2- La lutte contre l’habitat insalubre et le développement de l’offre spécifique

Face à une offre réelle notoirement insuffisante, l’alternative offerte aux populations démunies se résume globalement à ce que l’on a désigné précédemment comme les formes traditionnelles de logement spécifique. Celui-ci a en effet pris des formes diverses, classifiées pour les besoins des enquêtes dans le cadre de la lutte contre l’insalubrité en cinq grandes catégories :

A ces formes traditionnelles s’ajoutent les nouvelles formes institutionnelles autrement dit les structures de relogement mises en place par les pouvoirs publics dans le cadre de la lutte contre l’habitat insalubre, les deux formes s’articulant dans un rapport de complémentarité et de substitution.

L’offre de relogement développée dans le cadre de la lutte contre l’habitat insalubre, comme le versant positif des opérations de démolition se présentera en effet moins comme une réelle mise en oeuvre de formes institutionnelles nouvelles que comme une tentative de récupération de ces formes traditionnelles du logement précaire.

Les modes de déclinaison (normalisation, localisation, peuplement, gestion...) de cette offre vont être le lieu de mise en oeuvre des logiques que porte en elle la conception différentielle des populations, rendant par là même pertinente la question de l’instrumentalisation du logement comme outil de gestion politique des populations concernées.

Une typologie esquissée au milieu des années 1960 témoigne de l’enjeu que représentent ces populations pour les pouvoirs publics qui formalisent par cette synthèse une vingtaine d’années d’expériences en la matière. Si la problématique du relogement n’a été intégrée que tardivement dans l’appréhension des problèmes relatifs à la lutte contre l’habitat insalubre, des solutions partielles ont souvent été expérimentées.

La mise en place d’une politique globale et volontariste va donner à ces expérimentations un cadre institutionnel pour se développer. Cette typologie apparaît ainsi comme une reconnaissance et un état des solutions existantes et en même temps comme une sorte de mode d’emploi de ces outils. Une double entrée, par les solutions qui sont souvent des produits-logements et par les populations destinataires appréhendées selon une classification issue de modèles normatifs idéologiques combinés à quelques caractéristiques sociologiques, permet de définir cinq formules types de relogement des occupants des bidonvilles :