3.2.2.3 Les mécanismes

La troisième partie du plan causal linéaire décrit le mécanisme par lequel le polluant devient pollution potentielle. Ce mécanisme peut être physique, chimique ou biologique.

On explicite là des mécanismes en terme de concepts scientifiques qui peuvent relever de différents enseignements : sciences physiques (chimie et physique), sciences de la vie et de la Terre. Il s'agit de décrire un processus, le registre utilisé peut appartenir à différentes représentations sémiotiques : langage naturel, scientifique, ou la formule chimique symbolique.

Ainsi, le mécanisme relatif à la pollution de l’eau par des produits azotés est-il décrit dans un langage commun, même si le mécanisme, pour être compris suppose que les élèves aient des connaissances en chimie, physique ou biologie.

Ces concepts peuvent être inconnus des élèves, cependant ils relèvent, du savoir enseigné, celui étudié en cours (chimie, physique, sciences ce la vie et de la Terre). Pour faire le lien entre leur connaissances scolaires et les problèmes de pollution rencontrés ici, et donc construire du sens, les élèves vont devoir utiliser leurs connaissances apprises en cours pour les utiliser dans ce contexte cela n'est peut être pas nécessairement le cas dans la partie précédente (origine) où aucun concept scientifique enseigné n’est évoqué. Le mécanisme décrit, même s’il est non causal fait partie intégrante de la causalité globale que nous avons tentée de mettre en lumière. Il se déroule par exemple entre la mise en solution du polluant et la pollution qu’il provoque. Il fait donc partie d’un processus dont chaque étape est nécessaire : il dépend de l’étape précédente et est la cause de l’étape suivante.

Nous désirons que les élèves comprennent la façon dont la pollution peut être provoquée. Ce sont des concepts, des notions physiques, chimique ou biologiques qu’ils ont étudiées qui entrent en jeu. Par ce biais nous espérons qu’ils peuvent faire le lien entre ce qu’ils apprennent en classe et les mécanismes qui régissent l’environnement : même mises en oeuvre d’une façon simple, les connaissances scolaires permettent de comprendre les événements du monde environnement.

Exemple

Les Matières En Suspension :

Elles sont maintenues en suspension par l'action de la turbulence. Une fraction se dépose au fond (se décante) quand l'eau devient dormante.

Ici, la turbulence est une notion empruntée à la mécanique des fluides, nous n'espérons pas que les élèves en comprennent toutes les subtilités, cependant nous essayons, dans le glossaire d'en donner une définition claire en mettant en jeu le référent empirique (l'eau). Il n'est jamais fait allusion à la mécanique des fluides qui n’évoque rien chez les élèves ; cependant derrière le mot “ turbulence ” se cache bien un savoir appartenant à ce domaine des sciences physiques.

De plus on fait appel au savoir faire des élèves censés savoir ce qu'est la décantation (ainsi que la filtration) et même l'avoir “ pratiquée ” en TP au collège. Nous faisons donc directement appel aux connaissances des élèves.

Les mécanismes évoqués, sont en marge de l'explication causale car ils représentent les intermédiaires nécessaires entre la cause (le produit qui n'est pas encore un polluant) et la pollution elle-même. Les mécanismes ne se trouvent pas au même niveau que la cause et l'effet (les polluants et la pollution).

C'est l'action de tel ou tel mécanisme chimique, physique, biologique sur tel ou tel produit bien déterminé qui engendre la pollution.

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Chapitre 1 Figure 4 : structure causale des pages polluants

Ainsi, en ce qui concerne les matières en suspension (ou MES), les agents polluants sont les eaux usées, les rejets urbains et les produits de l'érosion des sols. Les deux mécanismes impliqués sont la turbulence de l'eau et le phénomène de décantation. Enfin les deux pollutions engendrées par ces deux mécanismes sont respectivement la turbidité de l'eau et l'envasement de la faune et de la flore des rivières.