Le contexte historique

Le premier Hermitage, comme on le nomme à présent, est un lieu mal documenté, issu d'une époque moins étudiée de la vie de Jackson. Pourtant, cette période, comme les autres, est riche en événements. Nous l’avons vu, dans l'année 1804, Jackson démissionna de son poste de juge à la Cour supérieure du Tennessee, vendit une grande partie de ses avoirs fonciers pour se dégager d'une dette déjà ancienne 490 et se lança dans une nouvelle collaboration mercantile avec John Hutchings et John Coffee 491. Il renforça également ses activités d'éleveur de chevaux 492. L’Hermitage était un nouveau départ.

Cette première décennie du siècle est celle où sa présence à la plantation est la plus calme et constante de son existence. Avant 1804, il avait été représentant et sénateur au Congrès de Philadelphie (1797-98), puis juge itinérant au Tennessee (1798-1804). En 1802, il avait été élu major-général de la milice du Tennessee après une campagne extrêmement active. Autant dire que Rachel Jackson passa de nombreuses soirées sans la compagnie de son époux. Après l'installation à l'Hermitage, Jackson y demeura sagement, ce qui entraîna, avec le concours d'autres circonstances plus graves (le duel de 1806 par exemple), sa dépression de 1809-1810 493. Mais une telle proximité du planteur avisé avec ses affaires agricoles et mercantiles créa une prospérité quasi immédiate.

Notes
490.

Remini (1977, I : 131) parle de 25 000 acres de terres disséminées à travers le Tennessee, fruit de son incessante activité spéculative.

491.

Voir à ce propos les détails fournis dans notre étude intitulée “Les hommes du Tennessee” (II : 150-152).

492.

Il se rendit en Virginie au printemps 1804 afin d'y trouver d'excellents pur-sangs, des coursiers et des étalons. Il revint avec le très fameux Truxton (Remini,1977, I : 134). Voir notre étude intitulée “Les hommes du Tennessee” (II : 140-145) concernant l’intérêt de Jackson pour les chevaux.

493.

Son duel avec Dickinson l'avait rendu extrêmement impopulaire au Tennessee, et l’inaction le rongeait. Voir notre étude intitulée “Rachel Donelson Jackson” (III : 238-246).