5. Les interactions entre les élèves

Pour les chercheurs étudiant les interactions, il existe trois niveaux fonctionnels du contexte (Gilly et al., 2000 p. 15) :

‘“ Le contexte situationnel [:] renvoie aux conditions institutionnelles, temporelles et matérielles de la situation (...) ’ ‘Le contexte interactionnel [:] (...) concerne les interactions proprement dites, c’est-à-dire les influences réciproques que les comportements des partenaires ont les uns sur les autres.’ ‘Le contexte discursif [:] constitutif du contexte interactionnel mais concerne de façon spécifique le discours, c’est-à-dire les aspects langagiers des échanges par référence au contexte de la langue. ”’

La dynamique de l’interaction dépend fortement du premier niveau de contexte, il “ détermine les échanges possibles et leur impose des spécificités ” (Gilly et al., 2000 ; p16).

De plus de son côté, Brousseau affirme que :

‘“ Les élèves coopèrent dans la mesure où ils arrivent à partager le même désir de vérité. ” (Brousseau, 1998, p. 112)’

La théorie des situations de Brousseau (1986), étudie les situations du point de vue du savoir en jeu, tandis que les interactionnistes se placent du point de vue des interactions entre les sujets. Nous ne pouvons donc assimiler le milieu du chercheur en didactique à un ou plusieurs des contextes définis plus haut. Ces deux approches convergent, se recoupent parfois mais ne peuvent être identifiées l’une à l’autre.

Nous basons nos analyses sur l’interaction globale entre les élèves, nous n’étudions pas les interactions entre chaque sujet mais “ ce qui en ressort ” du point de vue de l’utilisation, de la mise en relation et de l’acquisition des connaissances.

Dans notre cas, les élèves doivent d’abord résoudre une tâche à deux et pour ce faire, rechercher des informations dans les sites. La phase d’interaction (où quatre élèves discutent) suit cette première étape. Elle est l’occasion pour les élèves de donner à leurs pairs la réponse qu’ils donnent à la question posée.

Nous considérons que cette étape est particulièrement propice à la mobilisation des connaissances. En effet, pour concevoir une réponse commune, les protagonistes de l’interaction sont amenés à mobiliser des connaissances et à en acquérir de nouvelles : l’interaction est propice à l’apprentissage (Brixhe, 2000 ; Gilly et al. 2000 ; Perret-Clermont, 1996 ; Sorsana, 2000 ; Vygotski, 1997).

Dans une situation d’interaction, du point de vue de Brousseau (1998), les élèves sont tour à tour informateurs et informés puis proposants et opposants.

Dans le premier cas (informateur-informé) l’un des élèves possède des informations que l’autre n’a pas. Par exemple lorsque l’un propose une justification et que l’autre, possédant des éléments de réponses, sait quels arguments il peut accepter et refuser. Le second cas (proposant-opposant) a lieu lors de discussions plus larges.