En résumé, les traits les plus caractéristiques de l'activité de l'élève J pendant ces trois années de présence dans l'entreprise E2 sont les suivants.
Des sollicitations de plus en plus nombreuses d'acteurs externes à l'entreprise (fournisseurs), afin que ceux-ci réalisent des modification techniques d'équipements de production. Ces fournisseurs sont sollicités tour à tour pour informer des prestations qu'ils peuvent réaliser, concevoir les dispositifs, les installer dans l'atelier et finalement résoudre les dysfonctionnements existants.
Des sollicitations également de plus en plus nombreuses d'acteurs variés de l'entreprise (tant hiérarchiquement que fonctionnellement). La plupart du temps, elles ont pour but de solliciter l'avis de ces acteurs sur les caractéristiques des dispositifs techniques envisagés. Plus ponctuellement, J demande à certains acteurs d'intervenir dans le cadre de ses projets.
Des sollicitations régulières du tuteur pour avoir des conseils sur des parties ponctuelles des projets, l'élève étant relativement autonome dans la conduite de la gestion de ceux-ci.
Des actions de changement qui sont principalement des modifications de dispositifs techniques et concernent moins fréquemment la formation du personnel ou le changement des règles organisationnelles, hormis lors du dernier projet en troisième année.
Des actions d'information sur l'avancement des projets en direction, d'une part de certains acteurs de l'entreprise, d'autre part, de l'institution de formation.
Peu d'actions d'analyse, de coordination et d'auto-organisation, par rapport aux autres finalités d'action, avec cependant une incertitude sur la fréquence de ces deux derniers types d'action, compte tenu des imprécisions potentielles de notre niveau d'étude. Cependant, même si la fréquence des actions de coordination était plus importante, il est fort probable que peu d'entre elles concernerait des coordinations de grande ampleur.
Le nombre très élevé de sollicitations augure déjà du nombre et de la variété des interactions humaines de J pendant les 3 ans de formation. Le graphique 7 confirme que les interactions les plus nombreuses ont lieu avec des fournisseurs, mais aussi que le tuteur entreprise est en contact fréquent avec son élève.
Grâce à ce graphique, nous pouvons mieux saisir la répartition des interactions avec les acteurs internes de l'entreprise. Il est remarquable que J rencontre le directeur du site et plusieurs responsables de service (production, contrôle final, services généraux) plus qu'occasionnellement. Il a donc fréquemment accès à des interlocuteurs de haut rang hiérarchique. De plus, ses interlocuteurs ne se limitent ni à son service, ni au service production, mais qu'il a des interactions avec pratiquement tous les services de l'entreprise.
Si l'on étudie maintenant la fréquentation des lieux de l'entreprise (cf. graphique 8) à partir de notre reconstitution de l'activité, il semble que J partage principalement son temps entre son bureau, et les ateliers de production, en particulier l'atelier ampoules. Notons également des incursions, apparemment peu nombreuses, mais variées, dans les bureaux de plusieurs responsables de service ou techniciens. Enfin, la fréquence d'occupation de salles de réunion semble confirmer le temps passé à ces réunions. Difficile cependant d'être plus précis sur les fréquences d'occupation des lieux, car J ne précise pas toujours là il agit. Le niveau d'analyse local devrait nous permettre une étude, beaucoup moins large dans le temps, mais beaucoup plus précise des lieux d'action de J.
A ce niveau d'analyse, l'étude des objets utilisés au cours des actions est encore plus délicate. Un rapide examen des objets mentionnés dans notre tableau de reconstitution de l'activité, montre les points suivants :
L'élève utilise fréquemment des outils de communication avec les fournisseurs et les acteurs internes de l'entreprise. Téléphone, fax, courriers électroniques ou papiers sont utilisés en fonction de l'urgence de la communication. De même, J a recours a des documents plus ou moins officiels (exemple Cahier des charges vs simple courrier de relance) en fonction du poids qu'il veut donner à sa communication.
J a aussi recours à des artefacts dotés de puissantes capacités représentationnelles, par exemple des ordinateurs équipés des logiciels AutoCad ou Excel, qui permettent de symboliser certaines caractéristiques des dispositifs techniques existants ou à concevoir, afin de les étudier précisément.
Enfin, J a de nombreuses interactions directes avec les dispositifs techniques concernés par ses projets, soit pour analyser leur fonctionnement ou soit pour les mettre au point.