3.3. Où l’on reparle de confiance et de réseau

La définition de la confiance peut être, au mieux, approchée, bien souvent d’ailleurs en commençant par ce qu’elle n’est pas176. Ceci n’empêche pas de la décrire en se fondant notamment sur ses manifestations visibles. Nous en distinguons deux177. La première est qu’elle correspond, à un moment donné, à un ensemble de liens, lesquels sont susceptibles d’évoluer. La deuxième tient à sa dimension spatiale et au fait qu’elle entretient une relation dialectique avec la proximité, laquelle n’est pas seulement et forcément physique. On redécouvre alors l’idée du maillage de relations entre des individus qu’aucun lien logique n’aurait, a priori, rapproché. Souvent négligée pour des raisons méthodologiques, - on la résume à une sorte de résidu, d’artefact explicatif parce qu’inobservable -, banalisée parce qu’omniprésente, polysémique et surtout adoptée par l’homme de la rue, elle est pourtant bien à l’origine de nombreux comportements et c’est à ce titre - c’est-à-dire en tant que motif d’agir - que nous avons souhaité l’intégrer ici.

Les résultats de notre recherche nous permettront de constater qu’une relation de confiance peut être empreinte d’une certaine dose d’opportunisme, lequel permet d’atteindre un meilleur rendement dans la relation mais c’est aussi à sa racine latine - confidentia comme assurance ou confiance en soi - que nous nous référons : le devenir des territoires ruraux engagés dans la course à la société informationnelle implique une foi en l’avenir et une capacité de projection que seule la connaissance des télé-activités et l’apprentissage collectif de l’innovation autorisent.

Notes
176.

Ainsi, on dira volontiers d’une personne qu’elle bénéficie d’un certain crédit, d’une certaine confiance, quand il ne s’agit en fait que de réputation.

177.

Cette distinction est dictée par la nature de notre objet mais n’est absolument pas limitative.