Les réseaux socio-techniques n'échappent pas à des contraintes importantes liées à leur ancrage plus ou moins fort dans des espaces physiques délimités. Cet ancrage contribue à les stabiliser dans une certaine configuration, mais peut parfois aussi être une cause de déstabilisation :
Par exemple, il est difficile de bouleverser une ligne de production du jour au lendemain, surtout si les installations techniques sont importantes : déplacer un dispositif demandera plusieurs jours et posera de multiples difficultés. Ou encore, la répartition des acteurs de l'entreprise dans différents lieux de travail séparés par des murs contribue à créer certains rapprochements, privilégiés par une fréquentation plus accrue.
Au sein d'un même espace physique, peuvent se croiser différents réseaux socio-techniques, comme l'illustre la figure 6. De ce fait, l'ancrage des réseaux au sein des environnements de travail peut aussi être une cause de déstabilisation si l'un des réseaux crée des perturbations pouvant influer sur un autre réseau.
Pour prendre en compte ces effets, nous utiliserons le terme d'environnement de travail, qui réfère à un lieu physique délimité par des murs ou un autre type de séparation22 (bureau, salle de réunion, hangar abritant une ligne de production, hall d'accueil d'une entreprise, etc.) et qui a fait l'objet d'un certain agencement préalable. Cet agencement peut être très simple, comme dans le cas d'une salle de réunion, où ce sont simplement des tables, chaises et tableaux qui sont disposés d'une certaine manière. Il peut être aussi beaucoup plus complexe comme dans le cas d'un atelier de production où sont répartis physiquement différents objets techniques et acteurs.
Par exemple des barrières ou des vitres. Ces dernières sont une forme de séparation un peu particulière puisque l'isolation n'empêche pas la perception physique et limite plus ou moins l'audition.