Des relations d’affaires

John Hutchings

Comme nous l’avions évoqué succinctement au début à propos du cheval bai, Jackson a très souvent traité ses affaires avec des proches, pour des raisons qui tenaient autant à leur proximité géographique qu'à la confiance qu’il portait naturellement aux membres de sa “famille”. Son amitié avec Overton datait de son arrivée au Tennessee. Or, Overton était parent avec Lewis Robards, le premier mari de Rachel. Ensuite, la première association commerciale de Jackson fut scellée avec Samuel Donelson , un frère de Rachel. Mais, la collaboration la plus soutenue fut son partenariat avec John Hutchings 74, un neveu de sa femme, dont la longue et fructueuse association avec Jackson illustre l’étroite relation qui pouvait unir les membres d’une même famille 75.

Le choix de traiter la relation Jackson-Hutchings est une illustration en miroir du parcours même de Jackson. Peu de documents rendent compte de ses premières années au Tennessee, de son ascension sociale. Mais, la manière dont Hutchings fut intronisé dans le circuit des planteurs et de leurs affaires par l’intermédiaire de Jackson lui-même semble décrire assez précisément le parcours accompli par Jackson quelques années plus tôt. Les deux hommes avaient sensiblement le même âge 76, pourtant les lettres traduisent un net ascendant de Jackson sur Hutchings.

La raison pour laquelle ils s’associèrent n’est pas connue, mais le fait est que leur relation dura plus de quinze ans, jusqu’à la mort prématurée de Hutchings en 1817. John Hutchings est mentionné pour la première fois dans la correspondance à la date du 9 décembre 1801 77, dans une lettre de William Charles Cole Claiborne.C.;, alors gouverneur du Territoire de Louisiane, qui se félicite de l’arrivée de Hutchings , recommandé par Jackson :

‘Your friendly letter of the 17th ultimo, was this morning handed to me; by your Nephew Mr. John Hutchings; I am happy Sir, that you refer’d Mr. Hutchings to me, for such aid as he might require in this Territory; for believe me my friend, nothing can afford me more pleasure, than to have frequent opportunities of manifesting the sincerity of my Attachment, and my readiness to serve you, on all occasions (Smith, I : 260).

On voit comment les recrues étaient introduites dans le cénacle, parrainées par leur mentor, puis épaulées par les amis de celui-ci qui faisaient du nouveau venu un membre à part entière de la communauté d’accueil. D’ailleurs, Claiborne avait lui-même engagé comme secrétaire son jeune beau-frère, Micajah Green Lewis 78. Les services rendus non seulement bénéficiaient aux jeunes, mais confortaient les relations des hommes en place et les vouaient toujours plus étroitement à témoigner leur reconnaissance. En réponse à la lettre d’introduction de Hutchings, Claiborne.C.; écrivit à Jackson le 23 décembre 1801 : ‘“I shall set off Tomorrow for Fort Adams, & Mr Hutchings has promised to accompany me”’ (Smith, I : 265). Hutchings semblait ainsi pris en charge par l’ami de Jackson, intégré à son activité.

Claiborne semble avoir apprécié le caractère de Hutchings puisqu’il loue sans réserves les qualités du jeune homme, qui effectue le voyage comme associé de Jackson dans leur entreprise de commerce 79 : ‘“I can assure you, with great truth, that Mr Hutchings is a prudent, amiable young man, & is very attentive to your Interest”’ (Smith, I : 265). Ainsi Claiborne confirme-t-il dans les mêmes termes la lettre de recommandation de Jackson, ce qui établit la fiabilité du jeune homme et scelle un peu plus l’harmonie existant entre les deux hommes.

Deux jours plus tard, le 25 décembre 1801, Hutchings écrivit à Jackson pour le tenir informé des affaires en cours. Il se déclarait “vraiment désolé” et “totalement déçu” parce qu’une certaine somme qu’il “s’attendait absolument à recevoir” n’était pas arrivée. On lui avait proposé la même somme en traites tirées sur des marchands de “Phillidelphia” mais il ne les avait pas acceptées avant d'en parler à Jackson. Puis, il déclarait que le marché des chevaux était terne ( ‘“I find them very Dul sale”’ ). Par contre, il ne rencontrait aucune difficulté à vendre les esclaves . Enfin, il donnait des indications sur les courses de chevaux à venir. En conclusion, il rassurait Jackson sur ce qui l’occupait en priorité : ‘“you may rest asurd that money is my hole thought and Im sir your most obt. servent, [post scriptum] I will [write] more fully by the next post”’ (Smith, I : 266).

On sent ici que Jackson exerce une étroite surveillance sur les activités de son associé par les précautions que celui-ci prend à bien relater les étapes des affaires dont il a la charge, à évoquer les problèmes qu’il rencontre. Il n’hésite pas à se référer à lui en cas de litige ou de doute. L’impression est d’autant plus forte qu’il avoue en milieu de lettre : ‘“I have nothin desirable to Rite you yet”’. Pourtant, il rédige une lettre de plus d’une page.

On peut juger de l’attention que Jackson portait à ses affaires ainsi que des demandes dont il pressait Hutchings dans une lettre du 23 septembre 1803 :

‘I recd. your letter by last Post. am happy that you have Sent some goods with Lt Campbell by way of Experiment, I hope we will have a good acpt of them. Be attentive to the differrent Stores and to the engagements of Cotton as far as prudence will permit. I am happy to hear of the arival of the cordage &c—but am truly sorry, that the Arbitrators have not made a final settlement of the business with Mr. Watson. Press that thing (Smith, I : 366).

L’ensemble de la lettre ne vise rien d’autre qu’à rappeler Hutchings à sa mission et à donner succinctement quelques nouvelles de la situation politique locale et de sa santé. Jackson réaffirme donc simplement sa présence par l’intermédiaire du courrier, comme s’il contrôlait chaque mouvement de son jeune associé. On notera cependant qu’il lui accorde sa confiance et lui laisse un certain degré d’autonomie, une attitude peu différente de celle adoptée avec sa femme 80..;

La prudence qu’il réclame de Hutchings est caractéristique de son discours épistolaire, particulièrement quand il s’adresse aux jeunes. Les quatre lignes citées plus haut témoignent de sa circonspection, puisqu’il a fait envoyer au Lieutenant Campbell quelques articles afin d’éprouver la rentabilité d’un nouveau magasin situé dans un cantonnement de l’armée sur la rivière Tennessee 81. Mais, ce zèle prudent ne semble pas l’habiter constamment, comme on le verra à propos de la spéculation foncière. Son discours pondéré envers ses protégés ne s’accorde pas toujours avec ses propres actes qui vont souvent à l’encontre de ses appels à la modération.

Au fil des années, Hutchings paraît avoir acquis une maturité et un savoir-faire que Jackson appréciait, si l’on en croit le rapide hommage que Jackson lui rendit à sa mort (1817), dans une lettre à Winfield Scott : ‘“I have been absent from this place a considerable time rendering the last friendly office I could to a particular friend whose eyes I closed on the 20th ’(Moser, IV : 156). Cet ami spécial l’accompagna dans ses entreprises marchandes et spéculatives pendant plus de quinze ans.

Il est évident que Jackson dirigeait les opérations, Hutchings n’étant qu’un exécutant ; il n’est qu’à voir les débuts de phrases de Jackson dans la lettre précédemment mentionnée : ‘“I wish you to make the arangement (...) I therefore think that the better plan to adopt is (...) write me on the receipt of this letter (...) you will (...) I shall expect you to send me the statement.”’ Il semble, au début de leur association au moins, car Hutchings s’est aguerri au fil des ans, que la principale qualification du “jeune Hutchings” fut, comme le suggère ironiquement Marquis James (1938 : 99), d’“avoir été l’un des neveux de Rachel”.

Dans une lettre du 30 mars 1804, Hutchings annonça à Jackson que l’un des bateaux en route vers la Nouvelle-Orléans avec la récolte de coton avait commencé à faire eau et avait entraîné “vingt ou vingt-cinq balles” en sombrant. Cet accident eut lieu à Nashville, non loin de la plantation de Jackson, située à quelques miles de là sur la rivière Cumberland. Le jeune homme était déprimé et ne voyait pas l’avenir d’un oeil très optimiste : ‘“for my part when every Cash is bought in Question, I feele feerful as not[h]ing will Command it’ (Moser, II : 12). On ne dispose pas de la réponse de Jackson. Celui-ci ne semble pas avoir tenu grief de la “malchance” de Hutchings, attribuant la perte non à son incapacité mais à un coup du sort.

Le résultat de cette transaction de coton fut très décevant pour Jackson et entraîna une polémique. James (1938 : 101), qui ne l’apprécie guère, remarque à propos de Hutchings  : ‘“[He] had a knack for doing things almost right.”’ Le coton fut envoyé à Liverpool, une destination peu avantageuse pour le planteur en raison des prix “exorbitants” prélevés par les intermédiaires. James résume la complexité des opérations, peu profitables au commun des planteurs :

‘The cotton trade was becoming an intricate operation with the planter at one end and the manufacturer in England, or New England, at the other. Between them cropped a facile corps of factors, agents, jobbers, bankers, insurers and shippers, speaking a strange tongue in the performance of mysterious services by which the isolated planter saw his anticipated profits quartered and halved. The run of planters, encompassed by the system, submitted (James, 1932, 100).

Le fruit de la vente fut donc pour Jackson en-deçà de ce qu’il pouvait attendre d’une récolte déjà sinistrée. Il apparaît en outre que l’un des associés de la firme marchande, Davidson, profita de l’inexpérience de Hutchings pour faire un petit bénéfice au détriment de l’entreprise Jackson & Hutchings. C’est ce dont se plaint Jackson, à John et Thomas Clifford de Philadelphie dans une lettre du 24 juillet 1804, qui révèle en outre son intention de voir Hutchings acquérir formation et expérience pendant son voyage à la Nouvelle-Orléans :

‘in this transaction Mr Davidson has violated his plited pledge of friendship—and from our Mr Hutchings statement to me, every principle of Justice (...) I also stated to him that our Mr Hutchings was inexperienced, that I intended sending him with our cotton, that I wanted the aid of a friend to advise him & aid him in the sale of the cotton at Neworleans (Moser, II : 28).

On remarquera que même s’il peut douter de son sens des affaires, Jackson fait confiance à la parole de Hutchings. Il le signifie à Davidson le 25 août : ‘“I must remark, that I never doubted of the correctness of Mr. H.[utchings’] Statement to me. I have always found him correct in his statements”’ (Moser, II : 37). La réclamation ici ne concerne pas tant la firme à laquelle appartient Davidson que Davidson lui-même. Dans sa lettre à l’intéressé, Jackson le remercie de considérer que le différend est d’ordre personnel, entre la parole des deux hommes :

‘I am pleased with the mode you have adopted in addressing me alone, as it will afford an opportunity of closing the difference between us in our own names, without implicating the feelings of your partners, against whom I have no ground of complaint .’

Il insiste sur le principe de justice, bafoué ici puisque Davidson est coupable d’une double infamie à ses yeux : il a trompé un jeune homme sans expérience ; il a trahi ses protestations d’amitié et la confiance qui lui était donnée. Jackson s'indigne :

‘You will recollect that the ground of Complaint stated in my letter against you, was, your declaritions of friendship that you would render Mr. H. when at New orleans, and in your conduct towards him whilst there a total deviation therefrom, nay worse a breach of contract, and overreaching him under the confidence of promised friendship.’

A l’insulte s’ajoute une “rupture de contrat”, inacceptable de la part d’un marchand. Davidson avait envoyé une lettre qui ne satisfit pas Jackson tant elle comportait selon lui de “misinformation” : ‘“It is not worth while to trace you farther, your whole letter displays you devoid of that candour that from your standing as a Merchant I had a right to calculate on”’ (Moser, II : 38-40). La rhétorique change ici et l’honneur du marchand se rapproche de celui du gentilhomme, un terrain dangereux lors d’une querelle naissante.

Comme souvent dans ses lettres de protestation, Jackson s’échauffe devant la mauvaise foi de la lettre de Davidson : ‘“you deviate from truth deny your agreement, and violate your promise of friendship (...) but Sir at this time we were not advised, that your profferred friendship was on commission.’ Il ajoute même : ‘“we Shall meet.”’ Toutefois, après ces mots provocants, il cherche la conciliation et ayant requis que Davidson répare les impropriétés commises envers sa firme et fournisse des excuses officielles, il se fait magnanime et produit un petit sermon comme il les affectionne quand il a pourfendu victorieusement le vilain : ‘“I will try to harbour the charitable oppinion, that hereafter you will be carefull in making promises, but when made, Stedfast in performing them”’ (39-40). Jackson souligne ici l’importance de la parole donnée, chère au code du Sud, et d’autant plus importante dans le contexte commercial où elle fut originellement prononcée. Cet épisode montre combien l’interaction entre Nordistes et Sudistes supposait des ajustements au code particulier des méridionaux. L’honnêteté douteuse de Davidson aurait sans doute également affecté un Nordiste, mais le recours au langage du code de l’honneur et les fondements sur lesquels repose la colère de Jackson sont purement sudistes. 82.

Jackson ne considérait pas la présence de Hutchings comme auxiliaire et il est peu probable qu’il se fût associé avec lui uniquement parce que c’était un Donelson, comme le prétend James. Hutchings participait aux grandes décisions affectant leur entreprise, ainsi que le montrent deux lettres des 3 et 13 mai 1804. Ces deux missives adressées à Coffee stipulent que ce dernier pourra rejoindre la firme Jackson & Hutchings si ce dernier est d’accord 83. L’accord préalable de Hutchings est nécessaire à l’entrée de Coffee dans l’entreprise. Hutchings était bien un partenaire à part entière.

Hutchings n’était pas un faire-valoir de Jackson auprès de la famille Donelson. Au fil des années, il acquit du savoir-faire et en 1814, on le retrouve à co-gérer l’Hermitage avec Robert Hays  84 et Rachel pendant l’absence du maître, ainsi que Jackson l’écrivit à sa femme le 28 janvier 1814 : ‘“on the subject of my private and domestic concerns you & Colo. Hays, with Mr John Hutchings must regulate it ”’ (Moser, III : 14). Six mois plus tard, le 10 août, il évoquait encore sa confiance et son estime de John à Rachel : ‘“I have wrote to my friend John Hutchings to have you a good pair of horses procured”’ (Moser, III : 114). Mais il se plaignait à elle de son silence le 21 novembre : ‘“notwithstanding I pressed my friends Mr John Hutchings & Mr James Jackson to write me—I have not received a single letter from either (...) in this I am disappointed”’ (Moser, III : 194). Cette correspondance pressante témoigne également de l’importance attachée aux lettres de Hutchings pour faire le lien avec ses affaires du Tennessee.

Une lettre de James Jackson datée du 27 novembre informait Jackson que Hutchings l’aurait bientôt rejoint (“ere this gets to hand”, Moser, III : 197). Hutchings était d’ailleurs toujours avec Jackson en janvier 1815, comme l’atteste une lettre du même James Jackson qui envoie son bon souvenir au “Genl. Coffee & Capt Hutchings” (ibid., 245) Mais une lettre d’Andrew Jackson à John Coffee datée d’avril nous signale que Hutchings était de nouveau à Nashville et que Jackson voulait le rencontrer : ‘“on business of some importance”’ (ibid., 349). Dès le mois d’août 1815, Hutchings était chargé de la distribution des marchandises militaires destinées aux Indiens (Moser, IV : 24). Ainsi, Hutchings continua sa collaboration avec Jackson, même durant la guerre où leurs rapports économiques se transformèrent en rapports militaires. Dans le même esprit, de nombreux membres de son entourage militaire devinrent de proches associés de Jackson après la guerre 85.

Dans une lettre du 23 avril 1816, on apprend que Jackson cherchait à établir une plantation de sucre près de la côte du golfe et Hutchings était impliqué dans la transaction (Moser, IV : 176). Mais il n’y eut pas de suite à ce projet et les deux hommes acquérirent une plantation de coton, Melton’s Bluff 86, fin 1816, sur les terres nouvelles du Territoire d’Alabama, récemment acquises par traités 87 et livrées à une forte spéculation dès l’année 1817 88.

John Hutchings mourut en novembre 1817 et laissa à Jackson la charge d’éduquer son fils, Andrew Jackson Hutchings, né en 1811 89. L’histoire s’arrête donc subitement, et rien d’autre que la vie qui suit son cours ne peut pallier cette mort, comme Jackson l'écrivait le 8 décembre à William B. Lewis :

‘I returned to this place on the 1st Instant, after closing the eyes of my friend and Nephew Major John Hutchings on the 20th. ult, in him I lost a faithfull & Valuable friend, I did my duty—but I could not save him—and we are directed to “weep not for the dead but for the living.” I must as far as I can Philosophise, adopt the text—and attend to the education of his dear little son (Moser, IV : 160).

“Philosopher” pour Jackson, c’est accepter les coups du sort, les diktats de la Providence. Si tous ses efforts ne peuvent altérer le cours des choses, la volonté du Seigneur doit être accomplie et seule Sa parole est consolatrice (adopt the text), seul le devoir de se tourner vers “les vivants” doit occuper l’esprit et le corps 90, en l’occurrence il doit pourvoir à l’éducation et à l’installation d’Andrew Jackson Hutchings.; . Il affiche la philosophie d’une présence au monde qui ne laisse place ni au regret ni au désespoir. L’ordre divin est ainsi et les choses sont comme elles doivent être ; Jackson accepte l’ordre d’en haut et s’active ici-bas dans le présent, où se profile déjà sa vision de l’avenir. Ayant foi en la providence, il n’est pourtant jamais abattu ou résigné par ses vicissitudes.

La présence de John Hutchings aux côtés de Jackson pendant près de vingt ans témoigne de la constance dont ce dernier pouvait faire preuve envers un ami “fidèle”, mais constitue une illustration extrêmement modeste du réseau de relations amicales et commerciales qu’entretenait Jackson, avec ses proches du Tennessee. Si le rapport qui l’unissait à Hutchings semble avoir été satisfaisant, d’autres amitiés furent particulièrement fortes et durèrent là encore jusqu’à ce que la mort les sépare. Nous l’avons suggéré au début, Jackson évoluait dans une communauté d’intérêts bien connue dans l’Ouest, pour qui la spéculation sur la terre était à la fois un moyen d’enrichissement et un mode de colonisation.

Notes
74.

Le fils de Thomas Hutchings et de Catherine Donelson, la soeur de Rachel. À la mort de John en 1817, Jackson devint le tuteur de son fils, Andrew Jackson Hutchings [dont le comportement n’était d’ailleurs pas étranger à celui de Jackson dans sa jeunesse, ce qui fit beaucoup pester le vieil homme !]

75.

Dans le même temps, Jackson n’hésite pas à dénoncer une affaire illicite dans laquelle Stockley Donelson, un des frères de Rachel, était impliqué. Le “Glasgow scandal”, dont nous reparlerons, avait révélé une vaste escroquerie foncière à laquelle participaient de nombreuses personnalités de la frontière (Abernethy, 1932 : 172-176).

76.

L’année précise de la naissance de Hutchings est incertaine, mais Smith (I : 262n2) indique 1773 comme date possible, soit six ans après la naissance de Jackson.

77.

Le premier échange épistolaire répertorié dans la correspondance date du 25 décembre 1801 (Guide, 1987 : 165).

78.

Lewis mourut à 21 ans au cours d’un duel provoqué par l’intense campagne de presse orchestrée contre le gouverneur. Il avait pris sa défense au nom des liens qui les unissaient (Moser, II : 51n1).

79.

Voir les contrats d’association du 16 février 1802 (Smith, I : 278) et du 23 août 1803 (Ibid., 355), voir aussi Ibid. 262n2. L’adjectif “young” prouve que Hutchings était bien sous la protection de ces hommes à peine plus vieux que lui, mais sans aucun doute plus expérimentés.

80.

Voir notre étude “Rachel Jackson” (III : 184-199).

81.

Le senior partner ne manquait pas de répéter ses recommandations à l’envi, au risque, conscient, de se répéter (voir lettre du 17 mars 1804, Moser, II : 11).

82.

Jackson avait demandé à Seth Lewis de mener une enquête sur ce qui c’était passé ; voir la lettre de Lewis à Jackson du 8 octobre 1803 (Smith, I : 371-372n3). Pour une discussion de la rhétorique de la querelle, voir notre étude intitulée “Le code et le sentiment” (V : 370-387).

83.

If Mr Hutchings should not consent into the partnership proposed, I have a plan that will be equally beneficial for you and perhaps more profitable” (Moser, II : 21).

84.

Hays était un beau-frère de Jackson, marié à Jane Donelson, une soeur de Rachel. L’arbre généalogique des Donelson est reproduit dans Smith (I : 417 passim).

85.

John H. Eaton avait été son aide-de-camp et William B. Lewis un intendant militaire.

86.

Pour un traitement plus approfondi des entreprises spéculatives de Jackson en Alabama, et notamment ses diverses entreprises agricoles, voir notre Annexe IV(576-591).

87.

Rogin montre l’influence majeure de Jackson dans l’acquisition des terres indiennes du Sud : “Including the treaty of Fort Jackson, eleven treaties of cession were held with the Southern Indians in this period [1814-1824]. Jackson was responsible for all but two with the Georgia Creeks, and was himself present at six. His treaties acquired three-quarters of Alabama and Florida, one-third of Tennessee, one-fifth of Georgia and Mississippi, and smaller portions of Kentucky and North Carolina” (1975 : 165).

88.

La Géorgie céda ses territoires de l’Ouest aux États-Unis en 1802, desquels le Territoire du Mississippi émergea. L’État avait émis le voeu que le Territoire ne soit pas divisé et devienne un seul État. Pourtant, un compromis fut trouvé et de l’État du Mississippi (1812) fut créé celui de l’Alabama (Territoire : 3 mars 1817, État : 1819) (Abernethy, 1975 : 46-50).

89.

Voir le testament de John Hutchings (Moser, IV : 476) et notre étude “Andrew Jackson et la paternité” (IV : 279-285 passim).

90.

Ne disait-il pas le 26 mai 1803 à sa femme, à propos de délais de livraison : “Human exertion may do much but cannot command the gods.”? (Smith, I : 331).