Introduction

Notre étude nous amène à nous poser une première question fondamentale : y a t-il un futur prometteur pour les P. M. E. et P. M. I. des économies émergentes de l’Amérique Latine (en particulier au Mexique) ?

L’analyse faite par Olivia SARAHI ANGELES CORNEJO, “ Evolución de las Micro, Pequeñas y Medianas Empresas, 1997 ” souligne la fragilité des P. M. E., surtout celles des pays en développement comme le Mexique où elles emploient environ 80 % de la main d'œuvre, pourcentage qui rend la situation très préoccupante.

L’auteur souligne que les P. M. E. doivent faire face non seulement à leurs propres problèmes internes et locaux, mais aussi à des situations nouvelles et imprévisibles.

En effet la vitesse des changements bouleverse les P. M. E., et génère des situations difficiles à contrôler, selon l’analyse d’Isabel RUEDA PEIRO (cf. “ Las Micro, Pequeñas y Medianas Empresas en México ”, 1997).

Certes, la globalisation a permis d’avoir une croissance économique de plus de 7 % au premier semestre 2000 selon le Président du Mexique ( du 1° Dec,1994 à 30 Nov. 2000) le Dr. E. ZEDILLO. Le 14 août 2000, le Président a déclaré “ ce chiffre est le taux de croissance économique le plus élevé depuis plus de 25 ans ”(bien entendu en termes macroéconomiques). Il faut signaler aussi que des P. M. E. et P. M. I. à Mérida ont réussi à surmonter leurs crises 6  : selon les chiffres, le taux de “ chômage ouvert ” a diminué de 2,14 % en mai 2000.

En réalité, en termes de “ Micro-économique ou de gestion des entreprises ”, les P. M. E. les plus faibles ou celles dépourvues d'indicateurs et de moyens de contrôle ne disposent pas des informations, quantitatives et qualitatives, internes et externes pour réagir vite.

Elles font faillite et les emplois disparaissent avec elles. De plus, elles n’ont pas les moyens de faire face aux firmes étrangères qui viennent s’installer au Mexique, attirées par la main d’œuvre bon marché.

C’est la raison pour laquelle nous avons lancé sur le terrain, dans cinq P. M. I. du Yucatán, au Mexique le modèle d’information socio-économique “SIOFHIS”.

SIOFHIS est un système d’informations opérationnelles et fonctionnelles humainement intégrées et stimulantes, développé par l’ISEOR.

La plupart des firmes, en particulier les P. M. E. et P. M. I., ont des difficultés à maîtriser ou contrôler leur croissance. La figure ci-après développée par l’ISEOR d’un trèfle déséquilibré ou mal formé, montre clairement cet exemple.

Figure 1 : Le trèfle Symbole d’analyse de l’entreprise selon la démarche socio-économique (SAVALL-1985)
Figure 1 : Le trèfle Symbole d’analyse de l’entreprise selon la démarche socio-économique (SAVALL-1985)

Cette image montre la démarche à suivre par la voie d’un diagnostic.

Cette malformation est présente dans la plupart des P. M. E. et P. M. I. au Yucatán, qui sont en phase de croissance. Voici le trèfle en espagnol :

Ce modèle a été testé et mis en œuvre dans plus de mille firmes, dans 26 pays du monde, par le Dr H. SAVALL et son équipe de chercheurs.

Ref : H. SAVALL et V. ZARDET – Maîtriser les coûts et les performances cachés.

Le contrat d’activité périodiquement négociable. Prix Harvard l’expansion de Management Stratégique, Préfaces de Marc-André Lanselle et de Jean-Marie Doublet, Economica 1987, 2ème édition augmentée 1989, 3ème édition 1995.

Pour ce qui concerne la mise en œuvre du modèle d’information socio-économique dans des P. M. E. Mexicaines nous avons présenté ce travail en trois grandes parties :

Un de nos objectifs, était de prouver l'efficacité du modèle socio-économique dans des délais très courts.

Dans ce document, nous expliquerons le déroulement de la mise en œuvre du modèle “ SIOFHIS ” et les résultats d’expérimentation dans les 5 P. M. I. mexicaines.

Durant toute une année (juillet 1998 à nov.1999), mes élèves et moi-même, avons travaillé sur le terrain, simultanément dans cinq P. M. I. du Yucatán : deux firmes alimentaires, deux d’habillement et une société chimique.

Le déroulement de nos travaux a suivi trois grandes étapes :

Ces étudiants ont tout d’abord suivi une formation sous ma direction, et ensuite, une fois embauchés, ce sont eux qui ont conduit la mise en place et le développement du modèle dans chaque P. M. I., sous ma responsabilité méthodologique.

Je tiens à souligner le vif engagement dont ont fait preuve les stagiaires dans le programme de mise en place du modèle d’information socio-économique, et surtout la manière intelligente qu’ils ont eue de faire face à certaines difficultés rencontrées.

Photographie N° 1 : stagiaires de l’Institut Technologique de Mérida.
Photographie N° 1 : stagiaires de l’Institut Technologique de Mérida.

Ci-dessus les stagiaires (responsables du Tableau de Bord de Pilotage), et acteurs de la mise en œuvre du modèle, aujourd’hui ils sont auteurs de changements dans les cinq P.M.I. au Yucatán, Mexique. Ils développent des nouvelles actions vers la performance de ces firmes.

A l’heure actuelle, 100% d’entre eux se trouvent dans un processus synergique et symbiotique avec le personnel des organisations étudiées et leurs dirigeants. Au cours d’une réunion d’évaluation qui s’est déroulée le 31 mars 2000, les stagiaires ont présenté les résultats obtenus, tout en montrant leur confiance en soi, leur assurance et leur maîtrise du sujet lors de leurs interventions.

Il faut aussi signaler la participation active des dirigeants des entreprises étudiées pendant cette réunion. Un bon exemple a été le cas du directeur de la boulangerie “ EL R.,  ”, boulanger de formation, et doté d’un esprit entrepreneur sérieux et enthousiaste, c’est aujourd’hui un ardent défenseur du modèle d’information socio-économique.

Photographie N° 2 : Séance d’évaluation du modèle socio-économique 
Photographie N° 2 : Séance d’évaluation du modèle socio-économique 

Soulignons la rapidité avec laquelle les cinq firmes ont réagi et développé des stratégies de consolidation et des processus de  restructuration de leur organisation pour s’adapter à leur croissance, à l’image de “ P. R ”. (entreprise de produits apéritifs “ amuse-gueule ”). Les dirigeants de “ K.S.A ”., ont proposé aux quatre autres P.M.I, de s’allier pour bénéficier d’économies d’échelle.

“ I.T. ” est une bonne illustration de l’efficacité du modèle que nous avons développé dans la gestion de la croissance. Cette entreprise a connu une croissance interne et externe significative en 1999 et un taux de croissance de 100% est prévu pour 2000. Cette P.M.I. comptait en septembre 1998 une seule unité de production. Elle en compte aujourd’hui trois.

Photographie N° 3 : Un autre aperçu de la séance d’évaluation 
Photographie N° 3 : Un autre aperçu de la séance d’évaluation 

Le cas des casquettes (bonnets) et broderie “ G.y.B ” le P.D.G., est remarquable par la vitesse de consolidation, il a démontré l’efficacité du modèle dans le processus de “ Toilettage ” de l’organisation.

Les dirigeants de “ K.S.A. ” (produits chimiques et plastiques), sont deux ingénieurs industriels, aujourd’hui ils sont conscients de l’importance d’avoir éliminé un pourcentage représentatif de coûts cachés et mettent en place à présent un système de gestion départementale  par centre de coûts et un contrôle budgétaire stratégique.

Pendant la mise en œuvre du modèle d’information socio-économique, l’ensemble des P.M.I. étudiées a rapidement bénéficié :

En un mot, de “l’amélioration ” de la qualité de vie socio-économique.

L’efficacité de ce modèle a donné confiance et réduit le stress chez les dirigeants, grâce à l’information pertinente et fiable.

L’expérience vécue nous encourage et nous motive pour poursuivre des recherches futures, afin de prouver la capacité du modèle dans le cas particulier du Mexique et d’aider au “ REDRESSEMENT 9  ” des firmes en difficultés ou proches de la faillite ! .

Afin de structurer le travail développé pendant les trois dernières années (1997/2000), et les mille pages de données sur les cinq P. M. I., nous avons élaboré un plan de thèse en suivant une méthode d’arborescence des idées-clés et des hypothèses.

Ainsi, dans la première partie, nous soulignons :

Dans la deuxième partie, nous avons mis en évidence les points suivants :

La troisième partie situe le modèle dans l’environnement théorique : lien entre le modèle socio-économique “ SIOFHIS ” utilisé au Yucatán d’une part et la théorie de la contingence (dite aussi : situationnelle), l’analyse Systémique multidisciplinaire socio-économique, et les théories des organisations d’autre part, car la plupart des théories du management et de conduite humaine ont été présentes tout au long de notre intervention.

Les cinq P.M.I. ont servi de laboratoire pour constater les difficultés qu’elles traversent, leurs points communs ainsi que pour établir la base de changement de “Paradigme” de leur proche avenir.

La bibliographie met particulièrement en relief les travaux mexicains et latino-américains qui ont été utilisés.

Des documents illustrant la mise en œuvre du modèle sont fournis en annexes, il existe notamment, un CD-ROM interactif de présentation originale (en espagnol) des diagnostics “ effet Miroir ” réalisés auprès des cinq P.M.I. du Yucatán ainsi que des vidéos et des photos de ces témoignages ainsi qu’une synthèse en espagnol et des résultats des cinq expérimentations. Le CD-ROM a servi pour les présentations aux dirigeants et à mes élèves au Yucatán.

Notes
6.

París.- Jun (NTX).- La situación del mercado de trabajo mejoró en los 29 países miembros de la Organización para la Cooperación y el Desarrollo Económico (OCDE) en los que entre 1998 y 1999 cayó la tasa media de desempleo, reveló un reporte de la organización. Según el informe anual sobre Perspectivas del Empleo, la tasa global de desempleo de la zona OCDE, que integran países de Europa occidental, Estados Unidos, Japón y México entre otros, descendió 0.3 por ciento en él periodo analizado, y se situó en un 6.6 por ciento de media.

México, D.F., a 20 de junio (FINSAT).- En mayo del año en curso, la Tasa de Desempleo Abierto (TDA) fue de 2.14 por ciento de la Población Económicamente Activa (PEA), informó el Instituto Nacional de Estadística, Geografía e Informática (INEGI) en su informe mensual. Por su parte, las TDA por ciudad más bajas se observaron en Acapulco, Ciudad Juárez, Manzanillo, Tijuana, Cancún, Celaya, Nuevo Laredo, Oaxaca, La Paz, León, Irapuato, Tepic, MÉRIDA, Mexicali y San Luis Potosí.

*.

Culturel : en effet, dans les P. M. E. et P. M. I. des pays en voie de développement, il faut tenir compte des différences culturelles (organisationnelles, régionales, ethniques et linguistiques) qui sont une des causes des problèmes de compréhension et de communication au sein des entreprises.

7.

Thomas KUHN ,  “ LA STRUCTURE DES RÉVOLUTIONS SCIENTIFIQUES ”,Édit. FLAMMARION,Paris 1970.pp.238. L’auteur cite la problématique de compréhension linguistique et de traduction, et fait référence à un autre article de W .V.O.QUINE,  “ WORD AND OBJET ”(Cambrige, Mass, and N.Y.) “ LINGUISTICS AND ETHNOLOGY IN TRANSLATION PROBLEMS ” édité par DEL HYME “ LANGUAGE AND CULTURE IN SOCIETY,(New York, 1964, pp.90-97).

8.

Marc BONNET. Professeur à l’Université Lumière Lyon 2, Directeur adjoint de l’ISEOR . Dans son Article Illettrisme et Emploi.. 1998, page. 14 souligne : “ un handicap d’illettrisme : Les personnes ayant été scolarisées et ne maîtrisant pas suffisamment l’écrit (au Mexique, en plus la lecture) pour faire face aux exigences minimales requises dans leur vie professionnelle, sociale, culturelle et personnelle. ”

9.

Selon le dictionnaire Larousse Dr. Fisc. Correction conduisant à une majoration des sommes dues au titre de l'impôt.Pratique qui n’est pas de tout courant eau Mexique, toutefoi utilisée dans certains cas des grandes firmes afin d’éviter la faillite et par conséquent la perte d’emplois, mais dans le sens de redressement Administratif / Gestionnaire au Mexique n’existe pas, comme c’est le cas en France à HEC Entrepreneurs Dirigé par M. Robert PAPIN.

10.

1. Éloignement, écart entre des choses

11.

Thomas KUHN , a signalé : “ le sens des mots change complètement selon le contexte, et encore plus, par fois entre experts du même domaine ”, Aussi parce que même l’Espagnol et le Français ont la même origine Latine, il y a des exemples très remarquables de sens différents, et de différences selon le contexte. Comme par exemple : en Français Nombre est lié au sens de Numéro ou chiffre numérique, et Numéro est presque pareil en Espagnol, et Numero signifie la même chose, Mais Nombre signifié Nom en Espagnol. Autre exemple très important à signaler est le mot Gestion, ceci s’écrit presque pareil “ Gestión ” en espagnol, mais dans l’Espagnol au Mexique et dans le secteur privé à un outre sens ou contexte. Ceci exprime l’idée d’actions, pas de fonction, et ce dans le secteur Public un mot plus courant.