Des interrogations à considérer

Compte tenu de l’ensemble de ces phénomènes propres au Mexique mais aussi probablement à bon nombre d’économies émergentes, on peut s’interroger sur le positionnement et le devenir des P. M. E. :

  • Les traités de libre-échange entre plusieurs pays peuvent-ils aider à réduire le manque d'emplois ?
  • Si la réponse est positive, dans quel délai?
  • Les dirigeants des P. M. E. ont-ils la formation de gestionnaire adéquate pour y faire face ? Le niveau de formation des salariés est-il suffisant ?
  • Quels sont les moyens engagés en termes de formation continue et quelle est leur adéquation?
  • Est-ce que les programmes d’entrepreneurs, pour la création des entreprises, se sont adaptés à cette donne?
  • Quel est le vrai niveau de conscience de cette situation chez les dirigeants?
  • Les dirigeants sont-ils prêts à remettre en cause leurs façons de gérer leur entreprise ?
  • Quels sont les véritables atouts des P. M. E.?
  • Les mêmes variables affectent-elles toutes les P. M. E.?
  • Quels sont les facteurs internes et externes sources de faillite pour les P. M. E. ? Existe-t-il un moyen de réduire le taux de faillite, notamment dans les cinq premières années ?
  • Y a-t-il un modèle de gestion à suivre pour les P. M. E., tel le “ Total Quality Control ” ?
  • Le manque de formalisation dans leurs modèles de contrôle, et plus particulièrement le contrôle de gestion semble être un des principaux problèmes à résoudre.
  • Les modèles de contrôle de gestion peuvent-ils aider les P. M. E. à réduire la faillite ?
  • Nous pourrions sans mal allonger la liste des questions sur ce sujet. Mais il arrive un stade où l’on doit apporter des réponses concrètes et réagir !

Autres réflexions :

Comment peut-on améliorer l'efficacité socio-économique des P.M.E. et P.M.I., au Mexique (plus particulièrement du secteur manufacturier et agro-industriel du sud-est mexicain) ? Est-ce possible par le biais de la mise en place d'un système d'information socio-économique

( aussi près du contrôle de gestion ) ?

Pourquoi faire?

  • Parce qu’au Mexique il y a des soubresauts économiques, (un peu réduits grâce à l’Alena), une croissance de 7% pour 1998, et estimée entre 6 et 7 % pour 1999. Il faut à cela ajouter une explosion démographique alarmante (l’analyse faite par l’Ing. Gilberto Borja Navarro, “Estrategia Industrial para México" 19 ).
  • Parce qu’il y a un fort chômage et un taux de criminalité élevé.
  • Parce qu’il y avait en septembre 1998, 28 millions d'étudiants aux niveaux moyen et supérieur. ( 20 ), et aujourd’hui il y en a 30 millions (rapport“ Informe ” Présidentiel, 1199 / 2000).
  • Parce qu'il y a beaucoup de faillites de P.M.E. et P.M.I. selon l’analyse de MAZA Antonio / PAEZ Alejandra. “  Causas de Mortandad de la Micro y Pequeña Empresa  ”. 21

La mise en place de contrôles tels que celui des coûts cachés est indispensable pour les P.M.E. et les P.M.I.

Comment réduire le taux de faillites de P.M.E. et P.M.I, et augmenter le nombre d'emplois?

Le gouvernement et le syndicat patronal ont la volonté de faire face à ce problème et de mettre en œuvre les moyens nécessaires. Alors que le Mexique a les ressources nécessaires pour devenir une puissance économique, il ne peut réduire ces problèmes par des traités commerciaux.

Lorsque nous avons commencé ce travail (1987), la création d'entreprises ne correspondait pas au nombre d'emplois supprimés par des faillites. Autres inquiétudes qui attirent notre attention est :

La disparition des firmes, surtout dans les P.M.E et P.M.I., nous conduit à supposer, qu'une des causes de difficultés réside dans le manque de contrôle de gestion et de qualité, en plus de la comptabilité et de la gestion de trésorerie.Nous croyions en la mise en place de contrôles, comme celui des coûts cachés, ils sont indispensables pour les P.M.E. et P.M.I. pour les aider à résoudre ces problèmes.

Tout cela nous a conduit à faire une analyse "intra-organisationnelle" de type “ recherche – action ” dans des P.M.E. et P.M.I. mexicaines.

Claude Ménard, souligne dans son livre 22 : "La perte de contrôle, qu'on peut l'interpréter comme la cause de la dispersion des décisions." . Donc les décisions sont liées au contrôle .

Dans les P.M.E., ces décisions sont prises par le "Dirigeant", normalement propriétaire de la firme. Si elles sont mal prises, sur la base d’informations peu pertinentes ou peu fiables, le risque d'échec est donc très élevé.

En ce qui concerne l'analyse des problèmes d'information, l'économie des organisations, Harvey, Leibeisten (1978 / 1987),  proposaient une analyse “ micro – micro-économique ”, là où prennent forme les signaux économiques, sur les coûts et les prix, pour la prise de décisions.

C'est la raison pour laquelle nous nous posons certaines questions :

  • Quels sont les mécanismes de contrôle dont disposent les P.M.E. et P.M.I.?
  • Quels sont les critères, pour évaluer leur efficience?
  • Quels sont les conflits causés par un mauvais ou insuffisant système d'information ?
  • Quels sont les coûts cachés que le faible niveau ou le manque d’information crée ?
  • Quels sont les effets nocifs sur la motivation du personnel ?
  • Quels sont les coûts d’opportunité dans la prise de décision ?
  • Quelles sont les possibilités de croissance de la firme, dans de telles conditions ?

En conséquence, pour limiter ce questionnement nous nous sommes reportés à la question de départ :

Quel est le futur de l’entreprise (P. M. E. – P. M. I) particulièrement au Yucatán, Mexique. ?

Il faut aussi souligner que, dans le cas des P.M.E. et P.M.I. mexicaines, particulièrement dans le Yucatán, les " Dirigeants" sont très réticents à déléguer les responsabilités de contrôle vers leurs subordonnés.

Dans la plupart des situations vécues, nous sommes arrivés à proposer une réponse a priori :

peut-être parce que les patrons ou les dirigeants ont “ PEUR DE PERDRE LE CONTRÔLE ” ou plutôt leur “ POUVOIR ”, en manipulant tantôt les gens comme de l'informationen justifiant par le discours qu’ils n’ont pas de “ CONFIANCE ” dans ce qu’ils ne “ CONTRÔLENT ” pas eux-mêmes.

Notes
19.

l’Ing. Borja Navarro Gilberto “ VISION 2020.Estrategia Industrial para México"; CONCAMINIONUDI; México, D.F.,Octubre de 1996.

20.

Source le journal "La Jornada" Mexico, 12 avril 1998.

21.

Maza Antonio y PAEZ Alejandra. “ Causas de Mortandad de la Micro y Pequeña Empresa ” I. P. E. – COPARMEX – FUNDES MEXICO, 1995. Primera Edición.

22.

Mérnard Claude (1990), "L'économie des organisations ", p. 36, "L'importance du contrôle".