4.1.2.1 Les trois variables dont dépendrait le transfert

En ce qui concerne les premières variables, il a été montré (Brown, 1989) que certains sujets transfèrent plus et mieux que d’autres. Les bons transféreurs passent plus de temps à planifier, analyser et classifier les solutions qu’ils envisagent d’appliquer au problème à résoudre. Les mauvais transféreurs, donnent tout de suite des solutions et passent en revue “ tout ce qu’ils savent ” pour fournir une réponse.

Les secondes variables (de tâche) relèvent de la distance existant entre les situations où un transfert peut apparaître. On parle de transfert distant lorsque les deux domaines proposés sont distincts (algèbre et économie), et de transfert proche lorsque les deux domaines relèvent du même contexte thématique (chimie). Plus les domaines sont proches et plus il semble que les transferts s’effectuent facilement.

Mais il peut exister des transferts de A à B sans pour autant qu’il y en ait de B à A. Bassock et Holyoak (1989), ont montré qu’il pouvait exister des transferts de connaissances de l’algèbre vers la physique sans que l’inverse soit vérifié. Il semble de plus que la variable de tâche soit plus complexe, il ne s’agit pas simplement de différence de contextes, mais aussi de degré de complexité des tâches proposées. Des tâches pouvant être résolues de façon similaire, et présentées au sujet peuvent engendrer un transfert ou non. Selon, Cheng et Holyoak (1986) l’apparition d’un transfert entre deux tâches similaires dépend d’un “ schéma de permission ” qui autorise le sujet ou non à raisonner sur une situation mais ne permet aucun transfert vers une autre tâche équivalente.

Nous pouvons également donner ici les résultats obtenus par Lave (1988). Elle a montré que des enfants utilisant parfaitement des connaissances en mathématiques dans leur vie de tous les jours se trouvaient dans l’incapacité d’utiliser ces mêmes connaissances en classe. Par contre ils étaient tout à fait à même de transférer ces mêmes connaissances à condition que les contextes d’apprentissage et d’utilisation soient les mêmes (classe ou vie de tous les jours).

En ce qui concerne la troisième variable, il apparaîtrait que le transfert doit s’enseigner en même temps que les connaissances à transférer. La façon dont l’enseignement est fait semble être directement en cause dans les possibilités de transfert des connaissances. Le fait de présenter un même concept dans plusieurs contextes peut ainsi le favoriser (Gick et Holyoak, 1983). Au contraire, présenter les informations dans un seul contexte peut être un obstacle pour l’utilisation du concept dans une situation différente (Gick et Holoyak, 1980).