5.3.3 Le niveau des élèves

Par niveau des élèves, nous entendons la maîtrise de leurs connaissances propres : s’ils sont capables d’utiliser leurs savoirs dans des contextes variés. Nous supposons ainsi qu’un débat n’est fructueux que si les élèves possèdent peu ou prou les mêmes connaissances (notamment les connaissances partagées) et s’ils les manipulent d’une façon équivalente.

Selon Perret-Clermont (1996), le niveau des élèves entre en jeu dans l’apprentissage coopérant. Il semble que deux élèves de niveaux à peu près similaires puissent plus facilement résoudre une même tâche que deux élèves de niveaux très différents.

Les recherches de Perret-Clermont (1996) portent sur l’étude de la façon dont de jeunes enfants résolvent une tâche relative à la conservation des liquides. Les élèves doivent verser dans des récipients divers la même quantité de boisson. Les participants à l’expérimentation ont des niveaux différents.

Certains sont “ conservants ” :

D’autres élèves sont “ non-conservants ” :

D’autres encore ont un raisonnement intermédiaire qui est tantôt “ conservant ”, tantôt “ non-conservant ”.

Selon les résultats de la chercheuse, il semble qu’un élève “ conservant ” et un élève “ intermédiaire ” peuvent résoudre un problème pour aboutir à une solution commune, tandis qu’un élève “ conservant ” et un élève “ non-conservant ” du premier ou second niveau ne peuvent parvenir à une réponse. Dans le second cas, l’élève moins “ avancé ” ne perçoit pas le problème qui l’oppose à son camarade. Les deux enfants ne rentrent pas dans le jeu dans la mesure où ils ne voient pas de conflit entre leurs deux propositions.

‘“ il apparaît que pour pouvoir participer à une interaction sociale donnée - et donc en tirer profit - il faut que les sujets aient déjà acquis un certain nombre de conduites auxquelles l’interaction fait appel. ” (Perret-Clermont, 1996 ; p. 167).’

Ces résultats sont confirmés par les travaux de Brixhe (2000).

Nous pouvons appliquer ces résultats à notre étude. Nous considérons que, lors de la confrontation, si un élève est d’un niveau supérieur aux autres, alors la confrontation ne pourra pas mener à une mobilisation équivalente des connaissances de la part de tous. L’apprenant dont le niveau est supérieur aux autres est amené à résoudre seul le problème posé. Ses camarades, peuvent en effet considérer que si le “ bon ” élève donne une réponse c’est qu’elle est acceptable directement et ne porte pas à discussion. Le conflit n’est pas révélé car les élèves acceptent la réponse donnée par leur camarade le plus “ fort ” comme étant la seule réponse possible.

A partir des différents aspects théoriques proposés dans les chapitres précédents concernant les outils de conceptions des sites Internet (chapitre 1 : Conception de sites. Aspects théoriques et réalisations) d’une part, l’utilisation de ces sites (chapitre 2 : Utilisation de sites Internet. Aspects théoriques) d’autre part, et le présent chapitre, nous pouvons maintenant donner notre problématique de recherche.