3.2.1 Le choix des moments de l'observation

Un premier choix très important a été celui des moments d'observation de l'activité de l'élève. Deux préoccupations ont guidé ce choix :

  • d'une part nous souhaitions avoir un échantillon le plus représentatif possible de l'activité globale de l'élève sur les 3 années de formation, pour pouvoir étudier une grande variété d'actions,

  • d'autre part, il s'agissait d'avoir des données permettant une analyse plus approfondie des logiques d'action au sein des environnements de travail.

Pour avoir un échantillon local très représentatif de l'activité globale, le mieux aurait été, a priori, de répartir les observations sur une durée très importante, par exemple une année entière, à raison d'une journée pour chaque période d'alternance. Mais du coup, le risque était d'avoir des actions très différentes, sans avoir une connaissance préalable de leur contexte, ce qui nous mettait d'autant plus sous la menace de mauvaises interprétations.

Pour cette raison, nous avons préféré concentrer les observations sur huit jours d'une seule période d'alternance (Période d'une durée de 4 semaines), située au milieu de la formation (environ un an et demi après le début de celle-ci). Ce choix était, selon nous, le meilleur compromis entre les deux préoccupations exposées ci-dessus pour les raisons suivantes :

Si l'on avait opté pour une période en début de formation, cela comportait le risque que peu d'actions du projet aient débuté, cette partie de l'alternance étant plus particulièrement dédiée à la découverte de l'entreprise et la définition du projet. De même, reporter nos observations sur une période d'alternance située en fin de projet posait le même type de problème, le projet risquant cette fois d'être en phase finale, avec des actions très orientées vers les bilans et les évaluations. A mi-parcours, on avait beaucoup plus de chance de voir nos deux élèves réalisant des actions variées et plus représentatives de leur activité tout au long du projet.

Se concentrer sur une seule période d'alternance permet d'avoir une relative continuité des préoccupations et contextes de travail de l'élève. Ceci évite de repasser par une phase souvent longue d'immersion préalable dans l'entreprise sans laquelle il est difficile de faire des observations pertinentes. La continuité est d'autant mieux assurée que les apprenants sont contraints d'organiser leur activité en entreprise en fonction de la durée de leurs périodes de présence au sein de celles-ci. Par exemple, des actions successives orientées vers la formation des opérateurs seront planifiées sur une période d'alternance.

Il y a eu huit jours d'observation pour chaque élève. Ce nombre n'a pas véritablement fait l'objet d'un choix clairement défini. Il s'est justifié lorsque nous avons considéré que le matériau recueilli était suffisant pour le temps de recherche qui nous était imparti. Ces jours n'ont pas été consécutifs. C'est en discutant avec les élèves, en fonction des prévisions d'actions qu'ils nous fournissaient, que les jours d'observation ont été déterminés au fur et à mesure de l'avancement de la période d'alternance. On a choisi les jours pour pouvoir accéder à des actions relativement variées, ce que n'aurait sans doute pas permis une concentration trop forte dans le temps du recueil des données.

Finalement, notre volonté était de tenir un équilibre entre une diversité des actions et le maintien d'une certaine cohérence et continuité entre elles. Il nous semble que la répartition d'environ huit jours d'observation sur une période d'un mois était la meilleure solution pour tenir correctement un tel équilibre.