2. L’image des télé-activités comme objet de discours⁶⁸

Malgré ces réticences franco-françaises à adopter l’innovation, et ce dans l’acception surtout affective⁶⁹ du verbe, les télé-activités font au moins partie de notre actualité quasi quotidienne, aussi bien au sens du quotidien concret que du quotidien médiatisé. Sans vouloir donner une vision trop simpliste et binaire du discours⁷⁰ qui accompagne le développement de cette innovation socio-technique, nous avons souhaité évoquer les deux images classiques qui lui sont régulièrement associées, et ce pour deux raisons. La première raison, c’est qu’elles permettent de comprendre à quel point il devient difficile aujourd’hui de se tenir à l’écart de l’innovation (en tant que phénomène de société) qui, étant sociale, nous concerne tous, a priori. La seconde, c’est que ces images correspondent assez exactement aux deux logiques de diffusion que nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer, ainsi qu’aux deux approches théoriques qui feront l’objet d’un développement dans le chapitre suivant.

En effet, dans le premier cas de figure, c’est une innovation miracle parée de toutes les qualités qui nous est présentée, ce qui suppose que les différents usagers potentiels que nous sommes n’ont pas d’autre solution que de l’adopter : l’innovation s’impose par des qualités qui lui sont quasiment intrinsèques. Dans l’autre cas de figure, qui n’est pas forcément exclusif du premier, on insiste sur le formidable mouvement d’impulsion qu’a occasionné cette innovation, et elle devient alors (dans l’idée d’une diffusion réussie) l’axe autour duquel on problématise tout le devenir de la société.