Le fonctionnement du système local de production et de gestion du logement social classique se traduit par une inégalité d’accès et une exclusion des catégories les plus démunies. Il apparaît dès lors légitime de rechercher quelle structuration particulière se met en place pour ces catégories spécifiques : une société ne peut en effet sécréter continuellement des exclus sans se donner les moyens d’une régulation permanente et efficace295, il s’y organise tout naturellement un système dédié à ces populations, qui remplit un rôle de sas et de soupape.
Les acteurs qui portent, à chaque moment, le projet social de lutte contre l’exclusion par le logement se constituent en un système qui s’accapare ce projet et en porte les enjeux. Il s’agit ici d’approcher et de caractériser le mode de fonctionnement et de régulation de ce système dont le dynamisme doit beaucoup à certaines prédispositions locales.
En effet, la sensibilisation de longue date des acteurs locaux à la question du logement des plus démunis explique l’accueil favorable fait aux dispositifs de la loi Besson et c’est dans la mobilisation des acteurs autour d’un projet collectif fédérant diverses initiatives antérieures qu’il faut rechercher le point de départ des évolutions qui se sont dessinées depuis le début des années 1990 dans le fonctionnement du système d’acteurs qui se constitue pour la mise en place des nouvelles orientations en faveur du logement des plus défavorisés.
cf. M. Foucault, 1975