6.3 La phase de confrontation

Pour les élèves, l’enjeu de la phase de confrontation est tout d’abord d’exposer les résultats obtenus lors de la recherche des informations. Nous observons dans une première étape que les élèves se contentent bien souvent de lire leur brouillon et d’attendre une réaction de la part de leurs collègues. Celle-ci n’arrive que dans le cas d’un conflit : quand deux élèves ne sont pas d’accord. Alors chacun essaie de convaincre l’autre et pour cela utilise des connaissances partagées.

Il y a eu “ glissement ” de l’enjeu. D’un simple “ exposé ” des faits on est passé à une situation où tout le monde tente de résoudre toutes les questions posées. Il ne s’agit plus pour les élèves de prendre uniquement en considération leurs propres problèmes : ils prennent également à leur charge la résolution des autres questions.

Lors de la phase de confrontation, les élèves disposent simplement de leur brouillon s’ils en ont un. Ils n’ont plus accès aux informations des sites.

La durée de la confrontation est de 20 à 40 minutes, ce qui représente suffisamment de temps pour que les élèves mobilisent leurs connaissances. Contrairement à la situation de confrontation précédente (chapitre 6 Jeu de Questions/Réponses avec recherche documentaire), les élèves ne sont pas pressés par le temps. S’ils font appel à leurs connaissances, c’est qu’elles sont indispensables à la compréhension. Alors que dans le premier cas, les élèves devaient être tout de suite efficaces (ils disposaient de très peu de temps pour répondre), dans le cas présent, ils ne sont plus pressés par le temps et s’ils font alors appel à leurs savoirs, c’est qu’il s’agit de la façon la plus “ simple ” (la plus évidente) de résoudre le problème posé.

Les connaissances auxquelles font appel les élèves sont partagées. Nous nous retrouvons donc dans un cas identique à celui de l’expérimentation précédente où les joueurs faisaient également appel à ce même type de connaissances. Dans la situation présente, elles sont aussi le plus sûr moyen possédé par les élèves de convaincre les autres. Ils font appel à des connaissances que tout le monde accepte et partent ainsi des mêmes bases pour construire de nouvelles connaissances.

En ce qui concerne le niveau des élèves. Nous observons que dans le groupe où un des apprenants est d’un niveau supérieur à celui de ses camarades ; la confrontation n’entraîne pas la construction de nouvelles connaissances chez les élèves.

Les nouveaux résultats concernent la confrontation des élèves. Il semble qu’elle soit tout à fait propice à la mobilisation de connaissances diverses. Ainsi, dans la situation proposée ici, les élèves utilisent-ils des savoirs communs à tous pour répondre aux questions posées. Il est également intéressant de souligner que chacun participe à la résolution des tâches, aussi bien à celle de leur propre problème qu’à celle de leurs pairs. Ils ne se situent alors plus dans le cadre du contrat didactique les liant à leur professeure. Trouver les réponses aux questions posées devient une quête personnelle et collective dont le but est un nouvel apprentissage.

Suite à cette expérimentation et grâce aux résultats obtenus précédemment nous sommes donc en mesure de proposer des clefs qui font de la situation de recherche d’informations une situation propice à la mobilisation, l’utilisation et la construction de connaissances multiples.