a- PLATS acquisition-amélioration : analyse des coûts et recherche de déterminants

Les résultats de l’analyse des croisements de variables et des tests de khi-deux sont présentés ici uniquement pour les modalités pertinentes, c’est-à-dire présentant des caractéristiques significatives par rapport à la problématique de maîtrise des coûts Pour le PLATS acquisition-amélioration, il s’agit des modalités relatives à la localisation, à la typologie du bâti, à l’origine foncière de l’acquisition, au type de maître d’ouvrage menant l’opération et aux actions de relogement accompagnant généralement des opérations en sites occupés.

La localisation : Il existe une liaison forte entre la localisation (variable secteur) et le type de bâti316 suivi de l’origine foncière et du prix de revient discrétisé, qui se résume en termes de surreprésentation et de sous-représentation. Ces deux tendances de la production s’articulent autour d’un noyau moyen qui n’est donc pas évoqué justement parce qu’il n’a aucune spécificité par rapport à l’ensemble de la production (sauf bien sûr celle d’en être le point moyen).

L’hypercentre connaît une tendance forte à la surreprésentation du collectif mixte PLA/PLA-TS (bâti C). Cela veut dire que de tous les types de bâti existant, celui-ci y est particulièrement fréquent (au détriment des autres). L’explication par la structure du parc n’est pas valable car il s’agit d’une liaison qui se situe justement au-delà du simple effet de masse dont la relation calculée tient compte : la surreprésentation est ici donnée par rapport au poids de chaque modalité dans la production totale. On peut donc interpréter ce type de bâti comme caractéristique de l’hypercentre. Celui-ci se caractérise317 donc par un logement en collectif mixte PLA/PLA-TS dont le prix de revient m²SH se situe bien au-dessus de la moyenne et approche le prix plafond, et dont l’occupation amène souvent à procéder à un relogement tiroir pendant les travaux. L’origine foncière implique une collectivité locale, soit en vente directe soit en préemption.

Le Centre est lui caractérisé par un prix de revient bien aligné sur la moyenne générale. Il s’agit plutôt de programmes PLA-TS seuls, sans PLA, avec une orientation vers la maison individuelle. Le foncier, plutôt en dessous de la moyenne, est d’origine privée.

Le secteur Coteaux Ouest est caractérisé l’activisme des associations agréées. Elles y acquièrent des logements privés au prix le plus élevé (foncier plafond) dans lesquels le minimum de travaux est réalisé, en présence des locataires.

Le Val de Saône ne présente d’autres spécificités que de faire le minimum de travaux dans des programmes ne comprenant que du PLA-TS.

La Plaine de l’Est est caractérisée tout d’abord par les copropriétés récentes dégradées dont l’amélioration s’accompagne le plus souvent du relogement des locataires pris en charge par l’organisme HLM maître d’ouvrage. Le prix de revient global est en dessous de la moyenne, avec un foncier, des travaux et une surface tous dans la moyenne.

Le secteur Rhône amont est caractérisé par un montant d’acquisition foncière très bas, qui s’explique pour partie par le bail emphytéotique (réservé aux organismes HLM) sur des ensembles mixtes PLA/PLA-TS. Malgré un montant de travaux très élevé, le coût global reste bien en dessous du prix moyen.

Le secteur Rhône aval justifie la palme des prix de revient les plus bas par le type de logement (copropriété récente dégradée), son mode d’acquisition (préemption) et le maintien des occupants dans les lieux lors de travaux somme toute peu importants.

Le bâti : Le type maison individuelle est caractérisé bien évidemment par la grande surface des logements et leur localisation dans le Centre.

La copropriété simple est surtout le fait des associations agréées (donc opérations sans PLA). L’acquisition sur le marché privé est au-dessus de la moyenne, aussi les travaux (ou plus précisément leur montant) sont-ils réduits au minimum.

La pleine propriété mixte (bâti C) est au contraire le fait des organismes HLM. C’est dans ce type de bâti que les travaux sont les plus élevés et les actions de relogement fréquentes. Ce sont des logements situés dans l’hypercentre que ces opérateurs captent avec le concours des collectivités locales en préemption ou en bail emphytéotique. La faiblesse du niveau du foncier qui en résulte est cependant vite comblée par lesdits travaux, avec à la sortie le prix de revient le plus élevé.

La pleine propriété entièrement PLA-TS (bâti D) est caractérisée par les logements du Centre, de taille moyenne voire petite, acheté au privé à un coût foncier relativement bas. Les travaux y sont par contre importants, peut-être majorés par le maintien dans les lieux. Mais le prix de revient global y reste dans la moyenne, avec une tendance à la dépasser.

La copropriété récente dégradée (B’) présente des affinités avec les secteurs Plaine de l’Est et Rhône aval. Le prix de revient de ces logements pas très grands est de loin le plus bas. La proposition relève souvent d’une préemption et les opérateurs HLM concernés prennent en charge le relogement définitif des occupants.

Notes
316.

Le tableau croisant Secteur (7 modalités) et Type de bâti (5 modalités) donne un khi-deux=526, très supérieur à celui observé sur la table (khi-deux=43 au seuil de 1%). Cela signifie qu’on peut affirmer avec seulement 1% de chance de se tromper qu’il y a dans la répartition de la production un lien entre Secteur et Type de bâti. La décomposition de ce khi-deux global entre les différentes cases du tableau (khi-deux partiels) permet de voir quels sont les couples qui participent le plus à cette liaison.

C’est cette analyse du khi-deux qui est appliquée à tous les autres tableaux dont seuls les plus significatifs (donc les plus intéressants) sont retenus et interprétés.

317.

Il s’agit bien d’une caractérisation par rapport à la production de logements PLA-TS acquisition-amélioration