2.2.1.5 Combinaison de ces différents types d’analyses

S combine fréquemment ces différents types d’analyse pour réaliser des diagnostics sur les causes de non-propreté du papier. Certaines informations obtenues pour un type d’analyses peuvent être réutilisées dans un autre type.

La combinaison la plus courante est la suivante : lorsque S constate une hausse du nombre d’impuretés sur certaines feuilles échantillons, il décide d'analyser qualitativement celles-ci pour déterminer d’où viennent ces problèmes de propreté. Par exemple, le 7/04, quand le produit anti-poix provoque un nombre inhabituel d’impuretés, S augmente en conséquence le nombre de feuilles échantillons analysées (5 feuilles ce jour-là).

Mais les observations des installations peuvent aussi servir à comprendre un hausse subite du nombre d’impuretés ou l’apparition d’un certain type d’impuretés. Au cours de l’auto-confrontation, S nous a d’ailleurs expliqué que ses observations du circuit d’eau d’alimentation sont faites pour cela :

‘- S : A l'époque, j'étais persuadé que la qualité du papier dépendait beaucoup de la qualité de l'eau. Quand on avait des problèmes, j'allais voir plus souvent et quand on en avait pas aussi pour voir si l'eau était plus claire à ce moment-là, mais comme il y a toujours un temps de latence...
- O : Ca te permettait d'avoir un repère, s'il y avait un problème de flotte, voir si il y a des conséquences ?
- S : Je regardais s'il y avait des problèmes sur le papier, par exemple si certaines bobines étaient plus sales en masse hop j'allais voir au niveau de l'eau : ah en effet c'est plus trouble ..
- O : Ca te permettait de confirmer
- S : ouais. (Chroniques d'activité, élève 1)’

Il n’est donc pas juste de dire que S réalise ces différentes analyses en parallèle, car elles semblent sans cesse dépendre les unes des autres. C’est encore plus flagrant le jour de l’essai de produit anti-poix. Le tuteur sollicite fortement S pour qu’il donne, sur le champ, un avis sur les causes de cette hausse subite. S’agit-il de poix ? Dans ce cas le produit fait son effet et il est intéressant de poursuivre l’essai afin de nettoyer les conduites. Mais il s’agit peut-être d’une autre cause. Le produit n’y serait alors pour rien et il serait hasardeux et risqué financièrement de poursuivre l’essai. Devant l’urgence de la situation, S ne dispose pas immédiatement de son matériel d’analyse habituel. Il va procéder en plusieurs temps (cf. tableau 22).

Vient alors une deuxième phase, basée sur une analyse qualitative au laboratoire R&D, qui permet de confirmer que les impuretés sont bien en majorité de la poix, avec également des petits morceaux de rouille. La troisième phase est de retourner dans la salle de pilotage de la machine, pour voir comment évolue la propreté sur les feuilles échantillons. Il réinvestit alors les résultats de son analyse, comme le montre le passage suivant (cf. tableau 23).