1.1.2 - L’environnement des P. M. E. mexicaines

Les crises économiques successives subies par le Mexique ont concouru à la faillite de nombreuses P. M. E., les conséquences sociales de ces crises ayant été aggravées par une hausse démographique très importante (53,4 % de la population a moins de 16 ans). Cette situation critique a accentué les faiblesses de gestion de ces P. M. E., notamment dans les années 1982, 1987 et 1995 avec l’apparition de l'effet "Tequila" nommé ailleurs effet "Domino". Confrontées de plus à une profonde modification de leur environnement concurrentiel, les P. M. E. et les P. M.I. au Mexique traversent aujourd’hui une crise unique dans leur histoire.

Durant la forte période de croissance qu’a connu le pays dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, la politique économique du gouvernement mexicain s’appuyait sur un système protectionniste protégeant largement les entreprises du pays vis-à-vis de la concurrence extérieure.

A la fin des années 80, l’intégration du Mexique dans les accords du GATT a sonné le glas de ce cadre protectionniste. Les années 90 ont vu se multiplier les alliances commerciales avec ses voisins nord-américains et ses “ frères ” latino-américains comme le Chili. A présent, de nouveaux marchés sont mis à jour par des accords conclus avec l’Union Européenne et Israël.Ces accords internationaux offrent des perspectives de croissance commerciale sensible et peuvent être porteurs, par ce fait, de création d’emplois pour le pays.

Toutefois, un certain nombre de P. M. E. ne peuvent maîtriser l'apparition de la concurrence étrangère par manque de culture administrative ou de gestion et d'un contrôle de gestion formalisé. Il est donc indispensable, pour les P. M. E., d'établir des bases solides de gestion destinées à asseoir leur position dans leur secteur économique et à faire face aux variables internes, mais aussi externes.

Une des caractéristiques du Mexique est d'être un pays d'extrêmes et de contrastes. L'explosion démographique est à souligner : 100 millions d'habitants estimés pour l’année 2000 (source "I.N.E.G.I. ¹⁷ "), avec un taux de croissance annuel de 1,8 %, qui conduirait à une population de 200 millions d'habitants dans quarante ans ?

Le pays compte aujourd’hui 30 millions d'étudiants (source S.E.P, Ministère de l’Education au Mexique), soit la population de plusieurs pays . Presque 50 millions d’habitants ont moins de 16 ans dont un pourcentage très élevé (pas de statistique disponible) effectue des travaux non déclarés. Le secteur public et les services ont permis une légère amélioration de l'emploi (mai 1997, source I.N.E.G.I. ¹⁸ ).

Pourquoi est-il important de réduire le manque d'emplois ? Signalons qu’au Mexique “ chômage ” et “ manque d’emploi ” n’ont pas le même sens.

Deux principaux maux à surmonter doivent stimuler les efforts dans la création d’emplois :

• Eviter une crise sociale plus grave, il faudrait créer entre 900 000 et 1 000 000 emplois nouveaux par an pour faire face aux nouveaux demandeurs d'emplois (les 50 millions de personnes de moins de 15 ans qui arriveront bientôt sur le marché du travail) et à ceux qui perdent leur emploi.
• Assurer une meilleure répartition des emplois dans l'ensemble du pays, lutter contre l'exode rural et éviter la concentration de la population dans des mégalopolis. En effet, les villes de Mexico (20 millions d’habitants), de Monterrey et de Guadalajara (environ 5 millions d’habitants) représentent à elles seules un peu plus de 25 % de l'ensemble de la population mexicaine.