Après avoir identifié et étudié l'impact des différents éléments des environnements de travail sur l'activité, nous allons maintenant revenir au rôle des compétences. On se souvient des arguments des partisans de la cognition située qui conduisent à réduire les compétences à des ajustements automatiques et routiniers et à en minorer le rôle.24 Cette conception des compétences n'est plus tenable dès que l'on s'intéresse à l'activité dans des situations de travail, au sein de réseaux socio-techniques complexes, comprenant à la fois de nombreux artefacts et acteurs, avec lesquels il n'est pas possible d'interagir de manière intuitive ou hasardeuse et dont les caractéristiques ne sont pas toutes entières déductibles d'un face à face. Dans ce cas, l'activité peut difficilement se passer de connaissances conceptuelles. Ce qui ne veut pas dire que les compétences d'un acteur professionnel comme un ingénieur de production soient uniquement composées de connaissances conceptuelles.
Dans ce qui suit, nous préciserons nos hypothèses sur la structure des compétences des élèves qui, selon nous, sont composées d'une grande variété de connaissances. Dans un deuxième temps, nous nous intéresserons aux processus possibles d'évolution de ces compétences.
Rappelons que ces arguments sont les suivants : - les environnements d'action contraignent l'activité de telle manière que celle-ci se réduit à des réactions ou des ajustements routiniers - ces environnements offrent assez de supports cognitifs externes pour que l'incorporation de connaissances soit inutile.