2.2.1.2 Les analyses qualitatives (A1)

Le prélèvement des feuilles échantillons pour les analyses qualitatives ne se déroulent pas toujours dans la salle de pilotage de la machine (ex : acte n° 5093). Ces feuilles sont rapidement transportées, dans un premier temps, vers le bureau des Responsables Opérationnels et dans un deuxième temps, dans la salle d’archivage. En conséquence, lorsque S souhaite analyser des feuilles échantillons de la nuit, des jours ou des périodes d’alternance précédentes, il doit se rendre sur un de ces deux lieux (cf. actes n° 10251026, 20242028, 30373040).

Quand il a besoin de réaliser une analyse plus précise sur une des matières premières du papier qu’il soupçonne d’être à l’origine d’une impureté, S se déplace dans la remise, où sont stockées des petites quantités de matières premières à des fins d’analyse, ou bien dans le hangar de stockage des matières premières (cf. actes n° 30713072, 3083). Au cours de notre observation, il se rend aussi sur le site de production n° 3, plus exactement dans la salle de pilotage de la machine, pour prendre des feuilles échantillons (cf. actes n° 40814084).

L’exemple ci-dessous (cf. tableau 18) montre que le recueil des feuilles échantillons s’accompagne parfois d’interactions avec des acteurs de la production (opérateurs, responsables opérationnels). S leur demande des informations complémentaires lorsque celles déjà recueillies à l’occasion des analyses quantitatives sont insuffisantes (cf. acte n° 1025). Il les prévient aussi qu’il a pris les feuilles pour faire des analyses (cf. actes n° 3038, 4083, 5033, 5046).

L’étape d’analyse proprement dite se déroule dans le laboratoire R&D, le plus souvent selon la même succession d’actes (cf. tableau 19).

Cet exemple montre que le classement est relativement long (au moins une heure par feuille échantillon), même lorsque toutes les impuretés observées au microscope sont connues. Or, S fait souvent l’analyse de plus d’une seule feuille échantillon : deux feuilles classées le 25/03 ; quatre le 28/03 ; une le 2/04 ; une le 3/04 ; cinq le 7/04. On a donc ici confirmation du temps accaparé par ces analyses qualitatives, temps d’autant plus important que S fait parfois des analyses complémentaires, également coûteuses en temps, afin d’identifier une ou plusieurs impuretés (cf. actes n° 10501053, 1062, 2046, 2051, 30573062, 30853098, 50025004, 51175120, 51255134, 5136). Si la comparaison d’une impureté inconnue avec des échantillons ou des photos d’impuretés répertoriés dans la bibliothèque de défauts ne donne rien, S a recours à des tests physico-chimiques assez divers, soit sur les échantillons de papier fabriqué, soit sur des matières premières du papier (ex n° 3085 -> 3098). Les modes opératoires précis de ces tests sont donnés dans des classeurs au laboratoire (cf. tableau 20).

Ces analyses qualitatives se déroulent généralement dans une zone assez limitée du laboratoire R&D. S n’entre que très rarement en interaction avec d’autres acteurs pendant leur réalisation, hormis lorsqu’il sollicite l’expertise du technicien laboratoire. Nous reviendrons sur ce point plus en détail lors de l'étude des actions de sollicitation.