6.3 La situation adidactique

Dans une situation adidactique, la résolution du problème est indépendante du désir de l’enseignant. Elle peut être rencontrée “ en dehors de tout contexte d’enseignement et en l’absence de toute indication intentionnelle ” (Brousseau, 1986, p. 49).

L’élève construit ou modifie son rapport à la connaissance en réponse aux exigences du milieu et non aux désirs de l’enseignant. Le milieu se doit d’être rétroactif. Toutes les actions de l’élève sont centrées sur le savoir indépendamment de toutes les “ constructions ” didactiques mises en place par l’enseignant dans la situation. Il y a alors dévolution du problème à l’élève dans le sens où il prend à sa charge la résolution du problème et la construction des connaissances résultant de cette résolution. Il devient responsable de la construction de son savoir. Trouver la solution du problème devient pour lui l’enjeu d’apprentissage d’un nouveau savoir.

‘“ La dévolution est l’acte par lequel l’enseignant fait accepter à l’élève la responsabilité d’une situation d’apprentissage (adidactique) ou d’un problème et accepte lui-même les conséquences de ce transfert ” (Brousseau, 1998 ; p 303).’

Brousseau (1988) donne plusieurs conditions pour qualifier une situation d’adidactique :

• L’élève peut envisager une réponse qui n’est pas celle que l’on veut enseigner.

• La procédure de base doit se révéler insuffisante pour que l’élève soit obligé de faire des accommodations de son système de connaissances.

• La connaissance visée est a priori requise pour passer de la stratégie de base à la stratégie optimale.

Il existe un milieu pour la validation : le milieu permet des rétroactions.

Le “ jeu ” est répétable.