2. Traits caractéristiques de l’activité
2.1 Analyse globale
2.1.1 Première approche
Comme pour l'étude de cas précédente, on donne ici un résumé de la reconstitution de l'activité de l'élève pendant les 3 ans de sa formation. Le tableau 1 donne les informations minimales permettant de comprendre l'analyse qui suit.
| 1ère année (sept 96 – sept97) dont 27 semaines en entreprise. |
Après lui avoir laissé quelques jours pour comprendre l'organisation générale de l'entreprise et du site de production, C, le tuteur entreprise de J lui demande de participer à un projet sur lequel il travaille depuis quelques temps : la mise en place d'une nouvelle machine de remplissage et de conditionnement des plaques A, sur la ligne de production 1. Pendant cette première année, J va ainsi successivement concevoir un petit dispositif de contrôle du niveau de produit, puis travailler sur la tête d'inoculation de la machine et enfin sur son dispositif d'approvisionnement en produit (appelé servante). C'est à la fin de cette première année que C quitte l'entreprise, étant remplacé par un autre ingénieur (L) nouvellement embauché. Le tutorat de J est prise en charge par P, un autre ingénieur du service présent depuis quelques années dans l'entreprise. |
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2ème année (sept 97 – sept 98) dont 29 semaines en entreprise |
Le nouveau tuteur de J lui propose un Projet centré sur l'amélioration de la ligne de production 2, où l'on fabrique des ampoules ou flacons de réactifs. Après discussion et accord de J et du tuteur ISTP le Projet est le suivant. Il s'agit, pendant 1 année, de mettre en place trois nouveaux équipements au sein de la ligne n°2: un dispositif semi-automatique de séchage des produits, projet déjà entamé par P, qui en est au stade de la fabrication chez le fournisseur, mais reste à mettre en place un dispositif automatique de contrôle optique du niveau de liquide dans les flacons, projet là encore déjà entamé par P, mais beaucoup moins avancé, puisque seul le cahier des charges fonctionnel de l'appareil a été élaboré, le fournisseur n'étant pas encore choisi enfin un projet pas du tout commencé, à savoir la conception et la mise en place d'une nouvelle machine de remplissage semi-automatique des flacons, en remplacement d'une ancienne, jugée trop vétuste. Puis, l'année suivante, J est chargé d'une réorganisation globale de la ligne de fabrication 2, à l'occasion de l'agrandissement prévu des locaux. Le Projet (au sens de l'ISTP) est donc en fait, une succession de quatre projets dans l'atelier de production des ampoules69. J commence par prendre connaissance des deux projets entamés par son tuteur. Tout au long de cette année, il traite en parallèle le suivi de la mise en place du dispositif de séchage par le fournisseur, et la sélection d'un autre fournisseur pour le système de contrôle optique. A partir d'avril 98, il commence le troisième projet par la rédaction du cahier des charges fonctionnel de la machine, suivie d'une étude des propositions des différents fournisseurs. Mais la mise en place et l'optimisation du dispositif de séchage des produits prend plus de temps que prévu. La conséquence est que J n'a pas terminé les deux autres projets au bout de cette année. En particulier le projet 3 (nouvelle machine de remplissage) a peu avancé, compte tenu aussi de la volonté d'étudier plus de propositions de fournisseurs qu'il n'était prévu au départ. |
| 3ème année (sept 98 – sept 99) dont 39 semaines en entreprise |
J consacre les premiers mois de cette troisième année à sélectionner le fournisseur final pour la machine de remplissage. Il abandonne le deuxième projet qui n'est pas totalement terminé (le dispositif est installé mais n'est pas totalement fiable). Ensuite, J partage les 10 derniers mois de l'année entre la mise en place de la machine de remplissage et la réorganisation globale de la ligne de fabrication 2. Cette dernière passe par une étude des flux de production et un réagencement en conséquence des machines de conditionnement dans les nouveaux locaux. Enfin, ce dernier projet se complexifie compte tenu d'une demande de la direction des ressources humaines d'aménager certains postes de travail de la ligne, afin que des personnes handicapées physiques légères puissent continuer à travailler. J consacre donc du temps à l'étude de ces postes de travail, tâche pour laquelle il est aidé par une ergonome (intervenante externe). |
Le découpage de nos chroniques en phase d'activité et leur regroupement par finalité nous a permis d'aboutir à la répartition présentée par le graphique 170. Les actions les plus fréquentes sont des actions à finalité de sollicitation (52%), de changement (19%) et d'information (16%), avec une forte dominante pour les premières, et des valeurs assez proches pour les deux autres. Les trois autres finalités d'action sont peu fréquentes : 6% pour les actions à finalité d'analyse, 5% pour les actions de coordination, et 3% pour celles d'auto-organisation.
Si l'on s'intéresse maintenant, année par année, à l'évolution de la fréquence de chaque finalité d'action (cf. graphique 2),71 on peut faire les constats suivants.
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Les sollicitations, et dans une moindre mesure les changements et les informations, sont, chaque année, les actions les plus fréquentes. La fréquence des sollicitations augmente fortement la deuxième année, tandis que celle des actions de changement et d'information évoluent peu sur les trois années.
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La fréquence des analyses chute la deuxième année, tandis que celle des coordinations augmente légèrement et progressivement chaque année. La fréquence des actions d'auto-organisation se maintient pendant les trois ans.
Voyons maintenant en quoi consiste plus précisément ces actions, finalité par finalité, dans l'ordre décroissant de leur importance.