6.2 La situation didactique

Dans le cadre de la situation d’enseignement définie par Brousseau (1986, 1998), l’enseignant propose des problèmes à l’élève pour que celui-ci construise des connaissances. C’est le but de cette situation de classe : le professeur fournit de quoi apprendre, l’élève utilise les outils mis à sa disposition pour construire une nouvelle connaissance. Plus largement, dans toute situation d’enseignement (et pas seulement dans celle définie par le didacticien des mathématiques), l’apprenant a conscience que la situation construite par le professeur a pour but de lui faire apprendre un nouveau savoir, et que pour y arriver il doit manipuler des connaissances en résolvant les problèmes proposés.

Le but du jeu pour les deux protagonistes (enseignant et élève) est l’acquisition d’une nouvelle connaissance. Or plus le professeur fournit d’informations et plus il guide l’élève sur la voie de la résolution du problème, moins celui-ci est autonome dans la construction de ses connaissances. De ce fait, le professeur ne peut plus “ constater objectivement l’apprentissage qu’il doit viser en réalité ” (Brousseau, 1998 ; p. 73).

On le voit, les situations didactiques supposent l’existence d’un lien entre l’enseignant et l’élève. Cette relation prend la forme du contrat didactique (Chevallard, 1991 ; Brousseau 1998). Il unit l’élève et le professeur dans l’apprentissage du savoir disciplinaire : chacun joue un rôle précis dans un jeu dont les règles sont implicites. Le professeur fournit à l’élève une situation adéquate pour l’acquisition de nouvelles connaissances. L’apprenant doit pouvoir résoudre les problèmes et apprendre en interagissant avec le milieu construit à cette intention. On voit combien le rôle de l’enseignant est difficile à tenir, il doit pouvoir agir avec mesure, donner assez d’informations sans en dévoiler trop afin que l’élève soit le principal acteur de la construction des connaissances.