Chapitre 2 - Cadre théorique

En choisissant de nous intéresser aux compétences acquises et mobilisées par les élèves de l'ISTP en situations professionnelles, nous nous éloignons d'une problématique de la didactique des sciences, puisque nous ne nous intéressons pas à une seule discipline. Sommes-nous alors encore dans ce champ de recherche ? Oui dans la mesure où l'on définit le didactique avant tout par l'étude des situations que l'on rend porteuses d'une volonté de formation (Chevallard, 1992). Une telle définition englobe alors des situations plus nombreuses et diverses, en particulier hors contexte scolaire, telles que les stages et ou les immersions plus longues d'élèves en entreprise (apprentissage, alternance, séminaires de formation), comme ce peut-être le cas à l'ISTP. C'est tout le sens du développement récent de travaux en didactique professionnelle, qui ne se définissent plus en référence à une discipline, mais à des pratiques professionnelles (Rogalsky et Samurçay, 1994 ; Education permanente, 1995).

Cette perspective de recherche nous rapproche d'autres disciplines qui ont depuis longtemps investi le champ des situations professionnelles, comme la psychologie et la sociologie du travail, ainsi que l'ergonomie. Il nous semble que la didactique professionnelle naissante, dans laquelle s'inscrit cette étude, a pleinement sa place à coté de ces disciplines traditionnelles d'analyse du travail, dans la mesure où la formation et l'apprentissage (au sens de ce qui est appris) sur les lieux de travail restent jusqu'à présent très peu étudiés. Un objectif majeur de cette thèse, en plus de répondre à la demande exprimée par l'ISTP, est de contribuer à l'élaboration d'un cadre théorique et méthodologique adapté à l'étude de tels phénomènes. Cette ambition ne peut cependant se faire sans recourir aux références tant théoriques que méthodologiques des champs de recherche sur le travail, qu'il convient de considérer dans une perspective propre à la didactique professionnelle.