5.1.1. La mutation des espaces ruraux

Elle est d’abord représentée par le déclin relatif de l’agriculture et celui, absolu, de la paysannerie, déclin qui pose un problème de représentation et de discours quand on note le décalage qui existe entre la réalité de ces milieux et les mentalités qui persistent à voir dans le monde rural une société paysanne encore loin de franchir le cap de la société de l’information. Nous avons déjà largement commenté le discours qui était produit sur les TIC, et particulièrement concernant les télé-activités, en insistant notamment sur les images fantasmées qu’il occasionnait : nous pourrions, en acceptant de faire une digression, en écrire autant sur le prisme à travers lequel l’évolution et l’avenir des milieux ruraux continuent d’être envisagés.

Le deuxième élément qui nous autorise à parler de mutation et qui légitime (en matière de déploiement d’énergies et de moyens) le développement d’une réflexion sur un sujet d’avenir à l’échelle de petits territoires prend sa source dans le renouveau démographique que connaissent certaines régions et dans le regain d’intérêt qu’elles suscitent. Ainsi, bien que certains secteurs restent encore très préoccupants, ce n’est pas en termes de gestes désespérés ou de solutions de la dernière chance qu’il faut penser les milieux ruraux, mais bien à travers une volonté mesurée et réfléchie de dépasser des contraintes ou handicaps qui ne sauraient être des raisons suffisantes pour renoncer à une entrée réussie dans la société informationnelle que décrit M. Castells.