Chapitre 2 : l’imaginaire social en action

Les manifestations assez significatives de la volonté de la France d’entrer de plain-pied dans la société de l’information se sont traduites aussi bien à l’échelle du gouvernement49 qui a multiplié ses prises de position en faveur d’une politique d’aide au développement des T.I.C. qu’à celle de nombreux citoyens qui se sont investis dans des projets à plus ou moins grande échelle, l’un des plus médiatisés (et donc connus) en France étant la Fête de l’Internet. A travers ce déploiement d’énergies, c’est à la fois une part d’action et une part d’imaginaire qui s’expriment, lesquelles conditionnent, pour partie, les logiques de diffusion que nous discuterons ultérieurement.

C’est à ce titre qu’il nous paraît fondamental de les développer ici, et ce d’autant plus qu’elles co-existent dans les systèmes et contextes d’action qui ont fait l’objet de notre recherche. Comme le souligne J. Perriault, ‘« expliquer le développement extraordinaire des technologies de communication n’est pas chose aisée, si l’on prend le parti de récuser toute réponse par l’évidence de leur utilité et de leur nécessité. Ces machines exercent une fascination sur la sphère technicienne qui en imagine et en propose inlassablement de nouveaux emplois. Les usagers ne partagent pas tous cette frénésie’ » (Perriault J., p64, 1989)50.

Notes
49.

« a strongly positive and assertive approach to the information society » in Rapport européen 1998 sur le télétravail.

50.

Perriault J., (1989), « La logique de l’usage, essai sur les machines à communiquer », Flammarion, Paris.