2.1 Du point de vue du savoir

2.1.1 La transposition didactique

La transposition didactique et l’écologie des savoirs (Chevallard, 1991 ; 1994) sont des approches théoriques qui ont vu le jour en didactique des mathématiques ; ils sont pertinents néanmoins pour d’autres disciplines telles que les sciences physiques.

La transposition didactique définie par Chevallard (1991) est le processus par lequel un savoir est amené de la sphère savante (là où il est créé) à la sphère enseignée. Plus généralement il s’agit du processus par lequel un savoir passe d’une institution à une autre. Un même savoir peut donc exister dans deux institutions à la fois mais il y occupe des fonctions (niches écologiques) et des lieux de résidences (habitats) différents. Une même connaissance n’aura ni la même signification, ni la même utilisation (et utilité) dans un laboratoire de recherche que dans l’institution scolaire par exemple. Pour des chercheurs, la notion d’oxydation n’est pas la même que pour les élèves qui l’étudient. Chacun en exploite les aspects utiles pour ses besoins propres.

La transposition des savoirs implique la prise en compte de la signification des concepts évoqués dans l’institution “ d’origine ” et dans l’institution “ d’arrivée ”. Elle passe par la décontextualisation et l’adaptation des connaissances par rapport aux savoirs existant dans l’institution d’arrivée. Le savoir enseigné “ que produit la transposition didactique sera [...] un savoir exilé de ses origines et coupé de sa production historique dans la sphère du savoir ‘savant. Pour que l’enseignement de tel élément de savoir soit seulement possible, cet élément devra avoir subi certaines déformations qui le rendront apte à être enseigné. ” (Chevallard, 1991).

La transposition passe également par l’utilisation d’outils théoriques permettant d’exposer les informations. Nous nous basons sur les résultats de recherches concernant d’une part les représentations sémiotiques et d’autre part la modélisation des savoirs.