1.2. Faire parler le terrain

En définitive, la sagesse nous a donc dicté de prendre le sens commun en compte tout en sachant s’en défier. La capacité du chercheur à produire des connaissances sur son objet d’étude est liée d’une part à sa position de tiers-extérieur, mais aussi, et c’est là tout l’enjeu, à sa capacité à faire parler le terrain sans se confondre avec lui. Conduire des recherches en terrain naturel revient à tirer parti d’une situation sociale préexistante et à en observer les acteurs de la manière la moins réactive possible. Si l’idéal est de se fondre dans la démarche de l’individu ou du groupe étudié - E. Friedberg parle « ‘d’un détour par l’intériorité des acteurs ’» (Friedberg E., p303, 1993)182- la position d’intervenant du chercheur ne doit pas le conduire à se dissoudre dans le terrain et à abandonner par là-même une posture méthodologique rigoureuse, sous prétexte qu’il n’est pas différent des acteurs qu’il observe.

Ainsi, les réponses que nous avons pu apporter aux questions relatives à la position du chercheur ont été fondamentales pour notre recherche. En effet, le choix de méthodes adaptées à l’étude de notre objet supposait au préalable que soit résolu le problème de notre place sur le terrain d’observation.

Notes
182.

Friedberg E., (1993), «Le pouvoir et la règle, dynamiques de l’action organisée », Seuil, Paris.