3.3.2. Des informations sur la société de l’Information ?

Constatant que les cibles mentionnées souffraient d’un manque certain d’informations à propos des télé-activités, ce déficit allant de l’absence totale d’informations sur les services ou produits à une connaissance partielle du phénomène en passant par des savoirs flous ou erronés, il a été observé que comme tout changement, les télé-activités, à défaut d’effrayer, suscitaient des interrogations et la seule idée de progrès ou d’innovation qui leur était rattachée conditionnait ensuite l’image qu’elles donnaient. C’est ainsi qu’au cours d’un colloque organisé par le chapitre français de l’Internet Society, (Autrans, 1999) le maire d’une ville de taille moyenne de la région Bretagne soulignait à quel point il avait été étonné de voir le succès remporté par la proposition d’offrir aux instituteurs une formation aux T.I.C., laquelle avait dû être réitérée face à l’avalanche de réponses positives. Cet exemple s’inscrit dans la droite ligne de la remarque que M.F Kouloumdjian et J. Bianchi formulent quant aux possibilités d’appropriation d’une innovation par un acteur et souligne très justement l’importance du rôle de l’information, au-delà de ce qui relève du simple discours ‘(un acteur ne s’approprie un système de communication, un mode d’organisation, ou une philosophie de l’entreprise, que s’il peut les mettre au service de ses objectifs, d’autant plus qu’une certaine acculturation technique et un outillage mental particulier prédisposent ou non à l’adoption) ’(Bianchi J., Kouloumdjian M-F., 1986)90. Ainsi, comme le souligne le rapport européen, une connaissance et une compréhension fine du phénomène doivent prendre le pas sur la seule conscience 91 : nous prolongeons cette vision des choses en insistant sur la nécessité de distinguer « information sur » et « discours sur ».

Notes
90.

Bianchi J., Kouloumdjian MF., (1986), « Le concept d’appropriation », L’espace social de la communication, RETZ/CNRS.

91.

«Awareness» dans le texte.