Un neveu raisonnable : Andrew Jackson Donelson

L’aide financière de Jackson apportée à son neveu Andrew J. Donelson et surtout à son fils dispendieux et maladroit ne se démentit jamais. Entre 1817 et 1820, il attendait souvent le fruit de la vente de son coton pour l’envoyer au pensionnaire de West Point (A. J. Donelson) afin que celui-ci puisse payer ses dettes. Il ne refusait jamais d’allouer une somme pourvu qu’elle soit dépensée à bon escient. Et encore, il renfloua maintes fois son fils après que celui-ci avait contracté des dettes inutiles dont il n’évaluait pas toujours la gravité. En ce qui concerne la gestion de l’argent, Jackson le tuteur répétait sans cesse que la prudence et la mesure étaient l’une des clefs du bonheur financier. Ses conseils eurent plus ou moins d’écho selon les oreilles qui les recevaient.

Andrew J. Donelson était un jeune homme bien sous tous rapports qui gérait au plus près les fonds que son oncle lui envoyait. En cette année 1819, il rendait compte de sa situation financière et des besoins qu’une année supplémentaire à l’académie requéraient :

‘As regards the pecuniary line Uncle, I propose paying my debts here, on the middle of June next, and having a sufficiency of funds by me, to enable me to give in New-York cash for such articles as are necessary instead of depending on a store here which is exhorbitant in its charges.
My debt next June will be near 200$ to pay this and keep out of debt next year I only wish 100 more; which will certainly supply me with all necessary articles next year . If you agree to my proposition you will be good enough to tell me in your first letter (Moser, IV : 297).

Jackson était fier d’avoir un neveu avec un réel sens de “l’économie”, un terme qu’il répéterait si souvent à d’autres pupilles plus dispendieux. On voit que les sommes en jeu étaient d’importance 337, mais jamais Jackson ne sourcilla devant les demandes de Donelson, à qui il faisait entièrement confiance. Au contraire, il s’enquérait toujours de ses besoins financiers. En 1818-1820, Jackson avait beau souffrir de la crise, il suppléerait à tous ses “vrais” besoins, c’est-à-dire aux besoins essentiels et non frivoles prisés si souvent par les jeunes gens : ‘“as [far] as I have the means all your real wants shall be supplied”’ (Moser, IV : 223). La gestion de cette allocation devait permettre au jeune homme de s’initier à la gestion raisonnable de l’argent.

Jackson avait beaucoup de difficultés à réunir l’argent nécessaire. En février 1820, il confiait à Donelson l’espoir qu’il avait de lui envoyer bientôt le fruit de la récolte de coton :

‘I have recd your affectionate letter of the 2nd Inst. and came here to day to make arrangements if possible to remit you the sum wanted to Discharge your debts there and to bring you home— From the great dificulty of the times it is almost impossible to obtain Eastern funds. But by the sale of my Cotton I have the promise through a friend by the first day of april to receive four hundred and forty dollars, which will be remitted to you, the forty Dollars is added for Edward Butler, which he has wrote for some time past (Andrew J. Donelson Papers, 29 février 1820).

L’effort était conséquent, mais suivant l’esprit de Jackson, celui-ci serait payé en retour de ses sacrifices. Du moins pouvait-il l’espérer avec Donelson.

Notes
337.

Jackson rentra de la Maison-Blanche en 1837 avec 90 dollars en poche.