2.3.2 Les conditions matérielles

Nous nous intéressons aux informations auxquelles les élèves ont accès pendant la phase de confrontation, ainsi qu’à la contrainte liée au temps.

2.3.2.1 Les documents disponibles

Pour répondre à la question, les élèves disposent des informations des sites. Ils peuvent les consulter à tout moment pour trouver une donnée supplémentaire qui leur manque dans la justification ou pour donner exactement une réponse trouvée sur l’un des sites. Cela leur permet donc de donner une justification “ sans appel ” puisque les informations proviennent directement des sites.

De plus, dans les deux dernières séances (8 février et 15 février), les élèves qui jugent les réponses (le groupe “ évaluateur ”) disposent sur le site Jeu, des réponses et justifications exactes. La page propose une liste d’informations que le groupe “ chercheur ” doit et ne doit pas apporter dans sa justification. Il ne leur suffit pas de donner la bonne réponse, encore faut-il que les arguments utilisés fassent appel aux “ bonnes ” connaissances et non à des connaissances erronées.

Ce type d’organisation peut mener à un phénomène didactique connu : l’effet Topaze (Brousseau, 1986). En effet, outre les connaissances scolaires communes auxquelles les élèves peuvent faire appel, ils disposent également d’informations “ écrites ”. Celles-ci jouent un rôle important lors du développement de la justification de la réponse. En effet, le groupe “ évaluateur ” dispose des éléments exacts de réponse de la justification. On peut imaginer que si cette dernière ne comporte pas les justifications demandées, les élèves n’accepteront pas totalement la réponse : ils ne pourront pas la valider. Or, il se peut que la justification donnée par le groupe “ chercheur ” leur convienne à eux mais ne soit pas exactement traduite dans les termes de la justification “ écrite ” (celle du site). Dans ce cas, on peut s’attendre à ce que les élèves – évaluateurs fassent preuve d’imagination afin de faire deviner les termes exacts de la justification écrite.

Lors de cette phase de question-réponse, les élèves –évaluateurs peuvent alors faire appel à d’autres connaissances de la vie de tous les jours afin de rendre la réponse évidente. Ce faisant, le sens de la connaissance est perdue. Par exemple, les élèves, pour faire deviner : “ l’élément chimique se conserve ”, ils peuvent passer par “ les boites de conserves ”.