour lui-même, comme celui-ci l'avait fait auprès d'Enfantin.

1890.

Lettre du pasteur Martin-Paschoud, s.d., à Arlès-Dufour (Archives familiales). Pour mémoire, le pasteur Martin-Paschoud était également un des convives familiers du prince Napoléon. Maxime du Camp, Souvenirs d'un demi-siècle, op. cit., t. 1, p. 186, mentionne sa présence au cours d'un dîner donné par le prince Napoléon en l'honneur de sa cousine la reine de Hollande, ainsi que celle d'Ernest Renan, Berthelot, Alexandre Dumas fils, Gustave Flaubert et de "quelques personnages officiels".

1891.

Lettre de [Charles ou Hélène ou Jules : signature du prénom illisible] Sonnerat, Paris, du 5 avril [1851] à Arlès-Dufour (Archives familiales). Si cette lettre émane de Jules Sonnerat, il s'agirait de ce saint-simonien d'Egypte par l'intermédiaire de qui, en 1834, Arlès-Dufour souhaitait acheter des cocons de ver à soie.

1892.

Adélaïde Chabrières , née Arlès-Dufour, Copie de notes prises par ma mère Pauline Arlès-Dufour ..., document cité au chapitre IX La Révolution de 1830. Pour mémoire, nous n'avons trouvé aucune trace d'un quelconque emprunt d'Arlès-Dufour, auprès de parents ou d'amis, pour faire face à ses pertes. Ce qui ne signifie assurément pas qu'il n'en ait pas disposé.

1893.

Lettre de Félix Vernes, Félix Vernes et Cie, Paris, 2 avril 1851, à Arlès-Dufour (Archives familiales). A noter que Charles Vernes, frère du précédent et Sous-Gouverneur de la Banque de France, adresse également, le 15 avril, des propos de réconfort au même destinataire et ses "mille amitiés", avant d'ajouter : "Cette belle maison que j'avais vue debout avant le siège, puis démolie, puis rebâtie après, je ne puis me la représenter en ruines." Et de s'inquiéter pour l'avenir auquel ce malheur sera salutaire, en s'interrogeant : "Pourra-t-on facilement lancer de l'eau au faîte de ces grandes maisons ?" (Archives familiales).

1894.

Lettre de Dufour-Feronce, Leipzig, 5 avril 1851, à Arlès-Dufour (Archives familiales).

1895.

Cf. XVII - Un nouveau départ : La maison Arlès-Dufour, en note et dans le texte.

1896.

Lettre de Louis Hoffmann, Paris, 3 avril 1851, à Arlès-Dufour (Archives familiales).

1897.

Lettre d'Etienne Arlès, Paris, 3 avril 1851, à Arlès-Dufour (Archives familiales). L'adresse de la succursale est indiquée par cachet de la maison.

1898.

La première de ces adresses est donnée dans l'acte notarié de mariage d'Adélaïde Arlès et de MauriceEX \f nom «Chabrières (Adélaïde)» du 22 juin 1853, la seconde figure sur les Annuaires du département du Rhône.

1899.

On s'attendait plutôt à lire le nom de Guinard, comme vu dans le texte et en note du présent chapitre. La dernière circulaire à porter comme nom de destinataire : "M. Joseph Guinard à Saint-Etienne" est celle du 19 juin 1851 - du moins à notre connaissance et dans l'état de cette collection. Postérieurement, s'il est mentionné, elles sont adressées à "M. F. Arlès-Dufour, Saint-Etienne". Il est cependant rappelé que dans ses "Instructions pour ma femme..." du 11 mai 1843, le nom de Bancel était déjà avancé en ce qui concerne cette succursale (cf. XVIII - Un prolétaire enrichi...).

1900.

Allusion sans doute faite par Arlès-Dufour, et reprise par son cousin, à son collaborateur lyonnais, décédé en 1848, responsable des crédits trop largement accordés à la clientèle américaine en 1836/1837 et, par là, une des causes de la fin de la maison Dufour frères.

1901.

Lettre d'Arlès-Dufour, Lyon, 4 avril 1853, à son cousin Etienne Arlès, Paris (Archives familiales).

1902.

Ibid., 16 avril 1853.

1903.

Lettre d'Etienne Arlès, Paris, 6 avril 1859, à Arlès-Dufour (Archives familiales).

1904.

Cf. XVIII - Un prolétaire enrichi. Les premiers résultats financiers de la succursale parisienne, connus et reportés dans ce chapitre XVIII, datent de l'année 1846.

1905.

Il est fait ici de larges emprunts à Léon Galle, op. cit.

1906.

Courrier de Saint-Quentin, 10 juillet 1842, cité par Léon Galle, op. cit.

1907.

Dans le "Grand Livre" n° 25 de 1883/1884 de la Sté "les Successeurs d'Arlès-Dufour et Cie" (Archives familiales), on relève toujours la trace de transactions avec la firme Matheson and C° de Londres.

1908.

Lettre citée au chapitre XVI - Des balles et des boulets...

1909.

Pour la situation financière au 30 septembre 1850, voir note supra dans le même chapitre.

1910.

Lettre d'Enfantin, Paris, 20 avril 1851, à Arlès-Dufour (OSSE, Vol. 35, p. 202).

1911.

J.-F. Rouiller, op. cit., pp. 20-44.

1912.

H.-R. d'Allemagne, Prosper Enfantin et ..., op. cit., p. 84.

1913.

Cf. XIX - "Le cadeau de l'Angleterre au monde".

1914.

Jean Autin, Les frères Pereire,..., op. cit., p. 263.

1915.

Cf. XX - "Une belle part dans l'histoire".

1916.

Charles Dickens, Revue Britannique, n° 2, février 1846, cité par Jeanne-Marie Dureau, "Editorial" in De la rue Impériale à la rue de la République, Lyon, Archives municipales, 1991, 150 p.

1917.

OSSE, Vol. 12, p. 199.

1918.

Michel Chevalier, "Fin du choléra par un coup d'état", Le Globe, avril 1832, cité in OSSE, Vol. 6, pp. 147-151. Pour mémoire, voir également Religion saint-simonienne - Politique industrielle et système de la Méditerranée, "Eaux de Paris", pp. 45-46, Paris, Rue Monsigny N° 6, 1832, 150 p.

1919.

Arlès-Dufour, "Le choléra", 1832 (Archives familiales). Le sort de ce long brouillon, daté de 1832, sans doute destiné à être publié, nous est inconnu. Pour mémoire, des conseils d'hygiène sont fournis aux lecteurs de L'Echo de la Fabrique du 29 juillet 1832, mais Arlès-Dufour ne paraît pas être à leur origine.

1920.

CCL, Registre des délibérations, 25 janvier 1844.

1921.

Statuts établis le 12 décembre 1853, H.-R. d'Allemagne, Prosper Enfantin et ..., op. cit., p. 177.

1922.

Arlès-Dufour, "Le choléra", cité supra, 1832.

1923.

Selon lettre d'Enfantin, en déplacement à Paris, 5 novembre 1854, à Arlès-Dufour (Archives familiales).

1924.

Pour mémoire, Le Courrier de Lyon, 21 novembre 1832, avait signalé la mise en adjudication "de la fourniture d'une certaine quantité d'eau qui doit être portée sur différents points élevés de la ville, pour de là être distribuée dans les quartiers qui en sont le plus dépourvus."

1925.

H.-R. d'Allemagne, Prosper Enfantin et ..., op. cit., p. 178.

1926.

Lettre d'Enfantin, 27 janvier 1860, à Arlès-Dufour (OSSE, Vol. 13, p. 53). L'adjectif possessif est souligné par nous.

1927.

Id., 16 février 1860 (Ibid., p. 57). Même remarque que ci-dessus.

1928.

Id., 28 septembre 1860, en P.S. (OSSE, Vol. 35, p. 234).

1929.

H.-R. d'Allemagne, Prosper Enfantin et ..., op. cit., p. 177.

1930.

Sans doute s'agit-il de son cousin Etienne à Paris.

1931.

40 actions Mirès d'une valeur de 20.000 f, comprises dans le seul arrêté au 30 septembre 1854 du Livre particulier (Archives familiales).

1932.

Lettre d'Arlès-Dufour, Lyon, 20 décembre 1854, à Mrs Mirès et Cie, Paris (ARS FE 7688). Il y a lieu de noter que, malgré cet ordre de vente, 40 actions Mirès subsistent à l'arrêté comptable au 30 septembre 1855, avant d'en disparaître définitivement.

1933.

L'arrêté au 30 septembre 1855 comporte 100 actions "Eaux de France" d'un montant de 10.000 F et l'arrêté de l'exercice suivant 200 actions d'une valeur de 23.000 F. Elles disparaissent ensuite.

1934.

Valeur au 5 mai 1872 de 242 actions "Compagnie lyonnaise des Omnibus" : 14.481,20 F. (Actif de la succession des époux Arlès-Dufour, selon acte Me Lombard, notaire à Lyon des 4 et 18 juin et 20 juillet 1881).

1935.

Le montant de l'achat de ces 25 actions, primitivement porté pour une valeur de 12.000 F, figure ultérieurement pour 12.500 F. Dans la succession, au 11 mai 1872, la valeur de 13 actions restantes est de 5.834,55 F (Acte Me Lombard susvisé).

1936.

Ces 25 actions des Verreries remontent toutefois en 1862, estimées 6.000F.

1937.

Livre particulier, cité, arrêté au 30 septembre 1854.

1938.

Pierre Cayez, Métiers Jacquard et..., op. cit., p. 303.

1939.

Annuaire de Lyon et du département du Rhône, Lyon, Mougin et Rusand, 1849. Pour mémoire, cf. Germaine Vieux, "Théâtres, bals et cirques sur la rive gauche - Le Jardin d'Hiver", Rive Gauche, Revue de la Société d'Etude d'Histoire de Lyon Rive Gauche du Rhône, Mars 1971, n° 36.

1940.

Livre particulier, cité, Arrêté au 30 septembre 1847.

1941.

Au-delà de cette date, le Livre particulier, n'est plus tenu, et aucun détail pour 1861.

1942.

Lettre d'Enfantin, Curson, 14 décembre 1839, à Arlès-Dufour (OSSE, Vol. 31, p. 217).

1943.

Aubin : commune de l'Aveyron, où la houille est exploitée dès le Moyen-Age, à moins qu'il ne s'agisse de fer (Quillet, op. cit.). L'arrêté suivant du Livre particulier au 30 septembre 1855 ne fait plus état de cet investissement.

1944.

Montluçon : "...fonderies, forges, ...". (Quillet, op. cit.).

1945.

Pour mémoire, cf. XX - "Une belle part dans l'histoire".

1946.

Acte Me Lombard susvisé.

1947.

Lettre de Heirsche et Ritter, Leipzig, 25 juillet 1890, à MauriceEX \f nom «Chabrières (Adélaïde)», gendre d'Arlès-Dufour (Archives familiales).

1948.

Il est à nouveau rappelé que le Livre particulier duquel sont extraits tous éléments de cet ordre, comme l'on sait, n'est plus tenu au-delà du 30 septembre 1862.

1949.

Arrêtés au 30/9/1856 : 70.000 F ; au 30/9/1857 : 60.000 ; au 30/9/58 : 50.000 ; au 30/9/1859 et 1860 : 100.000 F. Plus de trace ensuite.

1950.

Au 30/9/1857. Ces actions, au nombre inchangé, seront évaluées 2.000 F au 30/9/1858 et 1.000 F à chacun des exercices arrêtés au-delà et jusqu'au 30/9/1862, le dernier connu de nous comme indiqué supra.

1951.

Alain Plessis, Régents et gouverneurs..., op. cit., p. 190. Les mines de Huelva se trouvent bien comprises par cet auteur dans "le "Groupe du Crédit Mobilier" vers 1865 (Tableau p. 198). Par contre, elles ne figurent pas dans la liste des filiales du Crédit Mobilier, reproduite "d'après E. Nouette-Delorme, 1867", par Jean Autin, Les frères Pereire,..., op. cit., sans doute considérées comme filiales du Crédit Mobilier espagnol.

1952.

Jean Autin, Les frères Pereire,..., op. cit., annexe 12, p. 369.

1953.

Lettre d'Enfantin, Paris, du 5 novembre 1854, - sur papier à en-tête "Cie générale des eaux - Ville de Lyon - 2 place de la Boucherie des Terreaux, Lyon" - à Arlès-Dufour (Archives familiales).

1954.

Le bref historique qui suit, relatif à la Compagnie des chemins de fer du Nord de l'Espagne, a pour origine l'ouvrage de Jean Autin, Les frères Pereire,... , op. cit., pp. 258-260.

1955.

Auguste Perdonnet, Les chemins de fer, (Conférences populaires faites à l'Asile impérial de Vincennes sous le patronage de S.M. l'impératrice), p. 35, Paris, Hachette, 1866, 72 p.

1956.

Cf. XIX - "Le cadeau de l'Angleterre au monde".

1957.

Selon l'arrêté au 30 septembre 1859 du Livre particulier, cité. L'arrêté suivant est identique. Nous ignorons le sort de ces actions, faute de récapitulation détaillée en 1861 et de quelconques éléments par la suite, à l'exception de l'état de la succession où elles ne figurent pas.

1958.

Il est interdit aux Conseils généraux, selon les lois de 1833 et 1838, d'émettre des voeux sur des matières étrangères à leurs attributions (Laurent Bonnevay, Histoire Politique et..., op. cit., p. 240.

1959.

Béatrice Abbo, "Des Hôtels de Préfecture à l'Hôtel du Département", Le Rhône - Naissance d'un Département", op. cit., pp. 299 et 304.

1960.

Ces travaux de démolition débuteront en janvier 1860, du moins en ce qui concerne la façade nord du bâtiment (Le Progrès, 11 janvier 1860).

1961.

Laurent Bonnevay, Histoire Politique et..., op. cit.

1962.

ADR, Dossier 3 M 1381/1382 "1848 - Renouvellement triennal - Conseil général et Conseil d'arrondissement".

1963.

Cf. XXI - Le "Printemps" et ses orages.

1964.

ADR, Dossier 3 M 1384 "Renouvellement triennal - Conseils généraux et d'arrondissements - 12 et 13 juin 1858".

1965.

Marc du Pouget, "Le Conseil général du Rhône : un siècle d'hommes et d'institutions 1790-1890", Le Rhône - Naissance d'un Département, op. cit., p. 90.

1966.

Gazette de Lyon, Mardi 1er septembre 1857, 13e année, n° 206, p. 2.

1967.

Lettre d'Arlès-Dufour, 17 juillet 1861, à sa famille, (Archives familiales).

1968.

Lettres d'Enfantin, Vichy, 30 juillet et 2 août 1861, à Arlès-Dufour (OSSE, Vol. 13, pp. 125-126).

1969.

Lettre d'Enfantin, Vichy, 2 août 1861, à Arlès-Dufour (OSSE, Vol. 13, P. 126).

1970.

Annuaire du Département du Rhône pour 1854, Lyon, Mongin Rusand, 1854. Communes concernées 1/ du département de l'Isère : Villeurbanne, Vaux, Bron et Venissieux. 2/ du département de l'Ain : Rilleux et Miribel.

1971.

Ibid.

1972.

Ibid. 1858.

1973.

Recueil des Actes administratifs, 1853, n° 17 circulaire sans date (Mars 1853), citée par Kleinclausz, op. cit., p. 174.

1974.

Lettre de Vaïsse à "Cher Monsieur Arlès", datée "31 janvier" et complétée de l'année "1861" par le destinataire qui précise comme origine "M. Waïsse" (sic) (Archives familiales). Cette lettre débute par les lignes suivantes : "Je vous renvoie vos deux lettres en vous remerciant bien cordialement de ce que vous écrivez à M. Duveyrier." Nous ignorons de quoi il s'agit.