2- L’évolution de la production de logements sociaux dans la COURLY (1975-90)

Le recensement des logements sociaux à un niveau fin (communal) est difficile à établir pour les années 1970. Nous nous référerons ici à une étude réalisée en 1972 par J. Bonnet sur l’agglomération lyonnaise174 dont les données nous serviront à placer un repère c’est-à-dire à situer le parc social sur lequel les transformations à venir (la réforme) vont s’exercer, afin d’en mesurer la véritable ampleur.

Les caractéristiques de ce parc sont le résultat des politiques menées dans le cadre de l’expansion urbaine depuis la fin de la guerre. L’effort public dans le domaine de la construction se traduit dans les quelque 50 000 HLM auxquels il faudrait rajouter les autres formes de logements sociaux de standing supérieur (ILM, ILN) et inférieur (PSR, PLR). L’ensemble de ces segments du logement social forme une offre conséquente qui ne suffit pourtant pas à satisfaire les besoins correspondants.

L’importance du centre (Lyon-Villeurbanne) est à rapporter à sa taille dans la structure de l’agglomération. L’importance de ces territoires centraux dans l’offre sociale résulte d’un effet de structure et d’inertie qui occulte l’orientation très fortement orientale de la construction sociale des trente glorieuses. Les grands ensembles et les ZUP qui ont concentré la majorité de cette offre ont en effet été édifiés, le plus souvent, dans les banlieues est et sud de l’agglomération tandis que les autres formes plus valorisées de logements sociaux ont bénéficié de choix de localisation plus judicieux.

Au moment où la politique des grands ensembles est officiellement remise en cause à travers la circulaire Guichard, l’agglomération lyonnaise apparaît comme ayant été l’un des hauts lieux de sa mise en oeuvre. Dans les prévisions du PME du groupement d’urbanisme de la région lyonnaise qui est une sorte de transposition des dispositions du PUD, les ZUP et les zones d’habitation entrant dans cette catégorie de grands ensembles constituent effectivement des engagements importants. Même si toutes les opérations programmées n’ont pas été réalisées, la part des grands ensembles dans le parc lyonnais est conséquente et représente près de 36 000 logements en 1972175.

message URL FIG28.gif
Figure n°28 : Les logements sociaux HLM dans l’agglomération lyonnaise au 1er septembre 1972

Source : J. Bonnet, op. cit.

Notes
174.

J. Bonnet, 1972

175.

cf. J. Lojkine, op. cit., annexe 5.1, pp.245-247.