Les actions de coordination ne sont pas toutes de même ampleur. Elles consistent :
soit à coordonner l'intervention d'un fournisseur ou d'acteurs d'un autre service de l'entreprise, en fonction de l'activité du service production ou bien de la disponibilité de J ou d'autres acteurs (CO1) (cf. PA n° 97, 134, 164, 174, 215, 217, 228, 230, 266, 296, 302),
soit à planifier et coordonner globalement l'ensemble d'un projet ou plusieurs projets impliquant plusieurs types d'acteurs (CO2) (cf. PA n° 59, 66, 222, 240, 271).
Les coordinations du deuxième type (CO2) sont plus complexes car il faut anticiper et coordonner des tâches beaucoup plus nombreuses, impliquant un nombre plus important d'acteurs que celles du 1er type qui sont beaucoup plus ponctuelles.
Or, on constate que les coordinations de premier type (CO1) sont plus fréquentes (cf. tableau 14). Compte tenu des nombreuses sollicitations de fournisseurs, il n'est pas étonnant que J coordonne parfois leur(s) intervention(s) dans les ateliers de production (PA n° 134, 164, 174, 228, 230, 296, 302) ou plus rarement au cours d'une réunion (PA n°215). Ce travail de coordination ne commence véritablement qu'à partir de la 2ème année, c'est-à-dire quand J a la responsabilité de ses projets, pour s'accentuer la 3ème année, avec notamment des projets de plus grande envergure comme la réorganisation de l'atelier (cf. tableau 14). Pendant la 1ère année, c'est vraisemblablement le tuteur de l'élève, responsable du projet qui se chargeait de ce travail de coordination.
1ère année (10/96 09/97) | 2ème année (9/97 09/98) | 3ème année (9/98 9/99) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||
E1 | I2 | E2 | I3 | E3 | I4 | E4 | I5 | E5 | I6 | E6 | I7 | E7 | I8 | E8 | I9 | E9 | I10 | E10 | I11 | E11 | I12 | E12 | I13 | E13 | I14 | E14 | I15 | E15 | I16 | E16 | I17 | E17 | I18 | E18 | I19 | E19 | T | ||
nPA | CO1 | 1 | 1 | 2 | 4 | 1 | 1 | 1 | 11 | ||||||||||||||||||||||||||||||
CO2 | 1 | 1 | 1 | 1 | 1 | 5 |
Détaillons la manière dont J coordonne l'intervention des fournisseurs lors des deux dernières années. Dans un premier temps, il demande aux personnels de production (en général l'encadrement, mais parfois aussi les opérateurs) quelles sont, selon eux, les périodes les plus adéquates pour l'intervention des fournisseurs. Il informe ensuite ces derniers des périodes proposées par la production.
Parmi les coordinations de premier type, on trouve aussi des coordination d'interventions d'acteurs internes de l'entreprise (cf. PA n° 217, 266). Mais elles sont beaucoup moins nombreuses que les coordinations d'interventions de fournisseurs. Une explication de cette différence est peut-être que le niveau d'analyse global est mal adapté au repérage de ces coordinations, dans la mesure où elles sont souvent plus informelles et laissent moins de traces dans les archives de l'entreprise et dans la mémoire de J et de ses tuteurs. Nous verrons si le niveau d'analyse local nous renseigne mieux sur ce point.
Les coordinations globales de projet sont peu nombreuses. La première année, J n'est pas responsable du projet auquel il participe, et n'est donc pas chargé de sa coordination. Les trois projets suivants (dispositif de séchage, dispositif de contrôle de niveau, dispositif de remplissage) sont définis globalement à la fin de la première année (cf. PA 52, 66), suite aux discussions avec ses deux tuteurs (ISTP et entreprise) et ne nécessitent pas ensuite des coordinations de grande ampleur. Seuls les deux derniers projets (postes conditionnement pour handicapés et réorganisation de l'atelier de production), définis plus précisément en début de troisième année, (cf. PA n° 222) nécessitent une coordination globale car ils s'inscrivent dans un réaménagement plus large intégrant plusieurs sites de production (cf. PA n° 240, 271).
Ces deux types de coordinations (CO1 et CO2) ont vers une fréquence plus forte de ce type d'action au fur et à mesure du temps de présence de J dans l'entreprise.