Face aux problèmes de nombreuses zones rurales qui n’ont cessé de s’amplifier depuis près de cinquante ans (exode rural ou désertification des campagnes, expliqués partiellement par un isolement subi et une crise du tissu économique), des réponses nouvelles apparaissent aujourd’hui. Elles vont à l’encontre du fréquent préjugé qui veut que pour un monde rural à la traîne, qui subit de surcroît les innovations apparues en milieu urbain pour en bénéficier après-coup, il faille trouver des solutions d’attente, des palliatifs, ou pire, des compensations.
En effet, ces nouvelles pistes révèlent des acteurs ruraux innovateurs, explorateurs de nouvelles voies de développement, porteurs d’images fortes où il est question de préservation de la qualité de vie des espaces ruraux, de création de lien social, de réhabilitation de la notion de pays ou encore de mobilisation pour dynamiser le tissu économique de la région. La particularité et le dénominateur commun de toutes ces tendances est de privilégier les Technologies d’Information et de Communication pour surmonter les obstacles de départ (mais ce n’est pas une solution mécanique faut-il le préciser ; le fait de mettre à disposition un ordinateur ne garantit en rien le fait qu’il sera utilisé). Dans ces conditions, nouvelles en termes de mentalités et, par suite, d’actions, les télé-activités, à défaut d’être un nouvel Eldorado, sont au moins envisagées comme une chance possible88. C’est peut-être d’ailleurs cet intérêt subit pour la question qui a engendré ce flot d’offres que nous évoquions.
Cette perception des choses restent pour le moment plus liée aux prises de position répétées de collectivités territoriales qu’à une réelle prise de conscience collective par les populations concernées.