5.5 Conclusion des résultats

En ce qui concerne la partie recherche documentaire, les résultats montrent que les activités des élèves sont les mêmes selon que les groupes participent ou non à une confrontation par la suite. Ils recherchent et sélectionnent les informations de la même manière.

Ainsi, ils repèrent des mots-clefs dans la question puis essaient de trouver les traits de surface correspondant dans les informations des sites. La sélection se fait ensuite par copier/coller. Nous avons également montré que les élèves utilisent cette stratégie même quand ils ne peuvent prendre de notes écrites. Dans ce cas, ils prennent des notes “ orales ” en utilisant la bande magnétique de la cassette comme brouillon.

Il semble donc que les notes revêtent pour eux une grande importance. Il s’agit de garder une trace quelconque afin de pouvoir s’y référer par la suite, lorsque les sites ne sont plus accessibles.

Quant à la confrontation, elle s’avère tout à fait bénéfique dans la mesure où les élèves mobilisent leurs connaissances pour mettre au point une solution commune. Les élèves participent activement à la résolution de toutes les questions même si elles ne leur sont pas posées directement. Trouver la réponse à leurs propres tâches n’est plus le but, ils veulent également pouvoir résoudre toutes les questions posées.

L’enjeu a évolué : d’un enjeu “ scolaire ” il est passé à un enjeu “ d’apprentissage ”. Pour répondre, ils sont alors prêts à faire appel à leurs connaissances scolaires, ils construisent du sens en mettant en relation leurs connaissances : il y a dévolution du problèmes aux élèves.

Nous notons que la phase de confrontation ne peut être bénéfique que dans le cas où les élèves qui discutent sont d’un niveau équivalent. Ainsi, dans une des quatre confrontations observées (binômes 3 et 4 du lycée 1), un des élèves (André) est plus “ fort ” que ses trois camarades. Nous observons alors que ces derniers utilisent très peu leurs propres connaissances. Seul André répond aux questions posées en mobilisant ses savoirs personnels.

Ce résultat est en accord avec les recherches de Perret-Clermont (1996). La chercheuse prend en compte le niveau des élèves travaillant ensemble pour la résolution en commun d’une tâche. Lorsqu’un des élèves est supérieur aux autres, il ne peut y avoir débat. Or, comme nous l’avons montré, c’est dans la phase de confrontation que les élèves mobilisent plus facilement leurs connaissances. Si les conditions d’une “ bonne ” confrontation ne sont pas réunies, le débat ne peut s’établir et les élèves ne sont pas amenés à utiliser leurs savoirs personnels.