Présentation de cette partie

Un tel lieu requiert une étude de sa culture matérielle, comprenant à la fois son organisation spatiale, mais aussi économique et humaine, ainsi que la recherche difficile des types de relations entretenues entre les différentes communautés qui occupaient le domaine.

Un historique rapide de l’évolution de la plantation, de son acquisition en 1804 à la mort de Jackson en 1845, introduira cet exposé. Puis, nous détaillerons les différentes étapes de la lente transformation de l’Hermitage (la maison), de la cabane en rondins à l’époque de la frontière (tardive) du Tennessee, puis de la demeure en brique des années 1820, jusqu’à la maison de maître néo-classique et flamboyante de la période présidentielle. Cette évolution marque non seulement le changement de statut de Jackson, mais aussi celui des rapports familiaux à l’Hermitage et le désir de Jackson de se retirer progressivement des affaires de la plantation au profit de son fils après ses mandats présidentiels. Cet aspect changeant de la maison et des relations familiales sera complété par une étude de la géométrie variable à laquelle le domaine lui-même fut soumis à travers les transactions foncières incessantes de Jackson, mettant en balance l’attachement sentimental du propriétaire et les réalités économiques du planteur.

Nous étudierons ensuite l’activité plus directement agricole de Jackson à l’Hermitage, les cultures pratiquées et le fonctionnement de la plantation ⁴⁶⁶. Enfin, une étude des rapports entretenus avec ses régisseurs couvrira un sujet particulièrement central dans l’économie humaine du système esclavagiste.

Nous concluerons cette troisième partie en montrant comment l’Hermitage fonctionnait comme le carrefour du réseau social et politique de Jackson. L’hospitalité jouait le rôle d’un ciment social où l’image de l’homme du peuple se mêlait à celle d’un gentleman farmer aux accents éminemment jeffersonniens.

Enfin, la dernière partie de cette étude concerne la population sans parole et sans visage, les esclaves africains-américains dont le silence est d’autant plus saisissant qu’ils formèrent de tout temps la population majoritaire, active, parfois revendicative, et indispensable de la plantation.